HYBRIDS : Submission T1 [ EN RÉÉCRITURE ]

11/ Cession d'entraînement ✓

Ma vie a repris un cours normal, enfin, presque. Chaque menace de ma part face à quelqu'un donne l'occasion au Directeur ou à Valériane Dwayne d'appuyer sur sa télécommande, m'envoyant une décharge électrique suffisante à assommer un bœuf. Sacha a montré son opposition sur ce principe, mais il n'a eu comme réponse qu'un œil au beurre noir et une lèvre fendue.

Moi, je dois faire mes preuves. J'en ai marre que mon Gardien soit la risée du groupe et que Silver soit constamment montré du doigt. Même s'ils ne se plaignent jamais, je sens mes deux protecteurs à cran. J'allais leur montrer de quoi je suis capable. J'allais m'acquitter de ma dette envers eux car d'après Mathilda, je n'aurais probablement pas survécu sans leur aide. 

-Shade, m'appelle Silver, l'entraînement commence. 

Je sors de mes pensées et regarde autour de moi. La salle d'entraînement est grande, pleines d'instruments mortels différents les uns des autres, et recouvert d'un tapis censé amortir les chutes. 

Mon œil, même avec mes forces d'Hybride, me prendre un choc sur ce putain de tapis me fait aussi mal que si je tombe sur le vrai sol. Ce tapis doit juste être là pour faire jolie, même si cela me fait douter des goûts du décorateur.

Il faut dire que Sacha et Silver, qui se relaient à tour de rôle pour me tabasser, n'y vont pas de main morte, comme si tous les coups étaient permis, malgré leurs​ pseudos règles dont je ne comprends absolument rien. 

J'ai revêtu la tenue réglementaire pour se battre : Un jogging et une brassière. Cela mettais mes cicatrices un peu trop en avant. Une sur le ventre, une toute neuve à l'épaule et une à la clavicule qui dépassait de la brassière. Celle au ventre c'était un cadeau de Nehda, juste avant le meurtre de Peter. Celle à la clavicule, elle datait de trop loin pour que ma mémoire en lambeaux ne s'en souvienne. 

Sacha dégaine deux poignards, me tirant de ma rêverie, et se campe solidement sur ses pieds en face de moi, tout en laissant une distance entre nous. Je l'observe quelque instant, profitant de son corps tendu pour lorgner ses muscles. Son débardeur laisse beaucoup trop de peau à découvert. 

Ce n'est pas bien, profiteuse... 

Je cours vers lui, feins de sauter et glisse entre ses jambes pour lui mettre une béquille. Il tombe à terre, roule et me lance un poignard que je stoppe avec ma queue. Désormais, c'est une lame contre une lame. Sacha feinte souvent pour m'avoir et finit par me toucher profondément à la hanche. Il est doué. Très doué. 

Le sang tâche ma peau, mais ma blessure se referme vite. Sacha grogne, puis me saute dessus. Je lui mets un coup de coude dans le nez en me retournant, le pousse du talon quand il s'essuie et ma lame s'apprête soudainement à s'enfoncer dans sa carotide. J'exulte. Je vais le blesser, lui montrer enfin de quoi je suis capable, qu'il comprenne que je ne suis pas faible. Je grogne de satisfaction en prolongeant mon geste pour lui sectionner l'artère.