6.2. Règle n°1 ? ✓

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J'avance dans les couloirs larges du Centre, la queue entre les jambes, littéralement. Les regards assassins et les débordements d'énergie qui me frappent de plein fouet m'obligent à baisser les yeux sur mes pieds nus.

Ça me fait pensé que je n'ai toujours pas retrouvé mes chaussures. Et concernant ma liberté et ma dignité, elles avaient toutes les deux foutus le camp il y a belle lurette. Un aller simple pour l'Alaska, à ce qui paraît.

Je sors de mes réflexions sarcastiques en me faisant brusquement tirer par les poignets. Silver à ma droite et Sacha à ma gauche, tous les deux devant moi, m'ouvrent la marche vers notre nouveau lieu de résidence. Sacha tient une chaîne qui relie mes mains ensemble dans les siennes. J'ai dit "notre" ? Oui, vous avez bien entendu. Je vais vivre avec les deux. Si ma partie féminine n'était pas contre l'idée -il faut bien se l'avouer, Sacha et Silver étaient beaux comme des dieux ; ma partie démone rechignait comme une gamine de quatre ans.

Au bout d'une éternité de marche et d'un ascenseur prêt à rendre l'âme, nous sommes parvenus jusqu'à notre petit chez nous chaleureux -notez l'ironie. Rien que là, il y a un problème. La porte. Parlons-en de cette porte. On dirait une porte de chambre froide glauque, mais c'est pas le pire. Le pire, c'est l'ouverture à empreinte rétinienne ! Couper une main, c'est facile, mais arracher un œil sans détruire complètement la rétine, c'est mission impossible.

Déjà, je sens que je vais vivre un enfer.

Sacha ouvre ladite porte, et Silver me pousse avec gentillesse à l'intérieur d'un quatre pièce style épuré et inconfortable. Le salon ne se compose que d'un canapé rectangle gris anthracite devant un mur blanc vide, accompagné d'une cuisine ouverte toute équipée dans les mêmes tons.

-Vous ne connaissez qu'une couleur ou quoi ? Je me plains en plongeant mes yeux dans ceux de Silver avant de soupirer d'exaspération. Je ne sais même pas pourquoi je te demande ça à toi.

-Pourquoi ça ? Me demande celui-ci surpris en posant une arme gigantesque contre un mur.

Elle ressemblait à une faux, comme les agriculteurs utilisaient pour faucher le blé, mais elle avait plus de style de celle de la Mort comme beaucoup se la représentait. La grande Faucheuse, avec son capuchon noir et sa longue robe informelle qui glisse dans le vent. Un look qui irait probablement bien à Silver soit dit en passant.

-Tu as vu la couleur de tes tifs ? Je ricane en détachant mon regard de son arme. On dirait que tu as laissé échappé ta teinture et qu'elle a redécoré tout l'appart.

-Pour ta gouverne, ses cheveux sont naturels, intervient mon principal Gardien en m'obligeant à m'asseoir sur le canapé.

Mes fesses me confirment son inconfort. Cet appartement c'était du nécessaire mais pas du confortable. Même le canapé pourri qui stagnait devant le chantier de chez moi était mille fois mieux que celui-ci. Et l'autre avait des mites, c'est pour dire.

HYBRIDS : Submission T1 [ EN RÉÉCRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant