HYBRIDS : Submission T1 [ EN RÉÉCRITURE ]

35/ Les Hybrides

Aller aux pardadis n'avait jamais été mon objectif premier dans la vie.  Non, avant toute chose,  je voulais que Lonàn se coupe les cheveux.  Il m'insupportait avec ses long cheveux corbeau qui lui arrivaient aux fesses et quand quelque chose m'insupporte, j'agis. 

Brandissant le ciseau devant mon nez,  je marche comme une espionne dans les couloirs en chantonnant le générique de "Mission Impossible"

La chambre de mon frère est à quelque mètres à peine alors je ralentit la marche et me colle contre le mur.  D'une main,  j'ouvre la porte. Lonàn est assis devant son ordinateur ou tourne les bandes de vidéos surveillances de la planque d'Orias.

J'arrive derrière lui,  silencieuse et passe une mèche de ses cheveux dans le ciseau. Ravie, je coupe. Lonàn se retourne vivement et se jette sur moi dans le bruit fracassant de son siège qui tombe à terre.

-Bonjour Petit Merle, dis-je,  feignant l'innocence alors que le ciseau est encore bloqué entre mes doigts.

-Tu as encore essayé, Luminesca ?

-Non, j'affirme. 

Lonàn me fixe avec amusement alors tout n'est peut être pas fini pour moi. 

-Si, tu as essayé de me couper les cheveux, répète t'il.

-Et bien,  en soit,  je n'ai pas essayé...  J'ai réussi.

Son visage se décompose alors qu'il cherche autour de lui la défunte mèche de cheveux. Lorsqu'il la retrouve,  son expression est redevenu froide et détachée. "Le calme avant la tempête"  comme dirait Orias.

-Alors je vais t'étrangler avec,  décide t'il. 

Je hurle et pleure alors que la mèche noir vient s'enrouler autour de mon coup comme ayant sa propre vie. Lonàn me surplombe avec amusement alors qu'il s'amuse à me torturer.  Decidant de riposter,  je m'incruste dans sa tête. Les barrières mentales de mon frère sont pittoyables.

J'avance vers le contrôle de la parole et décide de le faire rager.  Il se met alors à chanter en Allemand et avec sa voix grave,  ça en devient hilarant. Mes larmes de peur ont cessé de couler et c'est un rire incontrôlable qui me prend. 

-Lonàn, la ferme !  Hurle une voix de l'autre côté du mur.

La corde de cheveux qui m'ettoufait disparu alors et mon frère se leva de sur moi.  Je pus alors me redresser et laisser Lonàn récuperer sa voix. 

-Petite peste, grogne t-il.

Je pars en sautillant comme une  enfant et me dirige vers la porte d'à côté.

-Hilder je peux entrer ?  Demandais-je en toquant à sa porte. 

J'ouvre et découvre mon autre frère en conversation téléphonique. Il me fait "chut" avec son doigt et continue de parler. 

-Hmm,  ça craint.  Ouais elle vient d'arriver là. Maintenant ?  OK à toute frangin.  Tiens Lumie,  Orias veux te parler. 

Je prends le combiner et écoute la respiration rauque et saccadée de mon frère. 

-Hallo ! 

-Coucou ma chérie, je peux te demander un service ? 

-Coucou, je vais bien,  merci.  Et toi ?  répondis-je légèrement énervé.

Hilder haussa un sourcil amusé en rapprochant son fauteuil de la ou j'étais assise pour pouvoir entendre.

-Lumie concentre toi, s'il te plaît, me supplia Orias.

-C'est bon je t'écoute,  frère indigne.

-Vas voir les caméras de surveillance et demande à Lonàn d'agrandir l'image sur la chambre 606. Je veux que tu me dises si la démone dans la chambre est "Elle. 

Je fais un petit signe de main à Hilder pour qu'il me suive et ouvre la porte de la chambre de Lonàn.  Mon frère se retourne le regard brûlant. 

-Agrandis l'image de la chambre 606.

La jeune femme qui s'y trouvait était sublime, ses cheveux rouges flamboyant descendaient jusqu'à ses hanches et ses yeux noirs vide de pupilles soulignaient la noirceur de son coeur.  Elle avait une queue noir qui balayait le sol quand elle marchait. 

J'ai alors laisser mes talents cachés sortir et s'infiltrer dans l'esprit de la jeune femme. Elle s'arrêta un instant en sentant une présence dans sa tête mais je n'étais pas seule. Non il y avait quelqu'un d'autre dans sa tête,  dans sa chair. Une autre personne que le Seminus allongé dans son lit. 

-Orias,  cette démone est bien Shadow mais nous avons un problème. 

-Si c'est elle,  alors on peut peut-être la faire revenir,  demanda la voix pleine d'espoir dans le téléphone.

Hilder posa sa main sur mon épaule pour m'inciter à continuer à parler, l'émotion qui prenait part dans mon coeur fut balayé par les ondes glaciales de mon frère. Il me coupait de ce que je ressentais.

Retrouver Shadow était l'une des choses que je voulais faire avant de mourir. 

Je voulais retrouver ma grande soeur, même si nous avions qu'un ans de différence. Elle était celle qui quand j'étais petite me protégeais des colères du Père.

Mais elle ne s'en souvient plus désormais. 

Père a comprit qu'elle était différente et plus calme que nous.  Shadow était sa première création.  Puis il y a eu Orias, Hilder, Aisling, Lonàn, moi, et Corey.

Nous étions la première génération d'hybride, destiné à faire régner notre lois sur Terre mais ces fichus Gardiens sont apparus avec leur magie mystique et ont commencé à  asservir les démons, un par un. 

Shadow était à l'écart de tout cela.  Elle s'interresait à l'art,  à la musique,  la dance.  Elle était pas comme nous.  Alors Père l'a bannit, lui a trituré l'esprit et elle est devenue sanglante, une créature totalement différente. 

La première apparence de ma soeur avait été celle d'une princesse aux cheveux d'or. Ses yeux vert pétillaient de malice, et d'intelligence.  Nous ne l'avons jamais revue mais Père nous avait bien dit qu'un jour elle reviendrait. 

Et ce jour là,  elle nous tuerai tous. 

Je ne pouvais pas y croire,  pas ma soeur.  Pas elle.  Mais maintenant que je regarde cette caméra, et qu'elle n'a plus rien à voir avec celle que j'ai aimé, je me dis que Père a sûrement raison.  Elle nous tuera. 

-Orias,  elle est liée à un Gardien. Ce n'est plus Shadow. C'est autre chose.

Lonàn pesta,  Hilder s'assit avec fatigue sur un canapé et moi je restais là, incapable de bouger.  La seule chose en mouvement était la larme lâche qui coulait de mon oeil.  Celle que j'avais gardé ces dix dernières années en l'attente de la retrouver un jour.

Aujourd'hui elle pouvait couler.