HYBRIDS : Submission T1 [ EN RÉÉCRITURE ]

10/ Contrôlée par le Patron ✓

-Laissez-moi sortir !

Je hurle avec férocité en tirant sur mes liens. Enfermée ici depuis ce qui me semble une éternité, la fureur bouillonne en moi. Oubliant la douleur qui irradie dans mon épaule, je lutte pour me libérer. Je m'étais réveillée ici, transpirante de sueur et fiévreuse. J'étais encore loin d'être guérit.

De retour dans la salle Obscure, je ne peux m'empêcher de me rappeler des mauvais souvenirs. J'ai dans mon angle de vue l'endroit exact où j'ai lacéré la joue de Sacha et offert cette triple cicatrice qu'il gardera à vie. Aujourd'hui, il n'y a même plus de cage, juste un piédestal sur lequel je suis enchaînée. Je suis debout, les mains écartées, attachées au-dessus de ma tête avec des liens en ferraille rouillées mais magiques, chaque pieds enchaînés à un poids si lourd que je n'arrive pas à bouger. Je suis immobilisée, si bien que même ma queue est entravée avec une corde qui m'irrite.

Je hurle, me débat, j'enrage, mais je reste seule. Je n'entends plus Sacha dans ma tête, et je ne sens plus l'odeur de Silver qui était resté avec moi plusieurs heures. Ma férocité n'avait fait venir personne depuis que je m'étais réveillée. Mes insultes les plus fournis non-plus, d'ailleurs. Pourtant, je savais qu'ils m'écoutaient.

Face à moi, il y avait une vitre noir à travers laquelle je ne voyais rien. Et dans l'angle, une caméra. J'étais sous haute surveillance, mais personne ne daignait venir m'affronter en face.

Tout n'est plus que noir. Tout n'est plus que douleur.

Un haut-parleur que je n'avais vu ce met à grésiller jusqu'à ce qu'une voix se fasse entendre.

- Je vois que décevoir les gens qui t'entoure est une habitude.

-Allez vous faire foutre, sale phoque britannique ! Criée-je en reconnaissant la voix de Sergueï Jablokov, le directeur du Centre.

Un sifflement de colère s'échappe de mes lèvres. Cet enflure. J'étais persuadée qu'il avait autorisé Claire à me tuer. Mais j'avais pas le droit de mourir alors que ma vie était reliée à celle de Sacha.

-Meurtrière, insiste la voix.

-Je vous retourne le compliment, ricané-je, amère.

La porte s'ouvre en grand, un rayon de lumière me brûlant les yeux. Trois personnes entrent. Un Gardien, suivit du directeur et de Sacha.

Mon Gardien est salement amoché, et je sens que je suis en train de bouillir, folle de rage, mais je dois garder une contenance. Nous ne nous lâchons pas du regard avant que le directeur se place à un mètre de moi.

-Phoque Britannique ? Se moque-t-il. Je dois dire que c'est la première fois que l'on m'insulte de la sorte. Habituellement j'ai le droit aux noms d'oiseaux communs mais bien entendu, tu t'amuses à défier toutes les statistiques, n'est-ce pas ?