XIV~Détraquage robotique

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Ça le détruisait. Ça le brisait. Ce mal intense lui brûlait la poitrine. On l'abrutissait. On lui déformait l'esprit. On lui en voulait d'avoir causé sa souffrance invisible. C'était insoutenable. C'était intolérable. Pourtant, il n'avait aucune larme. Ces avalanches sur son essence. Ses sentiments en pleine distorsion. Il s'était perdu dans son propre corps et, malgré tout, aucun diamant ne luisait dans l'hiver obscure de ses prunelles.   

Il était en perdition. Il ne retrouvait plus sa maison. Il se retrouvait seul, sans compagnon. Il survivait. La torture subsistait. L'étau l'étranglait. Combien de fois cette souffrance m'est revenue ? Une morsure mortelle pulsait. Une solitude endeuillée l'étreignait. La détestation de soi le persécutait. Le souffle malsain de ses actes le frigorifiait. Cet engrenage imprescriptible le possédait. Les cris n'étaient pas de lui. Ces fissures n'étaient pas à son effigie. Néanmoins c'était de lui qu'il s'agissait. Lui seul ressentait cette affliction terrible qui l'imprégnait. Deux semaines. Environ trois-cent trente heures. Environs deux milliers de minutes. Plus d'un million de secondes. S'être soumis à ce châtiment élégiaque pour avoir plongé dans le plus vice des plaisirs. Un supplice.      

Il n'avait pas objurgué, et tout le mécanique avait commencé lorsqu'il avait eu la chance d'entamer l'introduction à la destruction de cette chienne d'humain. Une euphorie extatique l'avait gagné quelques heures plus tard, l'envahissant d'un plaisir sans bornes. Puis elles étaient arrivées en boulets de canon. Indifférence et atonie monochromes s'étaient glissées dans le refuge vide de sa haine. Quelques pics de joies avaient ensuite fusés. Si faibles qu'elles n'avaient rien procuré de plus et ce, bien avant que les persécutions des suppliques n'arrivent  

Puis explosion.

Puis déni.

Puis cercle vertueux pour sa nature destructrice.

Puis cercle vicieux le rendant oblatif.

Puis souffrance le tourmentant corps et âme.

Puis quête d'une trace, quelque part.

Puis isolation profonde dans cette cellule immonde où la présence de cette salope avait été attestée. 

Puis un jour, il s'était relevé. Il avait puisé dans cette combativité, qu'il savait, avoir animé Takanori pour combattre ce crucifiement. Cependant, il savait qu'au fond, l'humain cachait une dure réalité : quelque chose de grave était arrivé. William était incapable de savoir la nature de ces maux, mais il voulait à tout prix les oublier. C'était une des raison l'ayant poussé à se terrer obstinément dans cette cage, dans la même position qu'avait eu ce déchet nombre de jours plus tôt.   

Pensées abandonniques, vies absentes, blessures vivantes et espoirs bénéfiques survolaient par intermittence sa conscience. Ses ongles se déchiquetaient un à un à force de gratter le sol bétonné dans la pénombre. Mélodie affreuse qui crissait dans l'espace vide, qui hurlait dans son esprit lacunaire et attentif. Et ceux au-dessus de sa tête, n'avaient-ils que l'insouciance pour les guider ? N'avaient-ils qu'une joie mensongère pour survivre ? Sont-ils réellement capables d'oublier tout ce qu'on leur fait subir ? Juste en pouvant faire la fête ?    

Il pouvait entendre la vie s'écouler jalousement au-dessus de lui, se gardant de ne pas même l'effleurer de ses douces couleurs. Il pouvait sentir tous ces gens continuer d'être alors que lui s'exilait sous terre, en attente d'un soulagement quelconque. Mais rien n'était arrivé. Rien n'y avait mit un terme. Rien n'avait atténué le boulet de son cœur. Désormais, il croulait sous cette masse rocheuse en attendant que la rédemption ne vienne.  

Eux qui étaient si heureux au-dessus de sa tête, ne pouvaient-ils pas lui donner un peu de leur joie ? Ce pouvoir avilissant qui leur était propre, n'était-il pas en mesure de l'aider à se soulever face à cet abattement ? Ne pouvaient-ils pas lui redonner sa valeur d'antan ? Ces avares de pitié ne sont-ils pas capables de me dépêtrer de ce problème ?

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant