XIV. 2

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La déflagration de puissance implosa partout dans son corps. Les frémissement abruptes de l'adrénaline volontairement provoquée le mirent directement à son aise. Les pulsations de son cœur mort au combat s'accélérèrent à ses tempes et l'afflux de fourmillement s'affaira sur sa face. Sa vue se troubla. Il ferma les yeux. Le noir l'attendait à nouveau. Il ne resta guère plus longtemps, il releva la tête et regarda droit devant lui.  

Un battement de cil.

Une nouvelle vision.

Un nouveau sentiment.

Une conscience changée. 

Ses doigts hallucinés touchèrent la peau laiteuse qui courait sur son visage. Il vit de plus longs ongles noirs parcourir le longs de ces fascinantes veines apparaissant çà et là. Pourtant ce qui le réjouit plus encore que ces délicieux changements fut ce regard nouveau. Il lui semblât qu'une éternité toute entière s'était écoulée depuis qu'il avait vu ce regard, comme si tout ce qui avait été accompli dans le passé venait de réapparaître face à lui, passé ne lui ayant rien apporté alors qu'il avait été heureux, lui semblait-il. D'un blanc plus vif encore que sa peau, plus électrisant grâce à la pupille minuscule sur une iris gigantesque. Même ces lueurs vicieuses dans ses yeux hypnotisait sa propre âme. Un sentiment étrange s'empara de lui, le prenant presque aux tripes. Qu'est-ce que c'est ? Il se mit à chercher. Longuement. Déterminément. Il chercha. Il pensa. Il construisit une réflexion sur les raisons de cet étau sur son cœur engrossé de vanités humaines. Dégoûté de lui-même, il trouva finalement un mot sur cette sensation désagréable : Nostalgie. Sérieusement ?   

William ne tint plus son regard face à la vitre. Il s'activa à chercher tout ce qui constituait son maquillage. Il sortit tous ses assortiments. Pinceaux, palettes, crayon et autres instruments servant à satisfaire toutes ses envies les plus fantaisistes, ils s'étalèrent sur les bords du lavabo. Il rangea toutes ses affaires de manières si précises que toutes étaient parfaitement alignées les unes aux autres. Il commença. Il travailla sans relâche. S'obstina à travailler chaque parcelles de son visage, à gommer même les plus infimes traces d'imperfection. Il alla même jusqu'à rougir volontairement sa peau lorsqu'il n'arrivait pas à faire ce qu'il désirait. Il resta longuement penché sur le miroir pour voir précisément quelle transformation opérer. Il était passé partout avec application et avait finit par à nouveau se contempler lorsqu'il eut terminé.   

En principe, il était parti sur de mêmes bases que son précédent maquillage : le haut de ses pommettes s'étaient néanmoins teintées d'un noir plus clair. Mais il avait rajouté de nouveau artifices tels que le fard à paupière noir assez clair s'étant propagé presque jusque la pointe de ses tempes et cachant ainsi ses sourcils noircis eux aussi. Il avait néanmoins laissé un dégradé vers le blanc de sa peau entre la limite de ses orbites et ses sourcils pour faire plus esthétique, aussi car cela harmonisait mieux le squelette de son crâne et intensifiait le noir tout autour de ces yeux. Le tout faisait presque comme des ombres cachant sa vue, et cela était exactement l'effet escompté.    

Je crois que j'ai réussi à rendre ça beau...  

William remarqua de légères plissures aux coins de ses yeux, cachées sous tous ces artifices. C'était le signe annonciateur d'une grande satisfaction. Il se releva lentement, resté longuement arqué devant son reflet, son dos s'était habitué à des contorsions différentes, il eut donc quelques petites douleurs parsemant sa colonne vertébrale mais rien de bien atroce. En prenant du recul et il le comprit très rapidement : sa coupe n'allait plus avec sa future tenue et son maquillage. Elle faisait tache sur tout ce noir uniformisé. Qu'est-ce que je pourrais faire avec ça....   

En imaginant une série de coupes différentes, William s'habilla rapidement et fouilla dans ses placards où se trouvaient divers ustensiles pour les cheveux. La plupart des coiffures qui lui plaisaient nécessitant une crinière plus conséquente, William s'infligea la peine de chercher des rajouts et de se mettre ces cheveux artificiels sur le crâne à la couleur naturellement ébène. Ces nouvelles choses le firent grogner de mécontentement en sentant le poids léger tirant sur son cuir chevelu. Ils étaient longs, très longs. Si longs qu'ils devaient arriver à son nombril.   

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant