XVIII.2

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  -Est-ce que votre cousin aurait un comportement violent ? »   

Takanori le regarda avec dédain. Une envie subite et assassine lui offrit la pulsion de vouloir frapper cet inconnu incapable de comprendre. Comment tu peux oser dire ça alors qu'il s'est fait humilier pendant plusieurs semaines... Comment tu peux dire ça alors qu'il a vécu des trucs dont tu as même pas conscience, espèce de connard.   

  « -Ecoutez-moi bien, docteur, dit Takanori en ne contenant qu'à peine sa haine. Joyama a été victime d'harcèlement. Il n'a pas bronché pendant des semaines à n'a rien dit à personne jusqu'à hier. Ses amis les plus proches et moi-même n'étions même pas au courant de quoi que ce soit alors j'estime logique le fait qu'il ait fini par répliquer, même si la violence n'est certainement pas la solution. Donc soyez plus tolérant vis-à-vis de votre patient, Joyama n'est pas violent.    

Takanori avait bien observé son interlocuteur, au fil de ses paroles semblant crues, il l'avait vu passer de la simple interrogation au choc, puis à l'outrage avant de revenir à la stupéfaction. Takanori remarqua la pomme d'Adam proéminente de l'homme bouger soudainement, ce qui lui provoqua une certaine satisfaction.

« -C'était tout ce que j'avais à savoir, déclara l'homme visiblement ébranlé. Je vais vous laisser à présent. 

-À bientôt peut-être. »

Il attendit impatiemment que le médecin ne soit hors de sa vue pour souffler de mécontentement. 

Il regarda Joyama et constata de l'interrogation sur le visage fatigué de son ami.

« -Il m'a demandé si tu étais quelqu'un de violent... Quel con ! »

Takanori vit bien que cette réponse attrista Joyama, il regarda le sol un nouvel air désolé sur le visage.

« -T'inquiète pas, je sais que c'est faux, poursuivit Takanori avec entrain. T'es gentil comme tout ! »

Il passa une main dans les cheveux de Joyama et secoua légèrement sa crinière ébène. 

« -Bon, c'est pas que je m'ennuie avec toi, le p'tit vieux, mais je veux que tu te reposes bien pour être d'attaque demain. Regarde, en plus t'as une pièce rien qu'à toi alors profites-en ! »

Joyama le regarda d'un air peu rassuré.

« -Ça va bien se passer ! Allez je viens te chercher demain en début d'après-midi comme ça tu pourras bien dormir demain matin ! »

Joyama n'était toujours pas rassuré.

« -D'ailleurs, je suis désolé que les autres ne soient pas venus mais à cause de leurs boulots, ils peuvent pas se permettre de manquer plusieurs jours comme ça, mais ils s'inquiètent quand même beaucoup et je leur envoie un message dès que je sors de l'hôpital. » 

Un très léger rictus barra furtivement le visage de son ami. En un battement de cil, il avait déjà disparu. Takanori essaya de lui montrer une moue confiante avant de s'en aller, et il ne sut s'il fut convaincant. Lorsqu'il sortit du bâtiment, Takanori fit exactement comme dit à Joyama : il envoya un texte à la bande en disant que tout allait bien et qu'il leur parlerait de ce qui était arrivé lorsqu'ils seraient à l'appartement. Également, il appela Raku et le pria de venir le plus tôt possible dès qu'il aurait finit le travail.   

Le trajet fut moins long au retour. Takanori s'était dépêché de rentrer à l'appartement puisqu'il s'était plus ou moins rassuré sur l'état de Joyama. Mais son silence l'inquiétait encore énormément, jamais il ne s'était comporté de la sorte depuis qu'il l'avait connu, et en y réfléchissant plus tard, Takanori se demanda si ce n'était pas un effet du contre-coup quelconque. Au frais dans le foyer, s'était longuement interrogé sur la manière dont il allait s'occuper l'esprit après cette rencontre étrange. Une idée finit par naître au coin de sa pensée : se sachant proche d'un parc aux paysages intéressants, il avait l'envie d'aller rencontrer de nouveau les êtres vivants de ce parc. Il n'avait même pas pris le temps de déjeuner qu'il avait pris son baladeur, son casque et partit à pied. Il avait eu de la chance, le temps était absolument magnifique, alors sous les ombres des arbres gigantesquement immenses et sur une terre au marron tirant vers le brun vif, Takanori s'était baladé à un pas tranquille. Sans avoir fait véritablement attention aux autres marcheurs, il avait allumé une énième cigarette, avait admiré de long en large, de haut en bas chaque détail ayant attiré son attention. Néanmoins, ce plaisir fut de courte durée. Takanori s'était rapidement retiré. Il était parti du parc suffisamment en avance pour éviter qu'Akira ne s'inquiète puisqu'il rentrait en premier.   

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant