XI~Salvatrice Voie

16 4 4
                                    

« -Je pense qu'on devrait aller par la gauche, finit par dire Takanori, songeur. Pour arriver ici je suis passé de ce côté et un peu plus loin je sais qu'il y a une autoroute et un pont.

-Sérieux ? demanda Joyama, tout «étonné. Me souvenais pas d'ça...

-En même temps ça faisait trois semaines qu'on était coincé là-bas, répliqua Kai. On te suit, Takanori. Faut pas qu'on traine trop près de l'hôtel de l'hôtel. »

Ce dernier acquiesça et commença à marcher tranquillement par la route où il se souvenait vaguement être passé. Sur le bord du goudron qu'il finit par croire éternel, Takanori manqua à plusieurs reprises défaillir devant tous ; à de trop nombreuses reprises il dut faire des pauses, s'agenouiller ou s'asseoir au bord de la route de leur liberté, s'arrêter alos qu'ils finiraient par toucher au but, ralentir leur ascension vers leur paradis. Cela le dégoûtait, mais il voyait bien que cela n'agaçait en rien la bande, non. Ça les inquiétait de le voir haletant de douleur et au teint de craie.

Ma parole, je pensais pas qu'elle était si loin, l'autoroute...

Néanmoins, il eut une pointe de contentement en voyant que plus ils avançaient, plus l'enthousiasme les rendaient plus vif encore, ils étaient comme transformés. Les quelques fois où il était parvenu à marcher sans l'aide personne, il avait bien vu à quel point ils avaient pu changer en si peu de temps : ils semblaient plus détendus et les rires étaient plus forts qu'avant, l'amusement semblait plus facile.

Avec ces observations en têtes, ils finirent par déboucher sur le pont de l'autoroute. Elle était bien habitée car les voitures étaient arrivées à ses oreilles depuis un bout de temps. A contrario, la route qu'ils avaient suivie pour la rallier n'était un désert sans nom. Pas un véhicule quelconque n'était apparu de tout leur périple. Lorsqu'ils furent au-dessus de l'autoroute, ils déposèrent leurs sacs à terre, s'assirent, et commencèrent à discuter de la façon dont ils pourraient rejoindre Paris. On aurait peut-être dû réfléchir avant sur ça. Tant pis, il fallait qu'on parte de toute façon...

« -Eh, j'ai une idée, les coupa soudain Takanori. »

Tous se turent et se retournèrent vers lui, concentrés.

« -Pour venir ici j'ai dû me faire aider d'une agence de taxis, puisque je devais aller à Toulouse. Si vous voulez, comme je suppose que la ville est pas loin, on pourrait les appeler et demander à ce qu'ils nous conduisent là-bas ! Après on se débrouillera ! »

J'ai pas l'impression qu'ils sont convaincus.

« -Tu crois que ça peut se faire ? demanda Takashima. »

Takanori hocha la tête en faisant la moue.

« -Oui ! Je l'ai déjà fait ! Pourquoi pas pour nous ? »

Takashima n'avait pas l'air décidé.

« - Écoute, tu veux rentrer chez toi, non ? répliqua Kai. Non ? »

Takashima haussa les épaules en faisant la moue.

« -Par contre ne me citez pas quand vous appellerez, même si j'ai déjà payé je risque gros à cause du chauffeur que je pense être mort... »

Ils durent longuement déblatérer sur le fait de prendre ou non un taxi. Après négociations, des points chauds tels que l'hôtel Eyeless Jack, leurs blessures, des reproches et même un refus catégorique, ils parvinrent à se mettre tous sur un compromis : s'ils devaient prendre un taxi ils devraient rester tous ensemble et groupés. Si ça te rassure Taka... Mais c'est logique.

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant