La joyeuse tête de Kai passa dans le petit espace entrouvert :
« -Bah alors ! Tu viens pas nous voir ? s'exclama-t-il avec un grand rictus joyeux. »
Il disparut.
Takanori allait se lever lorsqu'il entendit gueuler une voix vaguement familière :
« -Eh ! Pourquoi tu veux pas qu'on rentre ?! C'est pas comme si on l'avait pas déjà vu ta piaule ! »
Ben dis donc...
Plus il avançait, plus Takanori se sentait embarrassé et intimidé en entendant autant de bruits venant de derrière la porte. Il déglutit lorsqu'il fut rendu à la poignée. Il essaya de se composer une tête acceptable, sourire compris. Il finit par ouvrir la porte d'un coup sec.
Son sourire se fana d'un coup.
Takanori eut tout juste le temps de se reprendre à grands coups de claques mentales. Abasourdi, il vit trois personnes agglutinées autour de l'entrée. J'ai vraiment cru que Kai m'avait piégé... Waouh !
Mais c'est qu'ils ressemblent vraiment à la troupe de William...
« -Salut, toi ! déclara simplement un gars ressemblant à peu de choses près au fameux Shiroyama. »
Tiens, lui il a pas de mèche blonde mais un piercing à la lèvre inférieure... J'aime bien.
« -Heu... Salut ! répondit Takanori un peu sur la réserve. »
Après lui, les autres réagirent et le saluèrent à leur tour. Le premier fut le plus rapide à se présenter et s'appelait Joyama Sukuru. Kai présenta un certain Takashima Kouyou particulièrement grand par rapport aux deux autres, ce premier avait une teinture caramel et d'étranges yeux gris à l'expression particulièrement vide. Vint en dernier une stupéfiante tête rose répondant au nom d'Akira Ryô Suzuki ressemblant quasiment trait pour trait au Brûleur, sauf qu'il y avait l'absence du bandeau sur le nez et la coiffure était différente. Côte à côte, ils faisaient presque tous la même taille, mis à part le grand dadet étrange qui les dépassait presque d'une tête et devait s'approcher du mètre quatre-vingt.
Sont-ce-là des girafes ? Non mais faut me le dire ! J'étais pas préparé...
Takanori essaya de garder un visage plutôt ouvert et observa Kai. Il ne fut même pas étonné de le voir plus rayonnant encore que lors de leur rencontre. Mais de là à le voir littéralement respirer la joie le forçait consciemment à sourire également.
« -Bon les gars, on va manger ou quoi ? demanda Kai en les regardants tours à tour. Bientôt ce sera l'heure de la soirée alors si ne voulez pas vous remplir la panse en écoutant cette musique pourrave qu'ils nous passent tous les soirs, autant y aller maintenant !
-D'abord j'te rappelle que tu vas autant –voire plus !- manger que nous ! Donc aucun commentaire ! le réprimanda gaiement le type aux cheveux roses. »
Il va falloir que je colle un nom à toutes ces têtes maintenant...
« -Je crois bien que t'as raison, largement plus que vous ! répliqua Kai .
-On parie ? demanda le gars caramel en s'animant d'un coup.
-Je peux pas désolé ! Il faut que je garde le peu d'argent qu'il me reste ! s'exclama Kai. Eh ! Vous avez plus faim c'est ça ?! Tant pis pour vous si vous mangerez tous seuls ! »
Et partit devant.
Tous commencèrent à le suivre en rigolant. Takanori en fit de même en s'apercevant qu'il commençait à avoir faim lui aussi. Quand ils arrivèrent devant la salle du réfectoire bondée, Takanori eut un doute. C'est pas possible de trouver une table suffisamment grande pour nous tous. Mais Kai qui ne tenait pas en place commença à chercher une table pour eux tous. Ses recherches payèrent car au bout d'un petit temps, un bloc de six places avait réussi à se vider, laissant des places de choix devant une fenêtre. Takanori découvrit une méthode étrange pour réserver une table : la bande à Kai mit leurs vestes sur les sièges avant de partir choisir leurs dîners. Légèrement surpris, Takanori les imita en laissant la sienne en retrait, vers le bord des sièges. Cependant, Kai l'avait remarqué et ne fut pas de son avis. Il reprit la veste de Takanori et la posa entre deux autres.
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MONSTER'S PROJECT : I. Doven
Hayran KurguCe fut un désespoir immense qui le submergea lorsqu'il comprit que son seul but n'avait été que la déchéance. Une décadence implacable, cruelle et abominable. La plénitude avait éclipsé toutes ses pensées. Enfin, il avait fait ce qui lui avait sem...