IV. 2

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« -Vous le savez tous : mon humain est arrivé ici. Vous connaissez notre histoire commune et la tradition m'y oblige : je dois lui faire payer le fait qu'il m'ait vu. Mais j'ai un souci. En fait, je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire... Et je voudrais que vous participiez à notre première fois d'une façon ou d'une autre, expliqua William d'une traite. »

Ils étaient tous assis autour de la grande table rectangulaire. Ils affichaient tous une expression sérieuse, omis Jessy qui était au bord de la somnolence. Après son petit monologue, les autres s'étaient mis à chercher plus ou moins activement une réponse au débat qu'il avait indirectement ouvert. Ce fut Shiroyama qui ouvrit le bal :

« - À mon avis, nous on le connaît pas assez pour faire un truc spectaculaire. Il nous faudrait plus de détails pour faire quelque chose de sympa. »

Pesant le pour et le contre, William finit par répondre :

« -Je ne cherche pas à faire quelque chose de spectaculaire. Restons simple ! La première étape serait de le briser. Mais pas de la même manière qu'à un inconnu qui finira par s'en remettre. J'aimerais le détruire de telle sorte à ce qu'il ne supporte plus le poids de sa propre existence. La difficulté ici, c'est qu'il ne faut pas qu'il essaye de se suicider, ce serait trop facile, tu vois ? »

Hellio prit de manière inattendue la parole :

« -Je ne sais pas comment on pourrait faire. Shiro l'a dit : on le connaît pas assez. Si on pouvait l'observer avant de décider quoi que ce soit, je pense que ce serait plus judicieux.

-J'suis pas d'accord, s'interposa Jessy qui recouvrait un peu de tenue. Regarde le tiens d'humain, il t'a pas fallu longtemps pour qu'il pète une crise !

-Sans doute, répliqua Hellio après réflexion. Mais ma méthode n'est pas la sienne, il œuvre plus directement du côté psychologique -comme toi-, alors que le plan physique est pour moi primordial. »

Jessy acquiesça de mauvaise grâce, n'ayant visiblement plus d'arguments pouvant faire pencher. Ce fut au tour de Polakoy qui, jusque-là resté silencieux, y mit du sien :

« -Je pense qu'on devrait le fragiliser en premier. Mais pas de la façon de faire d'Hellio qui finirait quand même par marcher. Puisqu'il est censé être littéralement ton inverse à bien des égards alors son point faible serait ta force, en toute logique. Il faudrait commencer à chercher par là. »

Très bonne idée l'ami. J'y avais pas encore pensé. Avant de trancher définitivement, William mit un point d'honneur à chercher les possibles inconvénients des deux. C'est que son hypothèse serait plus rapide et nettement plus efficace... Faudrait-il choisir la facilité ?

« -Ça vous dit qu'on teste pour voir laquelle des deux est mieux ? déclara soudainement William. »

Un à un, ses amis hochèrent la tête, intrigués sans doute par la perspective nouvelle d'expérimenter une chose quelque peu nouvelle.

« -J'avais prévu de le relâcher demain, du coup, plus vite on commence, plus vite ce sera terminé. Jess' ? demanda-t-il, ce qui attira pleinement l'attention du concerné. Si tu lui concoctais un petit avant-goût pour voir comment il réagit ?

- Ouais, ok. J'ai rien à faire d'autre de toute façon. »

Il était absolument ravi d'avoir commencé à trouver une solution à son problème. Il regarda la bande, le sourire aux lèvres.

« -Voilà, c'était tout ce que j'avais à vous demander. Vous pouvez retourner à vos activités. Bonne journée ! »

Puis parti sans se retourner. Avant qu'il ne puisse sortir de la pièce, il sentit d'énormes mains se poser sur ses épaules, celles-ci le retournèrent sur lui-même. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant