Jessy s'approcha tranquillement devant lui et tira une minuscule clef de sa poche, il s'agenouilla près des chevilles de Takanori.
Clic !
Le poids s'en alla.
Jessy se mit à coté des bras étendus de Takanori.
Clic !
Presque instantanément, Takanori essaya de se relever. Il tituba jusque la porte. Il s'acharna sur celle-ci qui bloquait et finit par l'ouvrir à la volée. Il essaya de s'enfuir le plus rapidement qu'il pouvait, mais le manque d'équilibre qu'il avait et les perles qui gouttaient le long de sa face rendait la difficulté à se mouvoir encore plus accrue. Tremblant, il sentit une espèce de chaleur étrange le prendre tout autour de son crâne. Il se mit à voir d'étranges lueurs emplir les coins de son champ de vision. Il se sentit tomber dans le vide.
Pre... Première étape, se rendre dans le hall...
Plus il essayait de marcher, plus la chute lui semblait proche. Entre les nombreux trébuchements et ses impressions, il ne savait plus distinguer le vrai du faux. La nausée vint se joindre au chaos et les halètements vinrent s'acharner sur son sort. Il arriva, à moitié défaillant devant les escaliers.
Alors, à nouveau, il se sentit trébucher.
Il perdit définitivement pieds.
Attiré par d'avides spirales nuageuses, il bascula droit vers le néant, l'obscur, l'inconnu. Tandis que son corps tombait, son esprit appliqua infantilement l'ordre qu'on lui avait susurré : il partit loin dans les limbes, loin de ce qui le constituait. C'était comme si toute entrave s'était brisée pour laisser un libre-arbitre incertain, le courage ou la lâcheté, l'habiter.
Hurler et se battre ? Fuir et risquer la mort ?
L'inconnu avait fait exploser toute la timidité dont son âme faisait preuve.
La lâcheté avait dominé, lui intimant fermement de se fuir à lui-même, fuir son corps, fuir sa conscience. Alors que son enveloppe charnelle se rapprochait à une vitesse folle du sol, sa pensée filait toujours plus profondément dans les méandres d'un univers mystérieux, se séparant ironiquement de tout ce qu'il avait connu, sombrant dans un sommeil sensoriel obligé, chavirant dans les tréfonds d'un océan glacé par la douleur.
Au contact d'une peau étrangère à son épiderme, il sentit son enivrante chute vers l'inconscience cesser instantanément ; tout comme la perte momentanée de contrôle sur son corps. On l'allongea maladroitement et ce fut le choc de ressentir à nouveau tout ce qui l'entourait qui le fit ouvrir grand ses yeux.
« -Monsieur ? M'entendez-vous ? demanda une voix masculine très claire. »
On aurait dit celle d'un enfant.
Troublé, il essaya précipitamment de se relever.
Il tenta en vitesse de retirer toute trace dévoilant sa détresse avant que l'inconnu ne puisse s'en apercevoir. Il se détourna légèrement et essuya ses yeux avant de renifler doucement.
Il détesta la main que l'inconnu glissa dans son dos. Il ne voulait de l'aide de personne. Il ne voulait pas qu'on le touche. Il s'écarta donc suffisamment pour faire comprendre que ce contact impromptu le dérangeait tout en restant courtois. Lentement, il s'accouda à ses cuisses avant de plaquer ses mains le long de sa joue. Il avait la respiration un peu haletante.
« -Vous sentez-vous bien ? demanda encore le type.
-O-ui. Oui, ça va, répéta-t-il en un soupir. »
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MONSTER'S PROJECT : I. Doven
FanfictionCe fut un désespoir immense qui le submergea lorsqu'il comprit que son seul but n'avait été que la déchéance. Une décadence implacable, cruelle et abominable. La plénitude avait éclipsé toutes ses pensées. Enfin, il avait fait ce qui lui avait sem...