XXIV~Abandon

13 1 13
                                    

« Le destin n'existe pas. Par essence même, il est impossible que nos vies soient écrites et régies par une plume divine. Ce que l'on appelle destin n'est rien de plus qu'un amas de décisions dans des contextes venus par des circonstances dans l'univers qui compose l'être qui l'habite en plus d'être aussi dépendant des personnes qui l'entourent.   

Quant à la notion d'âme ou d'esprit et de vie après la mort, c'est discutable, mais pour moi c'est un irréfutable vortex dans lequel rien n'existe. Il n'y a aucune vie, aucune couleur et seulement un soupçon d'émotions basé en un point : la conscience. On vous a vanté des dimensions démoniaques et paradisiaques dans vos croyances les plus obscures, pour moi il n'en est rien. Rassure-toi, le néant est quelque chose d'exceptionnel, la période de ma vie la plus paisible malgré toutes les questions que je me posais et la curiosité profonde qui m'animait à l'époque où rien n'avait de vie ni de matière à proprement parler. Je crois préférer ce monde où il n'y avait personne à celui-ci où tous ces gens se cachent derrières des masques figés et où des lois primaires sont appliquées alors que c'est l'époque dite « moderne ».    

Pourtant je suis une créature de cet univers, mais chaque parcours effectué par chaque individu est similairement différent donc je n'ai absolument pas les connaissances nécessaires pour comprendre ce qui nous entoure... Je pense que tu ferais mieux de ne plus prêter attention à mes paroles, je suis encore plus imparfait que l'homme. »   


  _____________________________________________   


Les rouages du temps s'étaient arrêtés partout dans leur monde. La nuit aux nuances opaques de bleu semblait toujours plus sombre, solennelle. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les hautes herbes ni faisant trembler les longs bras des autres végétaux. Aucun oiseau insouciant ne voletait çà et là, dans les vents où à contre-courant. Un silence fuyant imprégnait la nature, les regards étaient rivés sur le fameux cloître abandonné. Pourtant, rien ni personne ne se trouvait proche de son terrain vague.

Peut-être était-ce l'apocalypse ?

Aucun être n'approchait.

La désertion, la désolation.

L'intérieur n'était guère mieux.  

Aux quatre coins de la bicoque abandonnée, de grands projecteurs diffusaient une lumière blanche aux spectres jaunis. Les murs étaient vêtus de lourds pans de velours noir. Le sol était recouverts d'une autre matière tout aussi foncée. Au centre, cette même surface était lourdement fardée d'un grand symbole blanc ayant pour forme quatre triangles inversés entre eux s'emboîtant les uns aux autres pour former une figure à douze pointes. Au cœur de ce centre, un monticule rectangulaire gris. Dans chaque branche de cette gigantesque forme, de grandes torches enflammées faisaient durement craquer le bois suffocant. Les flammes s'enorgueillirent et dansaient follement jusqu'au plafond bien plus haut. De grandes zones d'ombres malgré toute cette lumière se voyaient, et parmi ces énigmes apparentes, il y avait ce corps, tout en haut de cet étrange autel. Il était comme sans vie, ses yeux étaient fermés, son visage blafard à tel point qu'on en voyait ses veines et ses traits étaient figés, tout autant que ses membres à l'aide de solides sangles en tissu.   

Délicatement, il semblait s'éveiller. Il essayait de s'étirer et échauffer ses muscles roidis, sans succès. Il y avait une petite marge pour empêcher que les sangles le positionnant en une grande étoile ne commence à l'écarteler. Dans un mouvement las et presque ennuyé déjà, il tenta de se mettre sur le flan gauche en soupirant, sans succès. Il commença à se débattre gentiment lorsqu'il comprit.

MONSTER'S PROJECT : I. DovenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant