Takanori, sous le choc, n'essaya même pas de se défendre. Incapable de riposter ou même parler, il regarda le plafond qui devint peu à peu flou à force de ne plus cligner des yeux. Tel un pantin désarticulé, il finit par tomber au sol, entraînant nombre de douleurs dans son corps. Le souffle coupé, il essaya de se remettre sur pieds. C'est quoi ce bordel ?! Non content de ses tourments, le directeur devint subitement flou avant d'arriver brusquement devant lui. Il le prit par les cheveux et le força à le contempler en tirant un peu plus à chaque fois que Takanori ne répondait pas. L'obligeant à examiner les reflets horribles de sa face.
« -Ne jamais nous traiter de la sorte. Sommes-nous des monstres ? Certainement pas. Seulement pas humains. Dommage pour toi, sale fragile ! déclara le directeur en le fixant d'un regard terrifiant. Concernant le montant que vous aurez à payer une fois votre séjour parmi nous terminé, déclara-t-il peu à près. Vous traiterez avec William. Les filles, raccompagnez ce jeune homme à la cafétéria, qu'il puisse profiter pleinement de la matinée ainsi que de son petit-déjeuner. Que cela lui serve de leçon.
-Soit ! dirent-elles en chœur. »
Le directeur le relâcha et s'en alla. Takanori essaya de se relever. Un mal aigu au niveau de sa tête s'immisça. Il remarqua les regards amusés des autres personnes de la pièce. Il les voyait et il avait envie de les frapper. D'où c'est drôle ?! D'où se faire projeter en l'air pas une... Chose pareille c'est drôle ?!
Les jumelles le ramenèrent à la porte et le firent passer en premier. Ils sortirent et allèrent sans plus attendre au rez-de-chaussée. Comme lui avait indiqué la plus gentille, ils tournèrent à gauche et débouchèrent sur une vaste salle de restauration décorée avec bon goût : des couleurs chaudes s'étalaient sur les murs avec, du côté droit, une rangée de longues et grandes fenêtres qui possédaient de lourds rideaux noirs. À l'arrière, caché par la multitude de tables, se trouvait le self qui faisait toute la longueur de la pièce.
Encore en proie au choc, Takanori alla lentement passer sa commande. Les aliments variés ne l'aidèrent pas à choisir ce qu'il mangerait par la suite bien que tout y paraissait délicieux. Il avait un manque total d'appétit. Ce qui n'empêcha pas les jumelles de le forcer à prendre différents petits plats qu'il avait finit par replacer dans leurs emplacements. Ce ne fut qu'au bout d'un bon quart d'heure que Takanori choisit son repas, quelque chose de simple : un café noir, des petits pains et des confitures de ce qui semblait être du citron et des fruits rouges. On lui expliqua également que tout était à payer à la fin du séjour. Les caissières ne lui donnèrent donc qu'un ticket qui serait à présenter lorsqu'il s'en ira.
Bon... C'est une méthode comme une autre, mais je ne pense pas qu'elle marche si bien que ça.
Les jumelles étaient restées avec lui, s'étaient assises à une table qu'il avait prise au hasard, avaient guetté patiemment la fin de son repas. Il n'y avait que peu de bruit dans la salle. De là où ils s'étaient installés, Takanori entendait les plongeurs nettoyer leur vaisselle. À part eux, il n'y avait personne ce qui rendait une impression de vide au lieu.
Après s'être obligé à manger tout ce qu'il avait pris, Takanori partit ranger son plateau sur un pose-plateau qu'il avait repéré en dégustant son repas. Toujours dans son sillage, les jumelles continuèrent de le suivre. Il partit peu après dans le hall et se demanda où était passé son chauffeur qui n'était toujours pas là. Il tourna en rond avant de découvrir un étroit couloir, juste à côté de l'escalier. Piqué au vif par la curiosité, il s'avança avec hésitation. Autant partir en balade, le chauffeur n'est toujours pas là. Il attendra à l'entrée, je reviendrai après. Le mur de droite était strié de portes en bois, son opposé n'en avait aucune. Au fond du couloir, il pouvait apercevoir un embranchement. D'un pas rapide, Takanori continua d'avancer mais l'absence totale de pas derrière lui l'incita à se retourner.
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MONSTER'S PROJECT : I. Doven
FanficCe fut un désespoir immense qui le submergea lorsqu'il comprit que son seul but n'avait été que la déchéance. Une décadence implacable, cruelle et abominable. La plénitude avait éclipsé toutes ses pensées. Enfin, il avait fait ce qui lui avait sem...