Dans le froid matinal, les chants intempestifs des oiseaux s'étaient rejoints à la joyeuse cacophonie forestière. Des jeunes éclats solaires traversaient le mince rideau de ses paupières encore ensommeillés. Une morsure glacée le secoua un peu, prenant une futile peine à le tirer à nouveau des lourdes brumes d'un sommeil agité. Un grognement grincheux sortit d'entre ses lèvres. Je pourrais peut-être me rendormir, il doit être encore tôt.
Un léger soupir et il essaya de se retourner.
« -Oh putain ! s'écria-t-il entre deux gémissements avant de couvrir son nez. »
Brusquement tombée de son coussin de fortune, sa tête venait d'heurter durement le sol, provoquant une douleur urticante sur toute la longueur de l'arrête de son nez. Takanori se releva difficilement, les yeux à peine ouverts et toucha délicatement son nez qui pulsait douloureusement. Il le massa jusqu'à ce que le mal ne commence à se dissiper en observant la fragile bicoque d'un air désabusé.
Quelle nuit... Plus jamais ça. Jamais.
Contrarié par cette mauvaise expérience nocturne, Takanori dégagea ses jambes du tissu avec humeur. Il se mit à grommeler en se rendant compte que, debout, à peine faisait-il un pas qu'il commençait à tituber tel un ivrogne. Il se tint donc un petit moment contre l'une des palissades avant de commencer à courageusement s'avancer vers la porte à moitié défoncée. En sortant, il eut néanmoins le plaisir de découvrir une bien belle vue : la rosée brillait chaleureusement sous les pales rayons du soleil, la forêt se réveillait tranquillement avec son lot de petits animaux sortis de leurs cachettes et le petit ruisseau toujours aussi joyeux faisait résonner les petits clapotis de son eau étincelante.
Sans grande conviction, Takanori passa une main sur son visage et traîna des pieds vers la petite rivière.
Il se pencha dessus l'eau.
Quelle tête de gland j'ai ce matin... Les nuits comme celle-là ne me réussiront jamais apparemment.
Il obligea ses yeux à rester ouverts en ayant la merveilleuse idée de s'asperger la face d'eau gelée. Ce qui marcha au-delà de toute espérance. L'affaire terminée, Takanori resta aux abords du ruisseau, un peu perdu.
Je devrais peut-être retourner à l'hôtel... Ou même retrouver le chemin pour m'y rendre sans vraiment arriver là-bas...
Mais Kai alors ?
Mais ce monstre bleu et les tarés qui y vivent... Qu'est-ce que je devrais faire ?
Il tourna lentement sur lui-même en regardant les alentours.
Il faudrait que je rende d'abord les affaires à Kai mais avec ce William dans le coin, il peut m'arriver n'importe quoi...
Il soupira.
Vive les flipettes... Tant pis.
J'y vais, je tiens ma promesse et je me casse d'ici !
Takanori se mit, à contrecœur, à marcher dans le sens inverse du courant. En toute logique, la cascade est plus en amont, donc il faut que je suive le ruisseau dans le sens inverse...
Tant que j'y suis, puisque j'y retourne je payerai la note, même si c'est ce sosie complètement taré qui est l'intendant. Au moins, j'aurai réglé définitivement mes comptes.
Délicatement humide, l'herbe scintillait de mille feux sous un soleil levé. Les petites trombes d'eau s'écoulaient, tranquilles, autour du roc où il s'était assis. Dans ce calme paisible, le temps semblait défiler en courant sous le regard de son cœur assombris par la mélancolie. Cet aspect immuable de la vie faisait voleter çà et là son esprit encore et toujours plus libre vers d'autres horizons. Alors que les chœurs d'oiseaux résonnaient au loin, des pensées poétiques envahissaient sa conscience, comme en réponse à ce cortège de furtifs sopranos. Tandis que dans ce mélange de bruits étaient doux et reposants ; dans son corps, les battements forts et vigoureux de son cœur créait une belle apothéose dans enchaînement des sons, par sa rythmique étrange stimulant un peu plus ses sens au point de pouvoir se sentir plongé dans une profonde tranquillité mêlée à une sombre tristesse.
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MONSTER'S PROJECT : I. Doven
FanficCe fut un désespoir immense qui le submergea lorsqu'il comprit que son seul but n'avait été que la déchéance. Une décadence implacable, cruelle et abominable. La plénitude avait éclipsé toutes ses pensées. Enfin, il avait fait ce qui lui avait sem...