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Maé attrape le bras de Cane et l'entraîne avec elle vers le couvert des arbres et ce banc de bois où ils ont leur habitude. Olivia les suit avec son nouveau copain, Malek.

-Une matinée de cours et je suis déjà hyper fatiguée, soupire Olivia en s'asseyant sur les genoux de Malek.

-Et, on a encore des semaines à patienter avant les prochaines vacances, soupire Cane.

Malek rit fortement, Olivia enchaîne sur leur rencontre récente la veille de Noël alors qu'ils sont dans le même lycée depuis des années. Cane se moque gentiment. C'est un moment habituel pour les trois amis et le petit-ami du moment.

-Et mais c'est l'anniversaire de notre princesse, s'écrie soudainement Olivia. Comme d'habitude, t'essaye de ne pas en parler!

Olivia serre son amie contre elle. Cane vole un baiser à sa belle, le regard chargé d'amour. Malek lui fait un signe de tête pour lui souhaiter ce nouveau printemps. 

-Merci, souffle-t-elle.

-Tu veux fêter ça ce soir ?

-Je ne sais pas.

Son ton est lointain, mais ils ne s'en rendent pas vraiment compte, trop occupés à prévoir une soirée qu'ils savent d'avance un peu folle.

-Vingt heures, propose Cane en embrassant Maé dans le cou.

-Vingt heures, sourit-elle en ressentant un long frisson de bien-être lui courir dans le dos sous l'effleurement des lèvres masculines.

Elle pose sa main sur celle de Cane. Son sourire est là durant quatre secondes, jusqu'à ce qu'elle pense à nouveau à ce cours, ce Milo, ce professeur suppléant et à son sombre regard. Son abdomen se noue. 

Elle se penche vers Cane, l'esprit en proie au tourment.

-Je vais chercher un truc dans mon casier.

Elle n'attend pas sa réponse et file déjà. Elle dépasse les casiers, le hall, la porte du lycée et s'échappe au-devant, dans la rue, entre les maisons, les magasins, jusqu'à un petit square perdu au milieu de nul part.

Le lycée est loin. Elle aussi.

Milo la perturbe trop. Milo qu'elle connait à peine, et pourtant, qui lui coupe le souffle. Elle, l'amoureuse. Elle aime tellement tellement Cane, du fond de son coeur. Et pourtant... pourtant, il y a cette sensation qu'une nouvelle elle essaye de trouver vie dès qu'elle pose les yeux sur Milo.

C'est désespérant.


Milo a suivi la cible. Elle s'est isolée dans un square, loin du lycée. Seule sur un banc au milieu du froid, l'air perdue.

Il a l'impression qu'une partie de son travail est déjà fait, qu'elle est déjà seule, effrayée, lointaine. Là, s'il voulait, il pourrait agir, déjà.

Pourtant, il se sent tourner les talons sans lui parler. Il s'éloigne, sans un mot.

Sans la voir fixer son dos et le reconnaître. Sans voir l'étrange type barbu à la veste de cuir noire s'approcher de Maé, un sourire fou aux lèvres. Un sourire qui n'augure rien de bon.

ÉtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant