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J'espère que vous allez être satisfaits de ce chapitre beaucoup plus long que d'habitude! ;) Dites merci à Nora pour ça, hahaha ! 


Il est parti depuis plusieurs minutes. Maé attend avec fébrilité qu'il revienne, qu'il décide de son sort. Elle a déjà décidé d'une chose : s'il veut lui faire du mal, la torturer, elle utilisera une étincelle, elle mettra fin à sa vie avant lui. Elle est trop fragile pour surmonter une telle épreuve. Elle n'est qu'une jeune femme qui goûte à peine à la vie, elle ne veut pas du danger, elle ne veut pas de la souffrance.

Elle a peur, elle est complètement paniqué.

Au bout de ce qui lui semble être une éternité, il revient. Ses bottes en caoutchouc l'isolent de l'électricité, il se protège au cas où elle voudrait lui faire du mal. Mais, il ne sait probablement pas que son don peut pulvériser cette salle si elle le veut, bottes ou pas.

Alors qu'elle se fait cette remarque, la réalité prend une place dans son esprit d'un coup, comme si on venait de lui donner une gifle pour la sortir de sa torpeur. Elle peut lui faire du mal. Elle le peut ! Lorsqu'elle a créé le cratère après l'aveu de Cane, elle l'avait projeté son étincelle loin d'eux... elle s'était alors dit qu'elle l'avait échappé belle. Mais quand sa colère a explosé face à Milo, le cratère était sous elle. L'électricité a crépité sur ses bras, sur sa peau, l'a entouré.

Et pourtant, elle n'a rien eu. Même ses vêtements sont restés intacts. A croire que le fait qu'elle les portait les a immunisés.

Elle écarquille les yeux en réalisant. Elle ne craint pas l'électricité, elle ne craint rien. Mais cet homme qui se croit fort, si. Il devrait avoir peur.

Il devrait avoir peur d'elle. Tellement peur.

Maé esquisse un sourire, sans parvenir à le retenir. Pour la première fois depuis ce qui lui paraît être un siècle, elle se rend compte de sa force, de sa puissance. Elle a un don qui lui permet de faire beaucoup de choses, et dans ce « beaucoup », il y a aussi la possibilité d'éviter des gens tels que ce dingue.

La vie lui paraît d'un coup beaucoup moins effrayante. Le chemin orné d'ornières s'aplatit, la facilité revient à elle.

Elle lève le menton vers lui, malicieuse. La peur est loin, désormais.

-Vous devriez vraiment me laisser tranquille.

-Tu devrais craindre pour ta vie, ma jolie, dit-il en sortant un scalpel de sa poche arrière. Je suis un « boucher », pour les gens comme toi. Je suis votre principal ennemi.

Elle l'observe par-dessous l'ombre de ses cils, comme un félin prêt à attaquer. Elle sent sa force palpiter en elle, faire vibrer ses sens. Elle découvre sa puissance et a envie de la déchaîner, de la savourer.

-Je suis votre ennemi, énonce-t-elle en appuyant sur chaque syllabe.

Il émet un rire gras. Elle agrandit son sourire.

-Je vous laisse trois secondes. Trois...

Il secoue la tête et tourne son scalpel entre les mains. Elle savoure cet instant où le prédateur ne sait pas encore qu'il est devenu la proie.

-Deux...

Il hausse les épaules et approche d'elle, prenant son temps en espérant voir revenir la peur dans son regard. Mais cette dernière a déserté pour laisser place à une attente presque joviale.

-Un...

Elle laisse cette vague de puissance, nourrie par la colère, la soif de vivre, l'envie d'être forte, lui échapper. L'étincelle jaillit de ses doigts et crépite autour d'elle, créant un halo bleu qui s'intensifie en quelques secondes. Marcus a à peine le temps de lever la main, comme pour se protéger, que l'électricité l'attrape et le tétanise, le dévorant de sa flamme.

Elle ferme les yeux, et les rouvre quelques instants plus tard, en se sentant glisser vers le sol.

Et elle fait alors face à une scène étrange, presque irréelle. Marcus, ou du moins ce qu'il en reste, est à terre, le corps noirci, la chair calcinée à l'air libre. Le sol est déformé par des bulles de chaleur, l'eau s'est évaporée, le plafond et les murs sont difformes. La chaise sur laquelle elle était assise a fondu, elle est désormais au sol, au milieu du restant de métal.

Elle est libre, même si elle a dû tué pour ça. Elle n'en ressent pas un remord. Car elle l'a fait pour sa vie.

Elle s'est libérée par sa puissance.

Et, désormais, elle sait qu'elle n'a plus peur de rien.


On approche de la fin !!!! ;)

ÉtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant