J'espère que ce chapitre vous plaira, c'est un peu un chapitre "clé" d'Etincelle :)
La pluie tambourine. Les éclairs se font de plus en plus fréquents, associés aux roulements de tonnerre qui font vibrer le monde autour d'eux. L'eau ruisselle sur Maé et Milo, l'un face à l'autre, leurs regards soudés dans un affrontement qui fait battre leurs cœurs à une même vitesse affolante.
-Je ne vais raconter votre secret à personne, commence-t-il en essayant de garder un timbre posé.
Elle repousse une mèche de cheveux avec rage. Ce n'est pas ce qu'elle veut entendre. Elle veut d'autres explications. Et, à la fois, elle repousse du fond de son âme lesdites explications.
-Pourquoi étiez-vous là ? demande-t-elle en sentant sa voix trembler.
-C'était une coïncidence.
-Vous mentez !
-Non.
Il détourne le regard. Si, il ment. Si, et elle le sait, il le voit à travers les pupilles dilatées par la colère que Maé expire.
-Je vous retrouve partout, dit-elle d'un timbre saccadé. Qui êtes-vous, Milo ? Un voisin ? Un professeur ? Un sauveur ? Mais qui êtes-vous, putain ?
Il repousse les gouttes qui dévalent ses joues, qui dégoulinent sur sa veste en cuir. Il cherche du temps en inspirant, il cherche une réponse.
-Je ne suis pas votre ennemi, dit-il enfin essayant de contenir le mensonge en lui.
-Vous êtes bien plus que ça !
Elle lui tourne le dos, fait un pas, et s'immobilise, une explosion de sentiments et d'émotions diverses et incompréhensibles la submergeant, lui coupant la respiration.
-Maé...
-Vous le ressentez aussi, dit-elle par-dessus son épaule, d'une voix vibrée par la douleur.
Il se fige. Son coeur manque un battement. Ils y sont.
-Oui. Oui, je le ressens, avoue-t-il.
Elle se tient au capot de sa voiture pour ne pas tomber. Ses genoux sont faibles, à deux doigts de céder. Elle pense à Cane, elle pense à leur premier rendez-vous, elle pense aux mots qu'il lui a prononcé dans ce parc, avant que l'étincelle ne fasse exploser sa normalité. Cane l'aime, elle aime Cane.
Et pourtant...
-Je vous déteste pour ça, dit-elle en se retournant vers lui, le regard brouillé par les larmes de rage qui se mêlent à la pluie, tombent à la renverse sur ses joues.
-Je sais, Maé.
Il s'approche d'elle, doucement, comme il le ferait d'un animal blessé. Même s'il est probablement le plus effrayé des deux. Elle l'observe d'un regard intense, mêlant colère, frayeur et... envie. Il sait qu'elle l'attend.
-Maé, murmure-t-il en s'apEprochant d'elle de façon à ce qu'une dizaine de centimètres ne séparent leurs visages.
Il essuie les larmes qui dévalent sur son visage. Il sait que ce n'est pas la pluie, il sait ce qu'elle ressent. Il sait car il ressent cette électricité entre eux.
-Je vous déteste, répète-t-elle.
Il hoche la tête. Et touche sa joue du bout des doigts. Un fourmillement le parcourt, la parcourt. Il n'est pas douloureux mais agréable, comme une caresse le long de leur peaux, comme une plume qui dévalerait le long de leur corps.
-Je suis tellement désolé, Maé, murmure-t-il.
Elle ne répond pas. Elle sait déjà ce qu'il va faire, et elle attend. Elle l'appelle.
Avec une douceur extrème, il ramène son visage à lui. Leurs bouches se rencontrent, se découvrent, se scellent. Les pleurs de Maé ont laissé un goût salé sur ses lèvres, un goût qu'il découvre, qu'il aime et qu'il veut faire disparaître à la fois. Ils s'embrassent et le monde disparaît. Ils ne sont plus Maé et Milo mais la fusion d'une passion qui ne demandait qu'à exister.
Maé glisse sa main sur le torse de Milo, se délecte des muscles tendus qu'elle sent sous la chemise trempée. Il n'arrive pas à la laisser partir, il est embrasé par l'électricité qui le consume.
Une étincelle naît sous les mains de Maé, le tissu de la chemise crépite, brûle, se distend. Milo s'en moque. L'électricité est en lui. L'électricité est dans leur baiser. L'électricité est partout.
La douleur n'existe pas, pas pour lui.
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Étincelle
FantasyIl suffit d'une étincelle... et grand nombre de choses peuvent changer. Un chapitre par jour // Histoire fantastique // Young adult