Étincelle

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Cane court.

Rapidement.

Très rapidement.

Il va à la rencontre de Maé. Car il n'a aucun doute sur le sujet : il sait que cet éclair bleu vient d'elle, il sait qu'elle a eu un problème, qu'elle a utilisé à nouveau ce "don" électrique. Le "pourquoi" le torture. Les deux dernières fois où elle l'a utilisé, ils étaient dans une situation ou l'émotion était intense. Très intense. Alors... qu'en est-il pour cette fois-ci ?

Maé a-t-elle dû faire face à beaucoup d'émotions ? Positives, négatives ?

Il court car il pressent que le deuxième cas est le bon.

Il tombe enfin sur elle. Elle est soutenu par le nouveau professeur suppléant. Sa tempe est ornée d'un hématome partagé entre la couleur rouge et un bleu profond, douloureux. Il se précipite vers elle en criant son nom.

Elle tombe dans ses bras en pleurant, sous le regard neutre de Milo.

-Que... comment... bafouille-t-il.

Elle n'arrive pas à répondre, elle se contente donc de se nicher contre lui, le visage dans son cou. Milo explique à sa place:

-Elle s'est fait agresser.

Cane sent la fureur monter. Ses poings se serrent d'eux-même.

-Où ? Qui ?

-Dans un square, pas loin. Le qui... je ne sais pas.

-Je vais t'emmener voir un médecin, énonce Cane en repoussant sa fureur pour parler d'un ton doux, calme, destiné à apaiser la frayeur qu'il sent toujours chez sa petite amie.

-C'est une bonne idée. J'expliquerai la situation à vos professeurs.

Cane remercie Milo. Et s'éloigne avec Maé.

L'adulte les regarde partir, le coeur serré. Il aurait pu laisser Osward tuer Maé, et ainsi passer à une autre mission. Il sait. Il sait et il sait qu'il aurait dû le faire.

Il n'a pas pu.

Il n'a pas pu car il ressent quelque chose pour Maé Azgari. Quelque chose qu'il ne s'explique pas et qui existe, pourtant, étrangement.

Quelque chose qui n'a pas de nom mais qui bouleverse.

Quelque chose d'étrange, de savoureux et d'effrayant à la fois.

Il doit éteindre ce sentimentalisme.

Il doit redevenir la machine à tuer que son métier l'oblige à être.

Il le doit.