Étincelle

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Ils entrèrent tous les trois dans sa chambre en un coup de vent. Une seconde avant, il était seul, occupé à récupérer, à espérer retrouver la force de parler rapidement afin de rejoindre Maé, et la prévenir pour Lizzie. Celle d'après, ils étaient là, autour de son lit. Deux le regardaient avec une curiosité évident, le troisième semblait également fixé sur lui mais il ne pouvait l'assurer, le regard de l'inconnu caché derrière des verres teintés.

Il déglutit.

Il ne connaissait pas ces deux femmes et cet homme. Il ne savait pas ce que ces personnes venaient faire dans sa jambe. Et il n'avait même pas la possibilité de leur demander. Il luttait déjà difficilement pour rester éveillé, parler était une étape insoutenable à l'heure actuelle.

L'une d'elle se rapprocha avec lenteur, une jeune femme qui devait approximativement avoir son âge. Elle avait une veste de cuir grise et une écharpe rose, de laquelle dépassait un visage fin et malicieux. Son regard noisette était ourlé de mascara et ressortait sur la pâleur de son teint. Ses cheveux coupés à la garçonne accentuait l'espièglerie qu'elle dégageait. Presque instinctivement, il se trouva rassuré d'être à son côté, comme s'il la connaissait depuis longtemps.

-Il t'apprécie déjà, intervint l'autre femme, une blonde d'une cinquantaine d'année au visage anguleux et au regard profondément noir. Ton visage fait toujours son effet.

-Je sais, dit-elle d'une voix chantante. Bonjour, Cane.

Il émit un sursaut. Et l'observa sans comprendre.

-Il se demande qui tu es et comment tu le connais, reprit la quinquagénaire en haussant les sourcils. On devrait peut-être se présenter ?

-On est comme Elle, lâcha abruptement le troisième en jouant avec la manche de ses lunettes, sans les enlever. Nous sommes comme Maé. Et nous sommes là pour t'aider.

Il battit des paupières. La blonde traduisit ses pensées en le désignant :

-Il commence à se demander si c'est une blague.

-Je sens sa peur, rajouta l'homme.

-Tu ne dois pas être effrayé, énonça la jeune femme. Si on est là, c'est pour te protéger. Et pour te parler.

-Il a envie de te hurler qu'il ne peut pas, indiqua la blonde en mettant des mots sur ce qu'il criait intérieurement.

Son coeur s'accéléra. Depuis son arrivée, cette femme traduisait toutes ses pensées. Comme si... comme si...

-Il commence à comprendre, indiqua la femme. Edward ?

-Je sens que la peur est toujours là, mais il y a aussi l'espoir. Purée, Neya, tu pourrais retenir ta libido ! Je sais que tu le trouves mignon, mais ta profusion d'envies sexuelles, là, c'est un peu beaucoup !

-Ed ! protesta la jeune femme en secouant la tête, navrée. Arrête ça.

-Je n'y peux rien. Tu sais que...

-On doit se dépêcher, les coupa la quinquagénaire. Ils vont bientôt arriver pour emporter le gamin.

La peur revint avec force en Cane. Le type aux lunettes émit un soupir.

-Voilà, tu l'as fait paniquer.

-Pas de stress, petit, répondit la femme en tendant une main caleuse vers lui. Nous sommes des amis. Neya, tu pourrais l'aider, s'il te plait ?

La jeune femme se pencha sur Cane, elle déposa sa main sur son thorax et lui envoya un doux sourire. Il resta à la fixer, hypnotisé.

-Ça va prendre quelques secondes, murmura-t-elle avec un clin d'œil.

Il sentit quelque chose chauffer en lui, son cœur s'affoler d'une manière qui lui donna un profond sentiment de bonheur. C'était comme s'arrêter après un puissant fou-rire, il sentait une certaine fatigue, mais pour une raison qui lui faisait du bien. Elle enleva sa main au bout de quelques secondes. Et il se surprit à respirer avec aisance, à sentir son être léger, souple.

-Tadam, s'écria la jeune fille en levant les bras en l'air.

-Il faut y aller maintenant, indiqua la blonde. Neya, Ed, on n'a plus le temps.

-Je ne...

Cane s'interrompit. Il venait de parler, facilement, la voix aussi normale qu'à l'habitude. Et, déjà, il se sentit s'assoir sur son lit, avec une aisance déconcertante.

-Je t'ai guéri, indiqua Neya en lisant sa curiosité.

-Comment... ?

-Nous sommes "étranges", nous aussi, expliqua le type aux lunettes, en lui balançant un jean et un pull. Nous sommes recherchés par la même agence que ta petite copine. Jusqu'à présent, nous ne sommes pas intervenus parce que nous ne pensions rien pouvoir faire pour l'aider, elle était faible et nous ne pensions pas qu'elle nous aurait accepté. Mais aujourd'hui, sa fureur et sa puissance ont pris forme. Je les ais senties de l'autre bout de la ville. Elle est forte, et nous devions nous allier à elle.

-Edward a un don d'empathie, commenta Neya en l'observant pendant qu'il triturait les vêtements, indécis, impressionné.

-Et moi je lis dans tes pensées, soupira la blonde. Au passage, je m'appelle Diana. Oui, ce que l'on dit est vrai et oui, on peut aider ta petite amie, pour répondre à ta question. On doit y aller avant que l'agence arrive, petit.

-Ils vont tenter de te réduire au silence, ajouta Neya.

-Moi, mais...

-Sur demande de Lizzie. Elle leur a dit que tu en savais trop.

-Vous connaissez tellement de choses, constata-t-il avec effarement.

-Je lis dans les pensées, répéta la blonde avec agacement. On doit vraiment vraiment...

-Très bien, acquiesça Cane en sautant au bas du lit, en pleine forme et motivé comme jamais à les croire, pour sauver Maé. On y va.

-Nous devons rejoindre ta petite amie, commenta la jeune fille.

-Oui, nous devons la rejoindre. Car avec elle, tout va s'arrêter, conclut la blonde d'un timbre décidé.

Alooors, concernant ces nouveaux personnages, je les vois ainsi :

-Diana : Daryl Hannah

-Neya : Keira Knightley

-Edward : Christian Bale

Vous en avez pensé quoi ? :)