Chapitre 9

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Bonjour les amis!!!

Ca y est! Après deux semaines, nous venons de dépasser le millier de vues! Ca me fait vraiment super plaisir! Je suis reconnaissant à chacun d'entre vous pour avoir pris le temps de me lire et de me faire part de vos remarques. Vos compliments m'ont fait chaud au coeur, et vos conseils m'ont permis de rectifier certaines choses qui n'allaient pas dans les précédents chapitres.

Du coup, pour vous récompenser, je publie aujourd'hui 3 chapitres en même temps! Oui oui, 3 chapitres! Rien que pour vous!

Et puis attention, il ne s'agit pas de chapitres quelconques. Ce sont les trois chapitres qui marquent un tournant dans l'intrigue. A l'origine, il s'agissait d'un seul chapitre mais qui était beaucoup trop long. Du coup, je l'avais divisé en trois.

Enjoy!! Et comme d'hab, VOTEZ, commentez, partagez et faites moi part des améliorations possibles :)

Luc.

Durant plusieurs jours, Gabriel se demanda s'il ne devait pas prévenir quelqu'un de la présence de loups dans la forêt de Montfermeil. Des promeneurs risquaient de se faire attaquer à tout moment, et chaque jour que Gabriel laissait passer augmentait ce risque. D'un autre côté s'il prévenait quelqu'un, la forêt serait interdite d'accès au public et il ne pourrait plus jamais revoir Aislîn ou le clan.

De son côté, Charlotte se ne souciait plus des loups. Elle s'était rapidement remise de ses émotions et harcelait Gabriel afin d'en savoir plus sur les cerfs. Gabriel comprenait pourquoi : si lui-même avait vu Charlotte monter sur le dos d'un animal sauvage et le voir obéir à ses ordres, il aurait certainement voulu en savoir plus. Mais il avait promis à Aislîn de garder le secret, et se contentait d'esquiver le sujet lorsque Charlotte revenait à la charge.

Maintenant que les cours avaient repris, Gabriel ne se rendait dans la forêt que pendant les week-ends. Il prétextait d'aller à la bibliothèque ou de faire une balade avec Charlotte. Cette dernière, se doutant d'où il allait, souhaitait systématiquement l'accompagner. Apparemment, l'idée de retomber sur un loup ne l'effrayait pas plus que ça, mais Gabriel la soupçonnait de dissimuler sa peur pour le convaincre de la laisser venir. Malgré cela, il refusait systématiquement qu'elle l'accompagne.

Le troisième samedi après la rentrée des classes, Gabriel se résolut néanmoins à rester faire ses devoirs plutôt que de retourner dans la forêt. Il avait accumulé tellement de travail en retard que cela lui prendrait certainement tout le week-end pour en venir à bout.

Ce matin-là, Gabriel se hissa hors du lit à l'aube, s'assit à son bureau avec un thé et se mit au travail. Il rédigea une dissertation de français, appris ses leçons de sciences naturelles, puis s'attaqua aux mathématiques.

Il était aux prises avec un exercice complexe depuis une demi-heure lorsqu'il sentit que son cerveau rendrait bientôt les armes.

- Si X est égal à Y plus deux, lut-il en fronçant les sourcils, combien vaut Z... ?

Hein ? Quel Z ? Il revint quelques lignes plus haut, mais l'énoncé lui parut encore plus obscur. C'en était trop. Tant pis pour les X, les Y et les Z. Il décida de faire une pause, se passa une main dans les cheveux, et but une gorgée de thé froid.

Son regard se perdit à travers la fenêtre. Des flocons de neige commençaient à tomber, et une fine pellicule blanche recouvrait déjà le jardin. L'hiver était en avance. Il se leva de sa chaise et ouvrit la fenêtre. L'air glacé s'engouffra dans sa chambre, soulevant quelques feuilles sur son bureau.

Gabriel ferma les yeux. Il appréciait la caresse du vent qui lui engourdissait les mains et les joues. Depuis que Rose les avait emmenés au ski il y a quatre ans, l'hiver était sa saison préférée. Il aimait la façon dont les couches de neige recouvraient tout : les routes, les maisons, les voitures. Drapé de blanc, même le lycée Alexandre Dumas et sa cour sinistre étaient plus beaux.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, un spectacle étrange attira son regard. Dans le jardin, un aigle impérial venait de se poser en silence sur son vélo, près du cerisier. C'était un aigle magnifique, aux longues plumes chatoyantes.

Il replia ses larges ailes, sauta à terre, puis inspecta les alentours en laissant des traces de pattes dans la neige. Un éclair jaillit dans l'esprit de Gabriel : il s'agissait du même aigle qu'il avait vu lorsqu'il était allé chasser avec Joseph. Le même plumage brun-gris, les mêmes yeux d'un bleu céruléen.

Charlotte avait raison, la présence de ces aigles était anormale. Cette région leur était inhospitalière, et les aigles impériaux préféraient généralement les montagnes et les plateaux en hauteur. Gabriel n'avait pas pensé que ce problème méritait une grande attention par rapport aux loups et aux cerfs qui parlent, mais la présence d'un aigle dans son jardin commençait à le faire changer d'avis.

Soudain, l'aigle tourna son regard perçant vers Gabriel, et celui-ci se figea. Il ne voulait pas que l'oiseau s'envole, mais ce dernier ne semblait ni effrayé ni surpris. Il déploya à nouveau ses ailes, et s'envola droit vers Gabriel. Celui-ci recula vivement dans sa chambre et l'aigle se posa sur l'embrasure de la fenêtre.

Gabriel contempla l'animal avec prudence. Il commençait à s'habituer aux comportements étranges des animaux. Après tout, il parlait aux cerfs. Mais pourquoi est-ce qu'il ressentait cette sensation étrange en regardant cet aigle ? Cela signifiait-il qu'il était également gardien des aigles ?

Avant qu'il ne puisse décider quoi faire, l'aigle tendit la patte, et Gabriel vit un morceau de papier qui y était attaché. Il s'approcha prudemment de l'animal, mais l'aigle ne remua pas une plume tandis que Gabriel détachait le message. Il ouvrit le papier et découvrit une lettre manuscrite.

« Cher Gabriel,

Je te prierai de ne pas paniquer, de ne pas hurler et surtout de ne pas essayer de me tuer dans les minutes qui vont suivre. Tu vas assister à quelque chose qui te semblera extraordinaire ou terrifiant, mais je te demande de rester calme afin de ne pas mettre ma couverture en danger. Sois assuré que tu ne cours aucun danger. Si tu as compris, hoche la tête. »

— Qu'est-ce que...? murmura Gabriel après avoir terminé la lettre. Il la retourna, mais il n'y avait aucune signature.

Il releva la tête, et vit l'aigle qui attendait d'un air serein. Avec hésitation, Gabriel hocha la tête.

Aussitôt, l'aigle s'élança de la fenêtre et se posa juste devant lui, sur le parquet. L'oiseau ferma les yeux et ses ailes s'élargirent soudainement. Ses plumes tombèrent, découvrant une peau blanche, son bec se rétracta, ses pattes s'allongèrent et formèrent des jambes, puis des pieds. Sa tête gonfla comme un ballon, deux oreilles jaillirent sur ses tempes. Des cheveux poussèrent sur son crâne.

Gabriel l'observait, les yeux écarquillés. L'aigle se transformait en homme !

Des vêtements apparurent sur sa peau, comme s'ils sortaient de sa chair, et l'homme se redressa devant lui. Gabriel fit un pas en arrière et le contempla de haut en bas, bouche bée. L'homme était grand, mince, et avait de longs cheveux noirs qui ondulaient jusqu'à ses épaules. Des sourcils arqués accentuaient ses yeux bleus –les mêmes que celui de l'aigle– qui scintillaient comme deux saphirs au fond de leurs orbites. Il avait un nez droit et fin, et ses joues creusées étaient assombries par une barbe de trois jours.

— Bonjour Gabriel, dit-il d'une voix douce, ou devrais-je dire gardien des cerfs. Je m'appelle Hermann Sommerfeld, gardien des aigles impériaux et des panthères.


Le Gardien des Cerfs - Tomes 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant