Chapitre 15

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Bonjour les amis!

Encore un petit chapitre transitoire :) Patience, patience, il y a quand même des informations intéressantes dans ces chapitres! Les deux ou trois prochains chapitres seront également transitoires.

Par ailleurs, à propos de l'image ci-dessus : le bateau s'appelle le "Sea Cloud". Dans mon roman, il s'agit du "Sans Souci'. J'ai trouvé cette image sur internet, et c'est celle que je trouve la plus approchante, pour donner une idée de comment je m'imagine le "Sans Souci". Donc voilà, même s'il y a écrit "Sea Cloud" sur la coque, essayez de faire abstraction :)

Enjoy!

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Dans le port industriel de Brest, d'énormes chalutiers tanguaient au gré du vent, amarrés en ligne le long du quai goudronné. Sur les ponts des bateaux, des marins décrochaient les derniers poissons qui se tortillaient dans leurs filets, et les jetaient dans des bacs en plastique. Des dockers déchargeaient ces bacs et les déposaient dans d'immenses conteneurs.

Hermann l'entraîna vers le bout du quai. Gabriel jeta un regard autour de lui et repéra enfin un bateau qui ne semblait pas destiné à la pêche. C'était un voilier gigantesque, d'un blanc nacré. Six voiles gonflées par le vent se dressaient sur chacun de ses trois mats, dont les bois précieux brillaient à la lumière dorée de l'aube. Le bateau avait été baptisé le « Sans Souci » ; et son nom tracé en lettres d'or sur la coque scintillait de mille feux. Une queue s'était formée devant la coupée permettant d'accéder au voilier, et un homme vêtu d'un affreux costume marron contrôlait les personnes qui montaient à bord.

— C'est notre bateau, annonça Hermann. Viens.

Ils se placèrent dans la queue et Gabriel observa avec curiosité la foule qui attendait, en se demandant quelles espèces étaient représentées parmi ces gardiens. Ils avaient tous l'air de gens ordinaires. Des femmes, des hommes ; certains avaient la quarantaine, d'autres la trentaine, mais Hermann avait dit vrai : il n'y avait presque personne de moins de vingt ans. Tout à coup, Gabriel se sentit très seul au milieu de tous ces adultes.

La queue avança et ils arrivèrent devant le contrôleur.

— Nom, espèce, demanda-t-il d'un ton monocorde, sans lever les yeux de son registre.

— Hermann Sommerfeld, gardien des aigles impériaux et des panthères, répondit l'oxcellor.

Le contrôleur chercha le nom sur sa liste, le cocha, puis s'écarta pour laisser passer Hermann. Il se tourna alors vers Gabriel.

— Nom, espèce, répéta-t-il.

— Euh... Gabriel Prodel... Gardien des cerfs.

Le contrôleur releva brusquement la tête et dévisagea Gabriel d'un air abasourdi, comme s'il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Il échangea un regard interrogateur avec Hermann, qui hocha la tête, comme pour lui confirmer l'identité de Gabriel.

— C'est...C'est vraiment le gardien des cerfs ? s'exclama-t-il d'un ton incrédule, avant de consulter son registre. Ah oui, effectivement, vous êtes là ! C'est fantastique ! Quel plaisir de vous avoir parmi nous, Monsieur ! Soyez le bienvenu à bord du Sans Souci !

D'autres personnes qui attendaient dans la file entendirent le contrôleur, et Gabriel fut bientôt cerné par des regards curieux, étonnés ou ravis. Cette soudaine attention le fit rougir. Oui, il était le gardien des cerfs, et alors ? Pourquoi cela les intriguait-ils ?

— Je crois que tout est en ordre, n'est-ce pas ? intervint Hermann en saisissant fermement Gabriel par l'épaule. Allons-y.

— Attendez ! s'exclama le contrôleur en les rattrapant. Vous êtes dans la cabine 735 ! Et votre ami oublie sa broche !

Le Gardien des Cerfs - Tomes 1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant