CHAPITRE 10 : Peur panique.

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En raison de la réunion de l'Ordre du Phénix la veille au soir,  Severus Rogue et sa protégée n'avaient pu profiter que d'un nombre d'heures de sommeil assez restreint, et en cette fin de matinée du 4 septembre 1996, la fatigue accumulée au cours des trois derniers jours commençait cruellement à se faire ressentir pour chacun d'entre eux.

Severus face à  ses élèves de quatrième année et après trois heures de cours était sur le point de perdre patience. Fulminant, il invectivait quiconque venait à troubler  le silence de ses paisibles cachots et prenait un malin plaisir à renvoyer tout ceux qui avaient le malheur de faire exploser leur chaudron en se trompant dans la préparation de leur potion. Tant et si bien qu'après avoir mis à la porte non loin d'une dizaine d'élèves, il avait fini par recevoir la  charmante visite d'un Dumbledore armé de ses éternels bonbons au citron qui, après l'avoir presque forcé à en avaler un pour détourner son attention pendant que les renvoyés de cours reprenaient discrètement leur place dans la classe et se faisaient tout petit en se ratatinant  derrière leur paillasse, l'avait prié de se montrer plus indulgent à  l'égard de ses étudiants avides de connaissances... Severus avait alors eu un sourire jaune et avait donné l'assurance de son plus grand respect au Directeur avant de le mettre à la porte avec toute la finesse d'esprit et la délicatesse qui le caractérisait en de telles circonstances.

Albus, quand son collègue et ami lui avait littéralement fermé la porte au nez avait pensé avec amusement que dans n'importe quelle circonstance l'homme qu'il connaissait depuis bien longtemps maintenant restait égal à  lui-même et que si, plus que jamais auparavant, les temps changeaient, il demeurait néanmoins des valeurs sûres et immuables au sein de  Poudlard.

De son côté, Hermione Granger peinait à garder les yeux ouverts en cours d'Histoire de la Magie. Elle qui habituellement  s'appliquait à prendre chacune des paroles du professeur Binns en note, était avachie sur son bureau, la tête reposant sur une pile de livre, entre Ronald qui dormait d'un côté et un Harry qui s'amusait à  gribouiller sur un morceau de parchemin vierge de l'autre. Luttant contre le sommeil elle était impatiente que le cours ne se termine enfin.

La réunion de l'Ordre du Phénix la veille au soir avait duré assez longtemps, se souvint-elle en fermant les yeux. Rogue y avait  rapporté les paroles de Lord Voldemort et les membres en présence avaient ensuite discuté de longues minutes durant pour essayer de s'entendre sur la meilleure conduite à tenir en attendant de découvrir ce que tramait le Seigneur des Ténèbres. Il avait ensuite été décidé  officiellement que la protection des élèves de l'Armée de Dumbledore ayant participés à la petite expédition au Ministère de la Magie l'année  précédente, serait renforcée. Enfin, suite à la demande du Professeur  de Potions et de McGonagall, Albus avait exprimé le souhait que tous les jeunes sous la protection d'un membre de l'Ordre, reçoivent un  entraînement renforcé à la Défense Contre les Forces du Mal et au duel mais aussi à l'Occlumancie, le plus tôt possible.

Ainsi, la jeune femme avait hâte de commencer à s'entraîner, tout en ressentant une légère appréhension, ne sachant pas  vraiment à quoi s'attendre. Elle espérait que cela lui permettrait de se sentir moins passive qu'elle n'avait pu l'être jusque là et qu'elle gagnerait confiance en elle. Mais elle redoutait tout de même la rudesse dont allait sûrement faire preuve son Professeur de Potions. Elle savait qu'il ne se montrerait pas tendre avec elle, il l'avait prévenue.  Ceci dit, il ne l'avait jamais été... Mais tout de même. Il ne l'avait  encore jamais mise sur ses gardes auparavant, pensa-t-elle, en déglutissant difficilement.

Hermione n'eut cependant pas le loisir d'aller plus loin dans ses réflexions, car la sonnerie qui marquait la  fin des cours retentit, lui vrillant les tympans. Elle se redressa, donnant un léger coup de coude à Ronald pour le réveiller, et fourra ses affaires dans sa sacoche. Elle fit signe à Harry qui attendait Ron, lui  indiquant qu'elle commençait à y aller. En sortant de la salle, elle  remarqua son Professeur de Potions adossé sur le mur d'en face, la  fixant de ses yeux onyx. Il l'attendait. Elle s'avança vers lui, et lui sourit faiblement, gênée car non encore habituée à la toute nouvelle proximité qu'elle partageait avec l'homme depuis quelques jours. Celui-ci, de marbre, lui répondit par un de ses haussements de sourcils habituels avant de prendre la parole.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant