CHAPITRE 20 : "Mais lâchez-moi Granger !"

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À voir Rogue et sa jeune élève, Hermione Granger, étroitement enlacés tout au long de la soirée, on eut pu se méprendre sur la nature de leur relation. En effet, désespérément accrochés l'un à l'autre sur la piste de danse ou près du bar, ils ne s'étaient pas lâchés une seule seconde.  Trouvant le réconfort qu'ils recherchaient dans la proximité de l'autre, ils n'avaient pas eu la force de s'en priver en se séparant.

Le bal terminé, Severus n'avait pas pu se résoudre à lâcher la main de la Gryffondore qu'il tenait fermement dans la sienne et ce fut ainsi qu'ils traversèrent les couloirs jusqu'à ses appartements. Arrivé devant le  tableau qui en masquait l'entrée, il prononça le mot de passe dans un  souffle avant de s'écarter pour laisser passer son élève devant lui avant de la suivre.

Gênée, Hermione se retourna face à Rogue le rouge aux joues et lui sourit timidement réalisant l'audace qu'elle avait eu en se jetant dans ses bras sur les marches de l'escalier menant  au grand hall de l'école. Elle était heureuse qu'il ne l'ait pas  repoussée et d'avoir eu une nouvelle fois la confirmation que derrière les allures d'austère Professeur qu'il se donnait se cachait un homme plus sensible qu'il ne voulait bien le montrer. Grâce à lui elle avait  passé une des meilleures soirées de sa vie.

- Je... Merci pour cette soirée, murmura-t-elle simplement.

Rogue lui rendit son sourire. Au point où il en était, il pouvait bien se le permettre.

- Il n'y a pas de quoi, tout le plaisir était pour moi.

Et ce n'était pas peu dire. Il avait été ravi de pouvoir tenir la jeune  femme entre ses bras tout au long de la fête sachant que l'occasion ne se renouvellerait pas de sitôt. De plus, au regard de l'attirance et des sentiments qu'il s'était découvert avoir pour elle, il valait mieux qu'à l'avenir il fasse en sorte de se tenir à une distance plus raisonnable d'elle.

À ces mots, les joues de cette dernière s'empourprèrent de plus belle sous le regard amusé de Rogue. Sans que ce dernier n'anticipe son geste, elle se redressa sur la pointe des pieds  et vint déposer un timide baiser sur sa joue avant de lui souhaiter  rapidement bonne nuit et d'aller s'enfermer dans sa chambre.

Rogue s'empêcha, au prix de couteux efforts, de la retenir. Se retrouvant seul en plein milieu du salon, il sentit une curieuse sensation de vide l'envahir soudain. Il porta la main à l'endroit où les lèvres de son  étudiante avaient touchées sa peau, puis à sa poitrine en secouant la tête, l'air accablé : la présence d'Hermione près de lui ne lui manquait pas déjà ? Si c'était vraiment le cas, il était tombé bien plus bas qu'il ne l'aurait cru. Il était définitivement irrécupérable !

Une bonne nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien, pensa-t-il en gagnant sa chambre. Cela lui remettrait les idées en place et lui  permettrait peut-être de recouvrir le peu de dignité qui lui restait.

S'asseyant sur le rebord de son lit, il retira ses chaussures avant de les laisser tomber sur le sol. Il dégrafa sa cape, déboutonna son blazer qu'il envoya rejoindre ses chaussures et il destina le même sort à sa chemise d'un blanc immaculé. Il n'était pas d'humeur à ranger : il mettrait tout en ordre le lendemain matin. Pour l'instant tout ce qu'il souhaitait, c'était dormir. Enfin, il ôta son pantalon avant de s'étendre sur le matelas confortable.

D'un coup de baguette magique, il éteignit toutes les lumières qui éclairaient la pièce et se retrouva dans le noir le plus total. Il ferma les yeux et tenta de trouver le sommeil, en vain. Il n'arrivait pas à chasser de son esprit les images de la soirée qu'il venait de vivre, qui se bousculaient dans sa tête. Hermione en larmes. Hermione dans ses bras, le visage niché dans un pli de sa chemise. Hermione dansant contre lui le visage éclairé par un grand sourire. Son coeur battant contre le sien. Son joli visage, si proche du sien. Ses yeux noisettes. Ses attributs, il devait bien le reconnaître, plus qu'avantageux mis en valeur par  cette robe aux couleurs des Serpentard qui semblait avoir été faite pour elle. Son souffle contre sa joue, avant qu'elle n'y dépose ses lèvres si douces. Il l'avait trouvé si désirable ce soir mais quelle frustration cela avait été que de ne rien pouvoir laisser paraître !

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant