CHAPITRE 38 : Jalousie.

4.1K 207 32
                                    

Une sensation désagréable contre la joue. Un goût métallique dans la  bouche. Étendu de tout son long à même le sol au milieu de la forêt  interdite, Ronald Weasley ouvrit un œil, puis l'autre, s'accoutumant  progressivement à la vive lumière du jour. Il se redressa sur ses coudes  pour promener son regard tout autour de lui, incapable de se souvenir  comment il avait bien pu atterrir là. La dernière chose dont il  parvenait à se rappeler était d'avoir descendu les marches de  Sainte-Mangouste, son amie Hermione au bras. Ils s'étaient ensuite mis  en route pour rejoindre le moyen de transport qui les attendait un peu  plus loin dans les rues de Londres puis, plus rien sinon le noir  complet.

Désorienté, il se releva péniblement. N'ayant aucune idée  d'où il se trouvait, il décida que la meilleure chose à faire était de  transplaner non loin du Terrier. Peut-être Hermione avait réussi à s'y  rendre seule ? Si ce n'était pas le cas, il retournerait la chercher, où  qu'elle se trouve, en espérant qu'il ne lui soit rien arrivé de fâcheux  par sa faute. Une fois apparu sur le pas de sa porte, il entra dans la  vieille bâtisse branlante qui abritait la demeure familiale qui l'avait  vu grandir et fut accueillie par une Molly Weasley aux yeux ronds et à  la bouche bée. Interloqué, Ronald baissa les yeux, suivant le regard de  sa mère, et constata que ses vêtements étaient en lambeaux. Alors il  releva la tête vers sa mère. Cette dernière s'avança vers lui et serra  le jeune rouquin dans ses bras contre son opulente poitrine.

-  Ron, la lune était pleine cette nuit ! Tu n'as pas pensé à prendre une  fiole de potion tue-loup avant d'aller chercher Hermione ! Mais  heureusement, Severus était dans les parages, et grâce à lui, nous avons  évité la catastrophe ! Tu n'as pas eu le temps de la blesser ! Nous  avons reçu un hibou de sa part dans la nuit nous informant que ton amie  était en lieu sûr et qu'il t'avait transplané dans la forêt interdite.  Cela nous a rassuré.

En entendant prononcé le nom de son  Professeur de Potions, le sang du rouquin se mit soudain à bouillonner.  Ainsi, la Chauve-Souris des cachots avait-elle refait surface et avait  profité de sa faiblesse pour reprendre l'ascendant sur son Hermione qui  avait passé la nuit avec lui ! Voilà qui était à ses yeux inacceptable !  Lui qui avait veillé la jeune lionne à l'hôpital depuis des jours et  s'était plié en quatre pour elle n'allait pas se laisser détrôner de la  sorte dans le cœur de sa belle. Il allait aller la chercher sur le  champ. D'un mouvement il repoussa sa mère et sortit en trombe de la  maison. Se concentrant sur son honni professeur, il disparut dans un pop  sonore pour réapparaître devant un petit pavillon quelconque, dans une  impasse lugubre. Sans attendre, il gravit les quelques marches qui le  séparait du perron et tambourina contre le battant de la porte.

De  l'autre côté de celle-ci, Hermione, seulement vêtue d'un sous-vêtement  et d'une chemise de son professeur était assise en tailleur sur le  canapé, plongée dans un vieux grimoire, tandis que son compagnon prenait  une douche dans la salle de bain attenante. Elle fut tirée de sa  lecture par des coups redoublés frappés contre la porte. Surprise, elle  posa le livre ancien à côté d'elle sur le fauteuil et se leva  précautionneusement. Elle s'avança, encore légèrement chancelante du  fait de ses muscles toujours endoloris dus à ses blessures récentes,  pour aller ouvrir et fut éberluée de trouver son ami Ronald sur le pas  de la porte, les vêtements déchirés et les traits déformés par la  colère. Le garçon la toisa les sourcils joints, la déshabillant  ouvertement du regard. Un air de profond dégoût déforma alors les traits  de son visage.

- Ne me dis pas que tu as couché avec ce vieux pervers ?! Rugit-il, indigné.

Hermione  n'eut même pas le temps de formuler la moindre réponse que son ami  l'empoigna brutalement par le bras et la tira violemment dans la rue,  lui arrachant un cri de stupeur. Elle tenta de se défaire de l'emprise  du jeune homme, en vain. Elle était encore trop faible pour pouvoir  espérer rivaliser avec lui.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant