EPILOGUE : Démon et Merveilles.

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Tandis que le soleil se couchait progressivement sur le parc du Collège de Sorcellerie de Poudlard laissant la nuit recouvrir le ciel de son sombre manteau, une jeune femme étendue sur un lit à baldaquin de l'infirmerie - qui avait été interdite à tout visiteur pour l'occasion spéciale – se tordait de douleur. Cette dernière allait croissante tandis que les contractions se faisait de plus en plus fréquentes et les analgésiques administrés par la bienveillante Madame Pomfresh n'y changeaient malheureusement absolument rien. À ses côtés se tenaient l'infirmière et son Professeur de Potions et amant, de surcroît. L'une était penchée entre ses jambes et l'autre était planté non loin de sa tête de lit pour l'aider à se redresser légèrement dès le moment venu.

- Miss Granger, l'interpella l'infirmière, il va falloir concentrer toute votre énergie et pousser très fort.

Incapable de prononcer le moindre mot, la concernée acquiesça d'un hochement de tête, le front luisant de sueur.

- À trois Miss Granger... Un, deux, trois ! Poussez !

Tandis que Severus avait passé une main dans le dos de sa compagne pour l'aider à se redresser légèrement, cette dernière poussa un long cri déchirant en bandant ses muscles de toute ses forces pour aider l'enfant en elle à sortir. Dans le même temps, elle saisit la main libre de son Professeur et la serra puissamment, en grimaçant de douleur.

- Encore un effort Hermione ! S'écria Pompom. Allez-y ! Poussez, maintenant !

Réquisitionnant toutes les ressources qui lui restaient, la gryffondore prit une profonde inspiration et se remit à pousser aussi fort qu'elle le pouvait, au bord de l'évanouissement, jusqu'au moment où la tête du bébé parvint à passer l'étroit passage. L'infirmière entreprit alors de tirer l'enfant délicatement qui poussa presque aussitôt un puissant vagissement, goûtant ainsi à sa première bouffée d'oxygène, tandis qu'Hermione retombait mollement sur sa couche. Madame Pomfresh emmaillota alors rapidement le nouveau-né dans des linges qu'elle avait préparé peu avant. Après quoi, elle se rapprocha de son père.

- C'est un petit garçon, lui indiqua-t-elle, en lui tendant le petit être.

Alors que le sorcier, ému et légèrement tremblant, plus pâle encore que d'habitude – si c'était possible -, se penchait par dessus les couvertures pour découvrir avec émerveillement le visage de son fils, un nouveau cri déchirant lui fit relever vivement la tête.

Son élève venait de se cambrer de nouveau de douleur, tandis que l'infirmière avait accouru aussitôt auprès d'elle, les sourcils froncés. Tandis que des larmes emperlaient les joues de la jeune maman, la médicomage entreprit de palper son ventre avec application, les sourcils légèrement froncés, arrachant des gémissements à Hermione qui pensait en avoir enfin terminé avec les contractions et se demandait ce qu'il pouvait bien se passer.

- Il y a un problème, souffla Pompom pour elle-même.

- Quoi ? S'inquiéta le Professeur de potions, livide, qui serrait son enfant dans ses bras.

- Je vais vous demander de bien vouloir sortir Severus s'il-vous-plaît, pour le bébé. Je m'occupe d'Hermione. Prenez un biberon avant de partir, votre femme n'est pas en état de le nourrir pour l'instant.

Rogue hocha la tête en signe d'approbation et attrapa un biberon avant de quitter la pièce, terriblement anxieux. À l'extérieur il retrouva Ginny Weasley, Harry Potter, Luna Lovegood, Neville Longdubat, Minerva McGonagall et Albus Dumbledore qui levèrent un œil interrogateur en voyant le Maître en potions sortir avec un bébé dans les bras.

- Ce... C'est un garçon, parvint-il à articuler. Mais, il y a un problème... Des complications avec Hermione.

À l'écoute de ces mots, Ginny lui prit l'enfant des bras et s'empara du biberon pour faire le faire téter, enjoignant son Professeur de retourner immédiatement au chevet de sa compagne, ce que celui-ci fit sans hésiter une seconde. En pénétrant de nouveau dans la pièce, il ne comprit pas la scène qui se jouait alors ses yeux. Il observa Hermione qui, rassemblant les ultimes forces qui lui restaient, poussait de nouveau avant de retomber sur son oreiller, épuisée, tandis que Madame Pomfresh tirait d'entre ses cuisses un nouvel enfant.

La médicomage dû lui tapoter sur les fesses à plusieurs reprises avant que celui-ci ne pousse son premier cri. Après quoi, elle s'empressa de l'enrouler dans des couvertures qu'elle avait à portée de main. Elle s'avança vers lui et lui plaça l'enfant entre les bras.

- C'est une petite fille, Severus ! Quelle surprise ! Des jumeaux ! Vite, donnez lui un biberon.

Alors elle retourna près d'Hermione à qui elle administra une potion de régénération sanguine, de récupération et de sommeil.

HP-HP-HP

Quelques heures plus tard, Hermione se réveilla reposée. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, quelques minutes lui furent nécessairement pour s'accoutumer à la lumière du jour qui baignait l'infirmerie. Après s'être étirée, elle tourna la tête sur sa droite où elle rencontra le regard de Severus, qui la couvait du regard. Dans ses bras, ils tenaient leurs deux enfants contre lui, qui dormaient. Les yeux d'Hermione allèrent successivement d'un enfant à l'autre avant de revenir vers son compagnon. Amusé, ce dernier sourit.

- Des jumeaux, souffla-t-il. Une fille et un garçon...

- Quel prénom allons-nous leur donner ? L'interrogea Hermione.

- Je choisis pour la fille et toi pour le garçon, lui proposa Severus tout en se levant pour venir placer les enfants entre ses bras.

- Très bien, acquiesça sa compagne en embrassant ses enfants du regard. Pour le garçon ce sera donc Sylvain, décida la jeune femme.

- Cela me plaît assez. Je suis d'avis que nous appelions notre fille Ayla...

Hermione hocha la tête en signe d'assentiment, savourant leur tout nouveau bonheur naissant.

HP-HP-HP

Un hurlement de bête féroce terrifiant vint briser le silence qui régnait dans la forêt interdite entourant le parc du Collège de Sorcellerie de Poudlard. Non loin de l'orée de celle-ci se tenait un homme lycan qui semblait se tordre de douleur, la main crispée sur la poitrine. Tantôt jappait-il, tantôt grognait-il, les traits déformés par la colère. Il avait des cernes profonds creusés sous ses yeux assombris par la colère. Les cheveux coiffés en bataille, il avait les joues noircies par la terre et la saleté. Cela faisait des jours qu'il ne s'était pas lavé. Et pour cause ! Il vivait maintenant dehors. Ses vêtements, déchirés par endroits, étaient poisseux. Ronald faisait peur à voir. Quiconque se serait retrouvé sur son passage, aurait fait demi tour, ou changé de trottoir. Il inspirait la crainte. Mais ce n'était pas pour déplaire au féroce homme loup qui ne supportait pas être dérangé. Il ne tolérait plus personne. Le regard de ses meilleurs amis, de ses proches, l'observant comme une bête sauvage qu'il était à chacun de ses accès de colère lui avait fait comprendre que plus rien ne serait jamais comme avant et qu'un fossé insurmontable s'était creusé entre eux. Abandonnant tout espoir en l'amour ou l'amitié, le jeune homme avait laissé la haine élire domicile dans son cœur meurtri. Désormais, il ne vivait plus que pour et par elle. Il aspirait à faire du mal, aussi mal que lui-même souffrait. Et cela allait commencer par anéantir le bonheur des autres au premier rang desquels, son honni professeur de Potions qu'il considérait comme l'une des principales causes de son malheur.

Il venait d'apprendre après avoir intercepté un courrier de sa petite sœur destiné à leur mère, une nouvelle qui le mettait un peu plus hors de lui qu'il ne l'était déjà depuis des semaines. La trainée d'Hermione qui s'était refusée à lui quelques mois plus tôt avait enfanté deux suppôts de Satan, les enfants du Diable, la descendance de l'homme qu'il détestait le plus en ce bas monde. Il ne pouvait définitivement pas se résoudre à laisser vivre et grandir de telles abominations de la nature. Il allait se tenir prêt et dès que l'occasion se présenterait, il les éliminerait sans le moindre état d'âme. Il serait sans pitié. Ainsi tiendrait-il enfin la vengeance qu'il ruminait tant. Pour être certain de parvenir à ses fins, il avait d'ailleurs commencé à rassembler depuis quelques jours d'anciens fidèles de Voldemort qui ne parvenaient pas à pardonner la trahison de Severus, qui avait contribué à mettre en échec leur noble cause, et nourrissaient donc à son égard suffisamment de ressentiment pour être prêt à attenter à sa vie ou celle de ses proches. Il n'attendait plus désormais que le bon moment ne s'offre à lui pour mettre en œuvre son funeste projet...

HP-HP-HP

À suivre... ?

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant