CHAPITRE 23 : Au cœur de l'Enfer.

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Un courant d'air glacée vint mordre la peau de son visage tandis qu'il entrouvrait les yeux avec difficulté. En se redressant sur les coudes, un frisson lui parcourut l'échine avant qu'il ne secoue la tête et balaye la pièce dans laquelle il se trouvait du regard.

Noir, du noir, tout autour lui. Severus était enfermé entre quatre murs sans aucune lumière hormis un faible rayon lumineux qui passait sous la porte en face de laquelle il était étendu. Il fronça les sourcils pour tenter de se rappeler ce qui l'avait conduit à se retrouver dans cet endroit lugubre quand tout lui revint brutalement en mémoire. L'arrivée chez les parents d'Hermione. L'étrange impression qu'il avait eu en croisant le regard de son père. Un regard qu'il était maintenant certain d'avoir déjà vu quelque part - même s'il était encore incapable de déterminer où et quand ! -. Un déjeuner plutôt agréable mais certainement empoisonné. Puis, quand il s'était levé pour rejoindre le salon où monsieur Granger s'était proposé de leur servir un thé, son malaise.

Soudain, se souciant du sort de son élève, Severus releva vivement la tête, la gorge nouée par l'inquiétude, et s'empressa de fouiller l'obscurité dans laquelle il était plongé de ses yeux d'un noir d'ébène. Réalisant qu'elle n'était pas là, son regard se voila, son cœur se serra douloureusement et il sentit une colère froide s'insinuer en lui. Il s'était montré trop imprudent et avait échoué à protéger Hermione... S'il lui était arrivé quelque chose à cause de son manque de précaution, il ne se le pardonnerait jamais !

Dans le même temps qu'il pensait cela, il avait porté la main à sa ceinture, à la recherche de sa baguette, avant de se rendre compte qu'on la lui avait dérobée. De la même façon, on lui avait subtilisé toutes les potions qu'il avait emportées avec lui sauf la petite enveloppe qui contenait de la poudre d'obscurité instantanée. Cela ne risquait pas de lui être d'une très grande utilité pour sortir de ce mauvais pas ! S'énerva-t-il.

Furieux, il se leva et alla coller l'oreille contre la lourde porte qui le tenait prisonnier pour tenter de percevoir le moindre bruit au-delà. Son sang se glaça quand il entendit la même petite plainte aiguë qu'il avait entendue la veille au soir en provenance de sa salle de bain. Hermione, son élève, elle était là, à quelques mètres de lui, et il pouvait l'entendre pleurer.

Ses lamentations lui fendaient le cœur. Il se laissa alors glisser sur le sol et l'appela.

- Miss Gr... Hermione... Je suis là... Que se passe-t-il ?

Il n'obtint pour seule réponse que les pleurs redoublés de son élève. Il y capta quelque chose de si profondément désespéré qu'il en fut saisi d'effroi. Catastrophé il se releva et s'acharna contre la porte en essayant de la faire sortir de ses gonds à force de coups d'épaules, mais sans succès. Alors il se laissa retomber par terre et écouta la jeune femme sangloter, impuissant. Il se raidit soudain en entendant des pas venir de l'extérieur de sa maudite prison : bien trop lourds pour être ceux de son élève. D'ailleurs, celle-ci s'était mise à haleter, complétement paniquée.

Elle était recroquevillée en boule sur le sol à moins d'un mètre de la porte derrière laquelle était coincé son professeur. Crucifiés sur le mur qui lui faisait face et vers lequel elle ne voulait plus lever les yeux, se trouvaient les deux corps mutilés de ses parents. Après avoir partagé un repas avec les deux mangemorts qui avaient usurpé l'identité de Monsieur et Madame Granger, Hermione avait vu son Professeur se sentir mal et tomber inconscient sur le sol. Prise de panique, elle s'était précipitée vers lui. Mais elle n'avait même pas eu le temps de tenter quoi que ce soit pour le ranimer qu'elle s'était vue durement ramenée en arrière et traînée hors de la maison. En tentant de se dégager, elle avait découvert le visage de ses agresseurs qui n'étaient autre que Lucius Malefoy, qui portait les vêtements de son père, aidé d'un autre homme qu'elle ne connaissait pas et qui lui était vêtu de la jupe préférée de sa mère et d'un chemisier qui lui allait deux fois trop petit. Si la situation n'avait pas été aussi critique, elle aurait certainement trouvé ce dernier ridicule au point de rire à en pleurer. Mais les deux hommes l'avaient traînée derrière la maison avant de transplaner dans un endroit inconnu. Là, il l'avait forcée à affronter l'horrible vision du corps sans vie de ses parents.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant