CHAPITRE 33 : Prisonnière.

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Après une douche bien froide qui l'avait aidé à calmer ses ardeurs,  Severus était revenu se coucher près de sa protégée qui s'était  pelotonnée en boule sous les draps et qui, les yeux clos, faisait  semblant de dormir. Morte de honte de s'être laissée aller ainsi à la  veille de circonstances terribles, elle ne voulait pas être contrainte  d'affronter le regard de l'homme qu'elle aimait rempli de  questionnements et de doutes qu'elle n'avait pour l'instant pas la force  de balayer, bien que ceux-ci soient totalement infondés.

Perdus  dans leurs pensées, ils tombèrent finalement chacun de leur côté dans  les bras de Morphée qui les réunit dans les bras l'un de l'autre au cœur  de la nuit.

Le lendemain, au réveil, se détachant sans un regard  l'un pour l'autre, ils n'échangèrent aucun mot et se préparèrent en  silence. L'estomac trop noué pour avaler quoi que ce soit, après que  Severus eut pris du Polynectar dans ses stocks de potions  méticuleusement préparées à l'avance, ils se rendirent directement dans  le bureau d'Albus Dumbledore. Là, le vieil homme ajouta la touche finale  aux deux mixtures, à savoir des cheveux pour l'une de Ginny Weasley et  pour l'autre de Fenrir Greyback.

Les deux acolytes saluèrent le  Directeur de Poudlard d'un hochement de tête avant de quitter son  bureau, leur précieux élixir en main. Ils traversèrent les couloirs du  vaste château sans un mot jusqu'à la lourde porte en chêne qui en  gardait l'entrée et qui s'ouvrit sous la commande d'un sort informulé de  Severus. Ils arrêtèrent leur progression une fois devant les grilles de  l'école et se regardèrent enfin.

Le Professeur de Potions, les  sourcils froncés et la mâchoire crispée poussa un soupir qui en disait  long. Il n'était pas d'accord pour qu'Hermione l'accompagne dans la  mission périlleuse qui les attendait et c'est bien à contrecœur qu'il  lui tendit sa fiole de Polynectar qu'elle avala d'un trait. Il attendit  que la jeune femme ait achevé sa transformation avant d'ingérer la  sienne.

Sa mutation enfin terminée, il attrapa sa jeune compagne par la main et l'entraîna hors de l'enceinte de l'école. Alors  seulement, il retrouva la parole...

- Hermione... Souffla Rogue.  Je... Hésita-t-il. Je te prie de m'excuser par avance pour tout ce que  le Seigneur des Ténèbres m'imposera de te faire, lâcha-t-il la voix rauque, l'air torturé. Je...

L'homme ne pouvait se résoudre à  prononcer les trois mots que son cœur lui dictait pourtant avec tant de force...  En cet instant plus que les autres, il ne se sentait pas digne de  l'amour et de la confiance qu'il lisait dans les yeux d'Hermione. S'il  avait été un homme digne de ce nom, il aurait fui avec elle loin de  l'enfer dans lequel il s'apprêtait à l'entraîner... Loin du conflit qui  opposait le Seigneur des Ténèbres à la communauté sorcière... Loin de  Voldemort, loin de Dumbledore... Loin de tout danger...

- Je ferai de mon mieux pour te protéger, lui promit-il.

Sur ces mots, il lâcha brusquement sa main et se coula entièrement dans la peau du personnage dont il avait pris l'apparence. Fronçant les sourcils  et sans crier gare, pour qu'Hermione ait l'air d'une victime enlevée digne de ce nom, il l'attrapa brutalement par la nuque avant de  transplaner dans un pop sonore.

HP-HP-HP

Lorsqu'il  vit son lieutenant, Fenrir Greyback, entrer dans la pièce en traînant  derrière lui une jeune femme aux longs cheveux roux flamboyants, un rictus de satisfaction sadique déforma les lèvres décharnées du Seigneur  des Ténèbres. Le mangemort lui apportait là de quoi anéantir totalement  son rival, le survivant.

Voldemort se leva prestement de son siège et traversa la pièce sombre d'un mouvement. On eut dit qu'il ne marchait pas mais flottait quelques centimètres au-dessus du sol. D'un geste de la main il intima l'ordre au lycan de s'immobiliser. Il se pencha légèrement vers leur jeune victime qui, plus petite que lui,  détournait le visage en tremblant comme une feuille. Il tira sa baguette  de sa poche et à l'aide d'un imperium informulé la força à se tourner  vers lui et à le regarder dans les yeux. Lire la peur dans son regard  innocent était jouissif. Il sourit, découvrant ses dents jaunies, pourries.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant