UN AMOUR À TAIRE

CHAPITRE 22 : La Goutte du Mort-Vivant.

Albus Dumbledore avait donné l'autorisation à Severus Rogue,  lorsqu'il était venu le voir, d'accompagner la jeune Hermione Granger passer la journée et le soir de Noël dans sa famille à la condition expresse qu'il ne la quitte pas d'une semelle : sous aucun prétexte ! Avait-il exigé.

Les deux hommes, poursuivant leur discussion, avaient ensuite partagé leur crainte par rapport au calme étrange dont faisait preuve le Seigneur des Ténèbres, ce qui ne présageait rien de très bon à leur goût. En effet, Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom se comportait comme l'eau qui dormait avant la tempête, et, plus le temps passait, plus on redoutait de voir éclater l'orage qu'on entendait gronder de plus en plus fort à l'horizon.

Severus avait fini par remercier aussi chaleureusement qu'il en était capable le vieil homme qui plaçait en lui une confiance aveugle avant de lui fausser compagnie. Comme convenu, il  avait retrouvé sa protégée dans les cachots pour lui annoncer la  décision du Directeur de Poudlard. La Gryffondore avait alors senti une bouffée de reconnaissance monter en elle à l'égard de son Professeur de  Potions qui avait réussi à convaincre Dumbledore de les laisser passer  le réveillon de Noël hors du château et l'avait remercié d'un grand sourire.

Le Professeur de Potions, en réponse, s'était contenté de  hocher la tête, feignant l'indifférence mais au fond de lui satisfait d'être à l'origine de la joie qui remplissait son élève. Ils étaient ensuite allés prendre leur déjeuner dans la Grande Salle avant de se rendre à la bibliothèque où ils avaient passé leur après-midi : Hermione  à faire ses devoirs et Severus essayant, en vain, de venir à bout d'une montagne de copies. Le soir venu, après avoir dîner, ils avaient  rejoints leurs appartements sans tarder.

Avant de se séparer, Rogue avait indiqué à Hermione qu'ils partiraient le lendemain matin  avant que ne sonne midi. Par conséquent, elle devrait avoir préparé ses affaires et se tenir prête à partir à n'importe qu'elle heure de la  matinée. La jeune femme avait vigoureusement acquiescé en signe d'assentiment avant de regagner sa chambre.

Le jour suivant, Hermione s'était réveillée dès l'aube. Elle voulait s'assurer de n'avoir rien oublié. Voir ses parents allait lui faire un bien fou. Même si elle n'en montrait rien, elle souffrait d'être séparée d'eux. Les premiers temps à Poudlard loin d'eux s'étaient révélés extrêmement difficiles, avant qu'elle ne finisse par s'accoutumer à leur absence. Les liens amicaux qu'elle avait ensuite noués avec Harry, Ron et Ginny  l'avaient aussi énormément aidée. Elle avait trouvé au château une  seconde famille. Mais depuis le début de l'année qu'elle les voyait  moins souvent, parfois, une grande tristesse l'envahissait et elle repensait avec nostalgie à sa petite enfance dans la maison familiale qu'elle rêvait parfois de réinvestir, le temps d'une journée.

Retrouver l'atmosphère rassurante de son foyer lui remettrait le moral d'aplomb.

De son côté, Rogue s'était également levé aux aurores. Il avait préparé ses affaires avant de se rendre dans le laboratoire qui jouxtait sa salle de classe où il avait préparé les potions qu'il jugeait indispensables  et sans lesquelles il ne sortait jamais par soucis de prudence. Il avait confectionné divers antidotes, une potion de Félix Félicis, ainsi  qu'une solution qui permettait d'accroître la force. Il avait également joint à son nécessaire de potions, une potion pour nettoyer les plaies  en cas de blessure, de la poudre d'obscurité instantanée, un philtre de paix, de la pimentine ainsi qu'une potion de régénération sanguine.

Midi approchant, il était retourné dans ses appartements où Hermione l'attendait assise sur le canapé, un gros livre ouvert sur les genoux. Severus avait esquissé un discret sourire en voyant son élève totalement absorbée par l'ouvrage qu'elle tenait entre les mains. Il avait alors glissé toutes ses potions dans une sacoche qu'il avait rétrécie afin de pouvoir la ranger dans sa poche.