CHAPITRE 36 : L'Affrontement.

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Faire taire le brouhaha incessant de ses pensées, pour laisser tous ses sens aux aguets prendre le contrôle. Hermione, les doigts crispés autour de sa baguette tentait avec application de se fondre toute entière dans le présent, comme s'était résolument acharné à le lui enseigner son Professeur de Potions, quelques semaines plus tôt, tout au long de leurs cours particuliers, afin de lui apprendre à sentir un imperceptible changement dans son environnement et de pouvoir ainsi anticiper au maximum le danger dans l'optique de mieux le contrer. Quelques minutes plus tard, pensant être parvenue à atteindre un niveau de concentration optimale, elle quitta la prison de laquelle elle avait sauvé Lupin et Severus quelques minutes auparavant.

Alors qu'elle avançait prudemment dans le couloir, tous les sens en alerte, en direction de la tanière du Seigneur Noir, elle se figea soudain. Tous ses muscles se raidirent. Quelqu'un la suivait. Elle se retourna vivement et distingua dans la pénombre du corridor qui lui faisait face une haute silhouette encapuchonnée qui marchait d'un pas ferme dans sa direction. L'homme s'arrêta net à quelques pas d'elle. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne retire sa capuche pour dévoiler un visage qu'Hermione ne connaissait que trop bien parce qu'il hantait ses cauchemars depuis l'été précédent. Son cœur commença alors à tambouriner violemment dans sa poitrine. Elle leva sa baguette devant elle, prête à engager un duel féroce sans faiblir. Face à elle, Antonin Dolohov, la regardant comme un prédateur fixe sa proie en fit de même. Ce fut lui qui engagea le combat, jetant le premier sort. Un jet de lumière verte jaillit de la baguette ennemie. La Gryffondore, d'un puissant protego, para l'attaque mortelle et contre-attaqua. Elle tenta vainement de le stupéfixer, de le pétrifier puis de le désarmer, mais le mangemort, très habile et aguerri au combat les évita sans grande difficulté. À son tour, il lui envoya un expelliarmus informulé qui ricocha contre son sort de bouclier. Alors qu'elle leva ce dernier, s'apprêtant à répliquer sans attendre, Dolohov lui envoya un sortilège de croc-en-jambe avant de la priver de sa seule arme. D'un sort informulé, il ligota la jeune femme, qui se débattit comme une démente, essayant de se défaire des liens qui la tenait prisonnière. Mais plus elle gesticulait, plus les cordages l'enserraient étroitement. Alors, elle cessa tout mouvement, regardant avec une grande appréhension le soldat de Voldemort s'approcher d'elle. Celui-ci, un rictus de satisfaction accroché aux lèvres, vint se planter au-dessus d'elle. Il la considéra l'espace d'une seconde, de toute sa hauteur, tandis qu'elle gisait sur le sol, avant de s'abattre sur elle. Il ricana, avant de venir pointer sa baguette contre la carotide palpitante de la jeune lionne. Celle-ci, déglutit et ne put empêcher une peur froide de l'envahir à nouveau.

- Cette fois, souffla l'homme qui la surplombait, sur le ton de la confidence, d'une voix à peine audible, tu ne m'échapperas pas espèce de Sang-de-Bourbe... Avada Ké...

Mais avant qu'il n'ait terminé de prononcer la formule mortelle, un rayon de lumière verte surgit de nulle part et frappa soudain l'homme dans le dos qui s'effondra lourdement sur la jeune femme sous lui. Celle-ci lâcha une plainte aiguë, tentant de se dégager, en vain. Elle crut étouffer l'espace de quelques secondes quand quelqu'un vint enfin écarter le corps sans vie pour le faire rouler loin d'elle.

Une femme aux long cheveux blonds et aux yeux d'un gris quasi-métallique s'accroupit près d'elle et défit les liens qui entravaient ses mouvements avant de lui tendre une main fine mais ferme aux ongles vernis afin de l'aider à se relever. Hermione hésita à peine, avant de se redresser et de saisir le bras que lui tendait nul autre que Narcissa Malefoy, qui l'aida à se remettre debout sans mal. Cette dernière ne prononça pas un mot mais lui adressa un regard qui ne prêtait pas de place à l'équivoque. Elle était une alliée. Il n'y avait aucun doute.

Après quoi, Hermione récupéra sa baguette dans les mains du mangemort inerte qui gisait quelques mètres plus loin et glissa la baguette de celui-ci dans sa poche. Cela pouvait toujours servir. Pendant ce temps, Madame Malefoy couvrait les arrières de la jeune Gryffondore mais ne prêta une attention que trop tardive à l'homme qui arriva par-devant elles, armé. Néanmoins, il n'esquissa pas un geste pour désarmer les deux femmes. Alors Narcissa sembla soudain comprendre.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant