CHAPITRE 24 : Déchirée.

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Rogue et Hermione étaient restés étroitement enlacés pendant un long moment. Le Directeur de la maison des Serpentards avait fermement tenu entre ses bras sa jeune élève qui était ivre de chagrin après avoir découvert la mort de ses parents dans les circonstances les plus dramatiques qui eussent jamais pues être. Il n'avait pas essayé de la consoler à l'aide de formules creuses, se contentant simplement de la bercer doucement en lui répétant inlassablement qu'il était là, qu'il serait toujours là. Après un moment, la Gryffondore, rompue par la douleur qui lui broyait le cœur s'était finalement assoupie contre le torse puissant de son professeur.

Alors, Severus en avait profité pour se relever, son élève dans les bras, et s'était dirigé vers le château que la nuit avait déjà enveloppée de son manteau d'obscurité. Il l'avait porté jusqu'à l'infirmerie. Là, il avait voulu la confier aux bons soins de la bienveillante Madame Pomfresh, mais Hermione, revenant à elle, avait catégoriquement refusé. Elle avait, entre deux sanglots, supplié son Professeur de ne pas l'abandonner. Celui-ci avait accepté, mais il devait toutefois impérativement aller trouver Dumbledore pour le mettre au courant de la situation. En attendant, il fallait qu'elle en profite pour essayer de se reposer. S'étant vue opposer une série d'arguments plus pertinents les uns que les autres, la jeune lionne au cœur meurtrie avait fini par capituler non sans s'être fait promettre que l'homme reviendrait la chercher au plus vite.

Rogue avait alors quitté l'infirmerie le pas vif et avait rejoint le bureau du Directeur de Poudlard qui n'avait pas dissimulé sa surprise en le voyant sur le pas de sa porte alors qu'il était censé être en train de fêter noël dans la famille de sa protégée, Hermione Granger.

- Severus, avait-il soufflé. Mais... Que faites-vous là ?

- Je... Nous... C'était une embuscade... Voldemort nous a piégé, avait répondu Rogue la mine défaite.

- Comment ça ? Que s'est-il passé ?! S'était effrayé Dumbledore.

- Nous... Il a tué les parents d'Herm... De Miss Granger, et... Malefoy et Amycus Carrow ont pris leur place, à l'aide de polynectar. Ils ont empoisonné le repas et j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillé nous étions dans le sous-sol du manoir des Jedusor, l'ancien repaire des mangemorts. Il a laissé Miss Granger des heures durant devant les corps mutilés et crucifiés de ses parents, expliqua Rogue la tête basse et la gorge nouée à l'idée du cauchemar que ça avait dû être pour son élève. Il a fini par me laisser la rejoindre... Et par un concours de circonstances favorables, nous avons réussi à nous enfuir...

Albus, après les explications que lui avait donné Rogue, avait voulu voir ses souvenirs. Ce dernier les lui avait donc donnés s'attendant à devoir essuyer de vives remontrances relativement aux faiblesses qu'il avait révélées. A sa grande surprise, le Directeur ne lui avait rien reproché concernant ses sentiments pour son élève. C'était une jeune femme à l'esprit finement aiguisé et des plus charmantes de surcroît. Ainsi, s'il n'abusait pas de son autorité et de la fragilité de celle-ci en jouant avec elle, il ne voyait pas d'inconvénient à fermer les yeux. Elle était après tout bientôt majeure.

De plus, Hermione allait avoir besoin de ses amis. Mais plus que cela, pour réussir à surmonter l'épreuve de la mort de ses proches, il allait falloir qu'elle se sente aimée et soutenue dans cette épreuve. Elle avait besoin de retrouver une certaine sécurité affective. Selon ce que le Directeur avait pu entrevoir en sondant l'esprit et les souvenirs de son collègue et ami, il paraissait affectivement disposé à lui apporter tout cela. Cependant, il lui fit promettre que si la Gryffondore ne lui retournait pas ses sentiments ou venait à trouver du réconfort dans les bras d'un autre, il ne s'interposerait pas entre eux et n'en continuerait pas moins de la protéger jusqu'à la chute du Seigneur des Ténèbres.

Dumbledore avait terminé par autoriser Rogue à disposer. Celui-ci avait alors regagné l'infirmerie où Hermione l'attendait en pleurs, assise sur un des nombreux lits à baldaquin rangés contre les murs de la pièce, vêtue de vêtements de nuit propres que lui avait fournis l'infirmière.

En voyant Rogue arriver, la Gryffondore s'était levée pour courir rejoindre la chaleur rassurante que lui offrait ses bras puissants. L'homme l'avait alors étreint avec force avant de remercier Madame Pomfresh et de l'entraîner hors de l'infirmerie. Ils avaient rapidement traversé les couloirs conduisant aux cachots. Une fois devant le tableau qui masquait l'entrée de ses appartements, Severus avait prononcé le mot de passe dans un souffle. Une main posée dans le bas de son dos, il avait ensuite légèrement poussé son élève à l'intérieur de ses quartiers avant de refermer la porte derrière lui.

Puis, il l'avait accompagné jusque dans sa chambre. Là, Hermione s'était assise sur le rebord de son lit aux couvertures rouges brodées d'or, et avait adressé un regard empli d'une tristesse infinie à son professeur.

- Je vous en prie, ne me laissez pas seule, l'avait-elle suppliée la voix chevrotante.

Le cœur serré et la gorge légèrement nouée, Severus avait accepté d'un hochement de tête.

- Allongez-vous Miss Granger, avait-il prononcé à mi-voix. Je vais me changer... Je reviens...

Severus laissant Hermione seule, s'était alors rendu dans la salle de bain attenante à la chambre de son élève. Il s'était débarrassé de sa lourde robe de sorcier, déchirée par endroit. Puis il avait retiré son t-shirt que sa transpiration avait rendu poisseux. Il s'était ensuite baissé pour dénouer ses lacets et ôter ses chaussures avant d'enlever son pantalon et son caleçon. Après quoi, il s'était glissé sous la douche. Il s'était rapidement nettoyé avant de se sécher à l'aide d'une épaisse serviette blanche et d'enfiler un pantalon de pyjama. Habituellement, il se serait contenté de ce seul vêtement pour dormir, mais au vue des circonstances particulières dans lesquelles il se trouvait, il prit le parti de glisser par dessus un débardeur blanc.

Sa toilette enfin terminée, Severus avait regagné la chambre d'Hermione, où celle-ci, pelotonnée dans ses couvertures, sanglotait doucement. Alors, il était venu s'allonger à côté d'elle, s'introduisant sous les draps de son lit. La jeune femme, hésitant à s'autoriser à se rapprocher de son professeur, celui-ci avait fini par se tourner vers elle qui lui tournait le dos. Il avait précautionneusement passé un bras par dessus sa hanche et l'avait doucement attirée contre lui.

Hermione avait lentement roulé sur elle-même pour se retrouver face à son Professeur de potions. Elle avait fini par venir caler sa tête dans le creux de son épaule.

Profondément ébranlé par la douleur de son élève qui faisait écho à celle qu'il avait ressentie après avoir perdu sa mère dans sa jeunesse, les yeux brillants de larmes contenues avec peine, Severus avait essayé de calmer la jeune femme comme il le pouvait en imprimant de la main dans son dos des caresses apaisantes jusqu'à ce qu'elle finisse par s'endormir, exténuée.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant