CHAPITRE 8 : Soif de vengeance.

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Lucius Malefoy jubilait. Le morceau de parchemin qu'il venait de recevoir de son fils confirmait les soupçons de trahison qu'il nourrissait à l'égard de Severus Rogue depuis quelques temps. Il était désormais le moment d'en faire part au Seigneur des Ténèbres, son vénérable Maître.

Alors qu'il était, quelques minutes plus tôt, installé bien confortablement dans un fauteuil de son spacieux salon qui faisait face à une majestueuse cheminée, il se dirigeait maintenant d'un pas pressé vers sa chambre, les lèvres étirées en un fin sourire de profonde satisfaction. Il se changea aussi rapidement que possible, l'estomac noué par l'excitation, avant de se munir de sa baguette. Pour finir, il plaça son masque de Mangemort de sorte de dissimuler son visage puis, dans un bruissement de cape, transplana dans un pop sonore.

Le grand homme blond atterrit lourdement sur le sol de la clairière qui abritait le repaire d'On-Savait-Qui. Il se releva vivement et épousseta ses robes puis alla se poster devant l'entrée de l'antre de celui à qui il avait choisi de se dévouer dans sa  jeunesse et à qui il n'avait jamais fait défaut.

- Maître ! L'appela-t-il.

Il ne reçut aucune réponse, aussi, patienta-t-il avant de renouveler son appel.

- Maître ?

Alors qu'il s'apprêtait à pénétrer dans l'abri du Lord Noir, il se figea net, percevant un mouvement derrière lui. Il eut à peine le temps de se retourner qu'une baguette était déjà dirigée tout droit contre sa carotide palpitante et que deux yeux rouges injectés de sang le regardaient fixement.

- Maître... Souffla Malefoy.

Le concerné, sans un mot, retira le masque de son lieutenant d'un geste de  la main. Un rictus inquiétant naquit sur son visage qui n'avait plus rien d'humain. Un rire guttural monta du fin fond de sa gorge.

- Mon fidèle Malefoy, siffla-t-il,  que me vaut l'honneur de ta visite ? Il ne me semble pourtant pas avoir requis ta présence...

- Maître, répondit Lucius après avoir dégluti avec difficulté, j'ai quelque chose à vous montrer...  Révéla-t-il en tirant la lettre que lui avait envoyé Drago de sa poche avant de la tendre au Seigneur des Ténèbres, la main agitée par un imperceptible tremblement.

Ce dernier, intrigué, interrogea le blond du regard avant d'abaisser sa baguette.

- Qu'est-ce que c'est ? Se renseigna-t-il, méfiant.

Une lettre, de mon fils... Je pense... Cela fait déjà quelques temps que je soupçonne Rogue d'être le traitre dans nos rangs... Je pense qu'il cherche à nous doubler... Et les informations que m'a fait  parvenir mon fils dans cette lettre tendent à confirmer mes soupçons Maître... Il se montre bien trop proche d'une Sang-Impure...

Le Seigneur Noir, soudain intéressé, s'empara de la lettre et la parcourut silencieusement avant de relever la tête vers Malefoy, les yeux brillants d'une lueur dangereuse.

- Je nourris également des doutes au sujet de Severus depuis quelques temps, avoua Voldemort la voix tranchante. Depuis cette fameuse nuit au Ministère il y a deux mois de cela à vrai dire... En effet, je me suis toujours demandé qui avait pu, en dehors de lui, se rendre compte de l'absence de Potter et de ses petits camarades  à Poudlard ce soir là et prévenir l'Ordre, sinon lui... Etant donné que Dumbledore n'était pas sur place, remplacé par cette femme : Dolorès Ombrage... Et que selon les allégations de ton propre fils, il a été le seul membre du corps professoral à pénétrer dans le bureau de celle-ci d'où le survivant et ses amis se sont échappés par la suite pour me rejoindre au Ministère et tomber dans le piège que je leur avais tendu.

Malefoy, considérant les conclusions de son Maître hocha frénétiquement la tête en signe d'assentiment.

Ton fils va m'aider à apaiser ma colère face à la trahison d'un de mes plus fidèles lieutenants Malefoy ! Décida Voldemort. Tu vas lui écrire une lettre dans laquelle tu lui demanderas de charger les enfants de  Crabbe et Goyle de faire un peu de tapage au sein de l'école pour  détourner l'attention des membres de l'Ordre du Phénix présents dans le corps enseignant sur ces derniers et lui laisser le champ libre. À côté d'eux, il devra se montrer de façade irréprochable, exemplaire ! Je veux que cette fille, à qui semble attaché Severus, s'intéresse à ton fils.  Je veux que ton fils embobine cette fille, qu'il la charme et la séduise... Oui ! Pour commencer, je veux que ton fils mette tous talents de séducteur à l'oeuvre pour faire succomber cette Sang-de-Bourbe : je veux qu'il la vole à Severus et qu'il joue avec avant de la briser ! Je veux qu'il fasse souffrir ce traitre à travers cette née-moldue de qui il a eu l'audace de tomber amoureux ! Cracha-t-il. Quand il aura mené sa mission a bien, je vous donnerai de plus amples instructions.

- Très bien Maître, acquiesça Lucius Malefoy dans un murmure presque inaudible.

Tu peux y aller, le congédia son Maître. Ton fils et toi, tâchez de ne pas me décevoir... Avertit-il avant de retourner se tapir dans sa demeure abritée sous les bois au fond de la clairière.

L'homme blond frissonna à ces derniers mots. Il se passa une main moite dans les cheveux, avant de transplaner de nouveau en direction de son majestueux manoir.

Une fois chez lui, il alla s'installer à son bureau. Il attrapa un morceau de parchemin vierge et y coucha toutes les instructions que venait de lui communiquer Lord Voldemort, avant de le plier  soigneusement et de le glisser dans une enveloppe kraft sur laquelle il traça le nom de son fils dans un élégant lettrage. Il siffla le grand duc de sa progéniture qui n'avait pas bougé du dossier du fauteuil sur lequel il avait élu domicile depuis son arrivée. Celui-ci vola jusqu'à lui et se posa sur sa table de travail, tendant une patte. Lucius y enroula le précieux courrier qu'il destinait à son fils avant de charger  l'oiseau de retourner à Poudlard. Il se leva pour lui ouvrir la fenêtre avant de le laisser s'envoler vers sa destination. Il était fier de  pouvoir prouver, une fois de plus, sa dévotion au Seigneur des Ténèbres en se rendant utile et espérait dans le même temps que Drago ne le décevrait pas et saurait mener sa mission à bien, pour faire honneur à sa famille et à leur illustre lignée.

Pendant ce temps, à Poudlard,  Severus Rogue était assis face à une bande de cornichons sans cervelles de cinquième année et faisait semblant de veiller à ce que chacun soit appliqué silencieusement à la préparation d'une potion d'allégresse. Il  bouillonnait intérieurement, alors il valait mieux que personne n'ait  l'idée saugrenue de venir troubler ses réflexions...

En effet, l'homme ne cessait de repenser à l'échange extra-ordinaire qu'il avait eu un peu  plus tôt avec sa jeune élève, Hermione Granger. Il avait été troublé par la manière qu'elle avait eu de lui affirmer sa confiance en lui et se demandait s'il avait finalement bien fait d'accepter de lui enseigner  l'Occlumancie et de lui apprendre à se battre en duel. Il avait peur de le regretter. Force était d'avouer que la jeune femme était une brillante étudiante et assimilait rapidement les choses... Severus ne pensait pas avoir de soucis à se faire de ce côté là. Ce qui le dérangeait plutôt... C'était cette lueur de détermination farouche qu'il avait lu dans ses yeux quand elle l'avait supplié... L'aplomb dont elle avait fait preuve... Il se demandait jusqu'où elle était capable d'aller pour aider Potter dans sa quête. Parce qu'il était au fond de lui intimement convaincu qu'elle n'était pas avide d'apprendre seulement pour sa  satisfaction personnelle et se défendre elle... Non. Il était sûr que c'était pour assister  le survivant dans sa lutte contre le Seigneur des Ténèbres, et qu'elle  serait capable de mettre sa vie en danger pour sauver celle de l'arrogant Prince des Gryffondors... Ce qui le rendait fou d'angoisse dans la mesure où cela risquait de rendre sa mission de protection plus délicate que prévu. Il faudrait donc qu'il se montre plus vigileant que jamais et l'empêche à tout prix de se mettre en danger.

Le Professeur Rogue fut interrompu dans le cheminement de ses pensées par une explosion. Un élève au deuxième rang venait de faire exploser son chaudron. Il avait ajouté un ingrédient au mauvais moment à  la préparation... Severus eut alors un soupir d'exaspération et, affligé par la médiocrité du malheureux qui avait été incapable de lire correctement  les étapes de la confection de la potion, il se leva pour venir faire  disparaître chaudron et mixture fumante à la couleur suspecte d'un coup de baguette avant d'incendier l'élève désolé et de lui infliger deux  heures de retenues qu'il aurait à effectuer chez le concierge, Argus  Rusard.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant