CHAPITRE 18 : Révélation.

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Il est fou de constater à quel point le temps passe vite lorsque l'on  redoute de voir arriver un évènement. Non ? C'est justement la réflexion qu'était sombrement en train de se faire Severus Rogue en ce vendredi matin légèrement brumeux de décembre, assis sur le rebord de son lit, en se tenant la tête entre les mains.

En effet, un peu plus tôt dans la semaine, par il ne savait quelle folie, il s'était engagé à accompagner, le soir à venir, Miss Hermione Granger au bal  qu'Albus Dumbledore avait décidé d'organiser à la veille des vacances de Noël. Il ne savait pas ce qui lui avait pris d'empêcher Potter  d'inviter la jeune femme au bal... Ou plutôt si, il ne le savait que  trop bien, et c'est précisément ce qui le désolait. Même si ça lui en  coûtait beaucoup de se l'avouer, il ne pouvait plus se mentir et était obligé de reconnaître qu'il était physiquement attiré par la  Gryffondore. Aussi, voir l'objet de son désir dans les bras du garçon le rendait maladivement jaloux, lui qui était en permanence obligé de se retenir de céder à son envie de profiter de la proximité quotidienne qu'il partageait avec elle en la dévorant des yeux lorsqu'elle faisait ses devoirs, penchée sur ses cahiers et ne le regardait pas ou en la touchant quand elle passait près de lui. Il faisait tout pour se contenir et ne pas se retrouver dans une situation délicate et voilà qu'il avait suffit de seulement quelques secondes pour qu'il perde tout contrôle de lui-même et se laisse aller tout entier à la haine viscérale qu'il vouait au jeune Potter qui avait eu la malchance d'être le portrait craché de son père.

Severus se trouvait maintenant dans la pire des situations imaginables et se demandait comme il allait bien  pouvoir se tirer de ce mauvais pas sans fausses notes...

De son côté, Hermione, qui se préparait dans la salle de bain, était également  en train de se torturer les méninges comme elle l'avait déjà fait plusieurs jours durant. Elle n'avait, effectivement, de cesse de se poser des questions sur les mouvements d'humeur surprenants qui  saisissaient parfois son Professeur de potions sans crier gare et sans raisons apparentes. Un peu plus tôt dans la semaine, son meilleur ami  avait voulu l'inviter au bal de Noël, mais l'homme d'une voix froide et tranchante l'en avait empêché en disant qu'il l'accompagnerait lui-même. Il l'avait ensuite coincée contre la porte, l'emprisonnant de ses bras  et avait semblé chercher quelque chose dans son regard noisette avant de  pousser une exclamation de colère et d'aller se barricader dans le refuge que lui procurait sa chambre. Ce qui dérangeait la Gryffondore n'était pas tant le fait de ne pas avoir Harry pour cavalier mais plutôt celui qu'à bien considérer les choses, ce n'était pas la première  fois que son Professeur s'interposait entre eux, comme si le jeune homme  représentait un quelconque danger pour elle... Ou peut-être pour lui ?  Se prenait-elle parfois à penser. Car il était vrai qu'à bien considérer les choses, avec un peu de recul, on pouvait penser qu'il avait le comportement d'un homme jaloux... Mais jaloux de quoi ? De  l'attention qu'elle portait à son meilleur ami peut-être ? Ou de l'amitié et de l'admiration sans faille qu'elle lui vouait ? Il n'y avait pas de quoi : elle l'admirait tout autant, si ce n'est plus, tant il l'impressionnait de par son érudition et sa présence imposante et rassurante.

Mais enfin... Qu'allait-elle inventer ? Rogue jaloux ?  C'était complètement absurde ! L'homme n'avait jamais laissé entendre  qu'il la considérait autrement que comme une élève et n'avait d'ailleurs jamais eu aucun geste déplacé envers elle. Elle était en plein délire. Il fallait urgemment qu'elle calme les ardeurs de son imagination.

C'était certainement par soucis de commodité que son Professeur avait décidé de l'accompagner au bal : afin d'être en mesure d'assurer sa sécurité plus  facilement. Il n'y avait rien à chercher derrière cela ! Désespérément seule voilà qu'elle se laissait aller à penser que Rogue pouvait s'intéresser à elle, qui n'attirait le regard que de sombres idiots, autrement que comme une gamine insignifiante...

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant