CHAPITRE 37 : Retrouvailles.

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Une douleur lancinante la traversa de part en part tandis qu'elle essayait en vain de se redresser dans son lit d'hôpital. Les yeux fermés et les sourcils froncés par l'effort fournit tant la souffrance diffuse dans chacun de ses muscles l'accablait, Hermione suspendit soudain sa nouvelle tentative quand la porte de sa chambre s'ouvrit. Le cœur battant soudain à un rythme effréné dans sa poitrine, animé par le secret espoir que ce soit enfin lui, l'homme qu'elle aimait, elle avait les yeux rivés sur l'entrée. Mais quand son ami Ronald Weasley apparut dans l'encadrement de la porte, le regard d'Hermione se voila de déception et de tristesse mêlées. Elle détourna la tête se demandant où était passé son Professeur de Potions, pour ne pas se trouver à son chevet ou lui avoir même rendu visite une seule fois depuis son réveil alors qu'elle était misérablement étendue sur un lit d'hôpital, convalescente.

Elle avait vu Harry, qui l'avait veillée jour et nuit dans son inconscience. Ginny, blessée, lui avait aussi rendu visite à plusieurs reprises peu après son rétablissement. Ronald également, s'était présenté chaque jour avec une grande assiduité après qu'elle soit sortie d'un long comas thérapeutique, de même que plus épisodiquement Molly ou encore Minerva McGonagall. Mais Severus Rogue n'était pas venu une seule fois. Et personne n'avait su ou voulu répondre aux questions qu'elle se posait au sujet de l'absence de l'homme.

Si Hermione se rétablissait physiquement chaque jour un peu plus, en revanche, elle souffrait atrocement de la disparition brutale de son austère enseignant de sa vie. Elle ne comprenait pas ce que son silence pouvait bien signifier... Était-ce volontaire de sa part ? Ou était-il repartit en mission pour Dumbledore ? Ou pire, avait-il décidé de faire sortir son élève de sa vie maintenant que plus rien ne menaçait sa sécurité et que par conséquent, plus rien ne l'obligeait à assurer sa sécurité ? Tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ne c'était donc révélé n'être qu'une illusion que le retour à la vie normale avait durement balayé ?

À cette simple idée, le cœur d'Hermione vacilla. Il ne lui restait plus que Rogue... Si ce dernier l'avait réellement abandonnée, alors elle était définitivement seule et tous les rêves d'un avenir paisible qu'elle avait nourri auprès de lui s'étaient envolés comme un voile de fumée.

Laissant Hermione toute à ses pensées, Ronald était venu s'asseoir sur un fauteuil disposé près de la tête de lit de son amie. Silencieux, il se contentait de l'observer, soucieux. Elle allait mal et il le sentait, même si son amie tentait de donner le change. Et il ne savait que trop ce qui faisait souffrir la jeune femme. Les mâchoires crispées, il s'attachait, au prix de coûteux efforts, à ne pas laisser exploser la colère qui grondait au fond de lui qui lui dictait de bondir de sa chaise et de secouer son amie en lui hurlant de sortir de sa torpeur.

La voir chaque jour dans un tel état lui retournait littéralement l'estomac. Le seul responsable était Severus Rogue qui avait lâchement abandonnée sa meilleure amie, après la bataille finale, lui avait raconté Harry. Après l'avoir gravement blessée, il s'était contenté de lui apporter les premiers secours avant de la transplanner à Sainte-Mangouste avec les autres victimes. Puis, il s'était envolé. Et depuis, il n'était plus réapparu.

Il avait profité de sa fonction de Professeur émérite et Membre de l'Ordre du Phénix chargé de la sécurité de la jeune sorcière pour la séduire, abusant de sa vulnérabilité avant de la rejeter comme un vulgaire déchet, après usage.

Le rouquin lui en voulait furieusement. Il avait compris depuis le bal de Noël qu'il se passait quelque chose entre son Professeur et sa meilleure amie. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Depuis lors, il s'était fait une raison et avait mis de côté ses sentiments pour la jeune femme. Mais depuis que Rogue avait disparu et qu'il était le témoin quotidien de la détresse de la Gryffondore, ceux-ci avaient ressurgi avec force et lui dictaient la volonté ferme de veiller sur elle. Le temps achèverait de faire son œuvre et lui ferait immanquablement oublier le bâtard graisseux. Il ne lui restait plus qu'à être patient. Elle finirait par se retourner naturellement vers lui, son meilleur ami depuis des années, s'il restait continuellement présent auprès d'elle, fantasmait-il. Il ne pouvait en être autrement.

UN AMOUR À TAIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant