20 | Sentiments

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Dimanche 5 juin 2016

Réveil: 13h45.
Douche: prise.
Maquillage: non.
Vêtements: jogging et tee-shirt large.
Petit déjeuner: il était trop tard.

Quand je me suis réveillée je n'étais plus alongée sur la balancelle mais dans mon lit.
Ma robe m'avait été enlevée et je portais un tee-shirt bien trop grand pour moi qui m'arrivait aux mi-cuisses.
Après m'être lavée et habillée je suis descendue en bas.
La maison était propre, plus rien ne traînait.

J'entre dans la cuisine.
La famille est assise à table en train de finir le plat de résistance.
- Salut Camilla, t'as bien dormi ?, me demande Lydia.
- Oui oui, lui répondis-je peu sûre de ma réponse.
Comme d'habitude je m'assoie à côté de Chase, mais cette fois il ne quitte pas son assiette des yeux.
- Oh ne t'inquiète pas pour lui, me dit Lydia en me voyant regarder Chase, il a la gueule de bois même encore après toutes ces heures de ménage.
Je ne réponds rien, je sais que c'est inutile.
Je mange très vite parce que je n'ai pas très envie qu'ils me regardent manger alors qu'eux ont finit.
Une fois le dessert terminé nous débarassons la table et retournons chacun à ce que nous avons à faire.
Pour ma part je n'ai pas grand chose à faire donc je vais essayer de parler avec mon voisin de chambre.

Arrivée devant sa porte je prends une grande inspiration pour me donner du courage.
Il est évident que je ne me souviens pas très clairement de ce qu'il s'est passé mais je sais que je l'ai blessé sans le vouloir.
Après tout j'étais bourrée, on ne pense pas par soi-même quand on a bu.
Je frappe, pas de réponse.
Je rentre ou pas ?
Je retente, cette fois la porte s'ouvre dans un grand mouvement.
- Toi tu dégages je ne veux pas te parler, dit-il d'une voix très dure.
- Non.
- Quoi ? Tu comprends pas que je n'ai aucune envie de te parler ?
- Si, mais t'as aussi besoin d'explications et même si les miennes sont quelque peu bancales elles seront toujours mieux que celles que tu crées avec ton imagination.
- Ok.
Il se décale pour que je puisse entrer.
Je m'assoie au bout de son lit, lui se tient debout devant moi les bras croisés.
Si il croit me faciliter la tâche en se tenant ainsi il a tout faux.
- Bon je ne me souviens pas très clairement de ce qu'il s'est passé mais je sais que tu m'as dit ce que tu ressentais et que j'ai été incapable de répondre.
- Ouais on va dire ça comme ça, dit-il peu convaincu par ma version des faits.
- Ecoute, comme je te l'ai expliqué, je me suis réveillée il y a un an en apprenant que tous mes proches étaient morts y compris mon copain. Je ne l'ai pas oublié, c'est le premier et je ne l'oublierai jamais.
A ces mots il commence à souffler comme pour me faire comprendre qu'il faut que j'abrège sa souffrance.
- Mais tu m'as totalement dérouté quand tu m'as dit ce que tu ressentais hier, au début je trouvais ça tellement improbable que ça soit toi qui me dises ça que j'ai cru que c'était Theo, poursuivis-je. C'est pour ça que je me suis mise à pleurer quand j'ai levé les yeux vers toi, non pas parce que j'étais déçue que ces mots sortent de ta bouche mais parce que c'était une énième preuve que ça ne sera plus jamais lui qui me dira de telles choses. Ce n'est pas pour autant que ça signifie que je ne partage pas tes sentiments. C'est vrai quoi, après tout ce qu'on a vécu ensemble depuis que tu es venu me chercher je te mentirais si je te disais que je n'en ai rien à faire de toi. Mais même si je commence à me rendre compte de l'ampleur de mes sentiments pour toi je ne me sens pas encore capable de te les dire.
Il reste planté là à me fixer durant une longue, très longue minutes.
Après ces révélations je regarde mes mains, mal à l'aise.
Puis, une fois qu'il a, je suppose, inculqué ce que je viens de lui dire, il vient s'assoir à côté de moi.
- Tu sais que tu me l'as dit sans le vouloir les sentiments que tu as pour moi ?
- Je sais.. Mais ce n'est pas pour autant que je suis prête.
- Ok, dit-il calmement. Amis ?, demande-t-il en me tendant la main comme dans les films quand ils veulent conclure leur accord.
Je le regarde, je lui souris mais ne réponds pas à son geste.
- Attends, tu veux même plus être mon amie ?
- Tu sais très bien qu'on est plus que ça.
- Oui mais en attendant que tu sois prête.
Je le serre dans mes bras.
- Je ne te serrerais pas la main parce que ça voudrais dire que je suis d'accord pour n'être que ton amie et ce n'est pas le cas, j'ai juste besoin de temps, dis-je en desserant mon étreinte après avoir parlé.
Il me regarde un peu confut.
Je me lève et sors de la chambre pour aller dans la mienne.

Une fois mon lit atteint je m'y assois et appelle Cally.
{- Allo ?, demande une petite voix de l'autre côté du combinet.
- Oh mince je t'ai réveillé excuses moi.
- Non t'inquiète, je regardais un film et je me suis endormie devant. T'as un problème ?
- Heu oui en quelques sortes.
- J'écoute.}
Je lui explique alors ce qui me tracasse, les raisons de ma réticence, bref tout ce que j'ai sur le coeur.
{- Je vois, dit-elle une fois mon monologue terminé. Ecoute je crois surtout que tu te poses un million de fois trop de questions, si vous avez tous les deux des sentiments l'un pour l'autre tu t'en fous, fonce. Et puis c'est pas comme si ton ex allait revenir d'après ce que tu m'as dit, enfin aucune personne seine d'esprit ne revient après t'avoir largué comme ça.}
Oui parce que je ne lui ai pas vraiment tout dit en fait.
J'ai dit qu'il m'avait quitté comme une vieille chaussette puante, ce qui est un petit peu vrai après tout.
Oui je cherche des excuses mais elle ne doit pas savoir ce qui m'est arrivé.
{- Ouais t'as raison, lui dis-je. Mais tu sais aussi par rapport à sa mère et Harry je sais pas trop..
- Tu cherches encore des excuses. Lydia t'adore, Harry t'adore et je peux te dire que les sentiments de Chase se voient tellement à quinze kilomètre que si ça posait problème à l'un ou à l'autre il se serait éloigné de toi.
- Mais arrête de dire des bétises, dis-je en faisant référence aux sentiments de Chase.
- Je t'assure que si, et ça ne date pas d'hier mais c'était ni à moi et Taylor, ni à Don' de te le dire.
- Ok, bon je vais aller lui parler alors.
- Ok, tu me tiens au jus ?
- Oui, bisous.}
Je raccroche et sors de ma chambre pour me diriger vers celle de Chase.
J'entre mais il n'y est pas.

Je descends.
- Lydia, t'as pas vu Chase ?
- Il vient de sortir ma belle, il est allé à Central Park je crois.
- D'accord, merci.
Je cours immédiatement dans ma chambre pour mettre des baskets et un gilet et je sors de la maison direction Central Park.

Je le vois au loin.
Je m'approche et en même temps que je m'approche une grande blonde s'approche de lui et s'assoie sur ses genoux.
Un pincement me fait tout à coup mal au coeur.
Elle passe ses bras autour de son cou et l'embrasse à pleine bouche.
Certe Chase ne bouge pas, mais il ne la repousse pas non plus.
Une larme coule sur ma joue et je reste immobile, incapable de bouger.
Après avoir vu la scène bien trop longtemps je retourne en courant à la maison.

Je me jette sur mon lit et éclate en sanglot.
Un sanglot tellement puissant qu'il en est épuisant.
Après m'être calmé je prends mes écouteurs et écoute de la musique.
Celle-ci m'endort aussitôt.
J'ai l'impression que je ne fais que pleurer ces derniers temps, c'est épuisant.

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