5 | Ma nouvelle vie

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Lundi 18 avril 2016

Réveil: 8h30.
Douche: prise.
Maquillage: fait.
Vêtements: sur le dos.
Petit déjeuner: pris.

Aujourd'hui je suis toute seule car Harry et Lydia travaillent, Chase lui est parti en cours.
Cela me fait penser que je ne lui ai pas demandé ce qu'il faisait comme études.
Il doit surement être à NYU.

Hier nous n'avons pas fait grand chose.
Chase est sorti avec ses copains et moi je suis restée avec Lydia et Harry.
Ils m'ont fait visiter The Met (Metropolitan Museum of art, celui qu'on voit dans La nuit au musée #vivelaréférence).
Ce musée est vraiment incroyable, de plus il est énorme.
Nous n'avions pas ce genre de musée à Los Angeles.
Mais bon, nous avions la plage.
La plage me manque. Le soleil me manque.
J'en ai assez de ne pas pouvoir porter un short quand ça me chante.
Oui j'arrête de me plaindre, juste ça me manque, c'est tout.
Une fois la visite terminée nous sommes rentrés.
C'est vrai que nous avons passé toute l'après-midi là bas.
Harry est très cultivé, il nous a fait une petite visite guidée assez sympa.
Quand nous sommes arrivés à la maison (oui ça me fait bizarre à moi aussi, mais j'aime à penser que c'est le cas) Chase n'était toujours pas là.
J'étais donc montée dans ma chambre.
Lydia m'avait prêté son ordinateur pour que je puisse regarder un film.
En fait ce n'est pas ce que j'ai fait.
Je suis allée voir si il y avait des annonces d'emplois qui me conviendraient.
Autant dire qu'avec seulement un diplôme comme le mien en poche je n'ai pas trouvé grand chose.

Aujourd'hui j'ai donc décidé d'aller acheter le journal et de continuer mes recherches.
J'avoue que cela m'a pris toute la journée.
Je n'ai pas trop envie de travailler chez Mc Donald alors si je pouvais trouver quelque chose d'autre ça m'arrangerai.
Les trois journaux que j'ai consulté sont à présent non plus noir et blanc mais rouge.
Entre les croix et les cercles il est méconnaissable.

Il est environ 15h et Chase vient de rentrer.
Je ne l'ai pas vu de la journée hier.
Il n'était pas rentré quand je suis allée me coucher.

Il entre dans la salle à manger où je me trouve et pose son sac sur une chaise.
- Salut, qu'est-ce que tu fais avec tous ces journaux ? Tu sais en général les informations sont assez similaires d'un journal à l'autre, me fait-il remarquer amusé.
- Je regarde les annonces d'emplois.
Il ferme la porte du réfrigérateur dans lequel il venait de prendre un soda.
- Ah oui ? Tu as quoi comme diplôme ?
- Heu... seulement celui que nous avons reçu à la fin du lycée.
- Mouais, je vois. Tu sais qu'avec ça tu ne vas pas trouver grand chose à par travailler chez Mc Donald ?
- Oui j'avais remarqué, ça me dépite un peu, dis-je en posant ma tête dans mes mains.
- Mais tu peux pas faire comme la majorité de la race humaine ? Je veux dire tu peux pas juste profiter de ce qu'on te donne ? T'es nourris, logée et blanchis. Il te faut quoi de plus ?
Ces questions sonnent comme un reproche.
- Justement parce que ça me gène, je ne veux pas que vous ayez l'impression que je profite de cette situation. Je veux trouver un travail pour pouvoir vous laisser tranquille et retourner à votre vie avant que je ne débarque.
J'ai l'impression que ce que je viens de lui dire l'a véxé, ou blessé peut-être parce qu'il s'énerve légèrement.
- Mais tu ne squattes pas, tu ne profites pas et tu n'as pas débarqué dans nos vies ! C'est moi qui suis venu te chercher parce que je voulais te venir en aide, pas parce que je voulais que tu te sentes en trop. Franchement les filles vous êtes casses couilles avec vos états d'âme à deux balles.
Et il sort de la cuisine en prenant son sac pour monter dans sa chambre.
C'est la première fois que je l'entends parler aussi vulgèrement.
Oui, dans ma famille nous n'étions pas vulgères, nous avions même un bocal à jurons.
Un mot vulgère nous coûtait 1$ et une insulte 5$.
Cela dit nous n'en disions jamais donc le bocal est toujours resté plus ou moins vide.

Vers 16h c'est Lydia qui est rentrée.
J'étais surprise de la voir rentrer aussi tôt, mais j'avais oublié qu'elle est directrice d'une école maternelle donc elle finit plus tôt.
Elle rentre dans la cuisine et m'embrasse.
- Oula, qu'est-ce que tu fais avec tous ces journaux ?, me demande-t-elle amusée.
- Je cherche un travail.
A ces mots elle prend tous les journaux présents sur la table, les froissent et les jettent à la poubelle.
Je la regarde un peu perdue.
- Il est hors de question que tu cherches un travail. Es-tu déjà allée à la fac ?
- Heu non, je n'ai que mon diplôme de fin de lycée.
- D'accord, suit-moi alors.
Elle me traine hors de la maison.
Au bout quelques minutes de trajet en voiture elle s'arrête.
Je lève la tête pour voir où nous sommes: bureau des admissions de NYU.
- Lydia, je ne crois pas que
- Tu ne veux pas aller à la fac ?, de demande-t-elle déçue.
- Oh si bien sûr ! J'ai toujours rêvé d'aller à la fac mais
- Il n'y a pas de "mais". Vers quelle licence tu pensais t'orienter ?
En fait mon avenir est tout tracé depuis bien longtemps.
Je voulais faire une école de commerce pour ensuite monter ma propre entreprise.
- J'aurai énormément aimé faire une école de commerce, dis-je.
- Ca tombe très bien, à NYU il y a la Stern School of Business, me dit-elle antousiaste.
- Mais Lydia ce genre d'éc
- Chut, tu te tais et tu me suis.
Je m'exécute en voyant que je n'aurai de toute manière pas le dernier mot.
Nous entrons dans un grand hall de style ancien.
Nous nous dirigeons au fond de celui-ci vers l'accueil.
- Bonjour mesdames, en quoi puis-je vous aider ?, nous demande Miranda à en croire son badge.
- Bonjour, nous aimerions savoir si une inscription serait toujours possible à la SSB, demande Lydia.
- Je suis navrée mais ça ne sera que pour le prochain semestre mesdames.
- Quand est-ce qu'il commence ?
- En septembre. Mais vous pouvez vous pré-inscrire si vous le souhaitez. Il est vrai que les places partent très vite à partit du mois de juin.
Lydia me regarde comme pour me demander si je suis d'accord, bien sûr que je le suis.
La dame lui donne donc des formulaires que nous remplissons dans la foulée.
Nous lui rendons complétés et elle nous affirme que mon dossier sera traité dans les plus brefs délais.

Une fois rentrées à la maison je monte dans ma chambre quand la porte de Chase s'ouvre.
Mais elle ne s'ouvre pas sur lui mais sur un autre garçon.
Il est assez grand, brun aux yeux marrons.
Il n'a pas l'air très sympa.
- Qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça elle ?, demande le garçon sur un ton abject.
- Je... heu... non rien, bégaillais-je.
Je cours m'enfermer dans ma chambre.
Je l'entends dans le couloir parler à Chase.
- Elle est moitié demeurée ta frangine mon pote.
- C'est pas ma soeur et puis fous lui la paix.
- C'est qui alors ?
- Personne.
Je sais pertinemment que je ne suis personne pour lui, enfin je veux dire pour eux trois, Harry, Lydia et Chase, je ne suis personne mais ça me fais mal qu'il le dise. D'autant plus qu'il l'a dit avec un ton très froid.

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