39 | Retrouvailles

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Vendredi 23 décembre

Point de vue de Camilla

Réveil: 5h00.
Douche: prise.
Vêtements: pantalon noir, sweet crème et chemise en jean.
Maquillage: eye liner et mascara.
Petit déjeuner: avalé.
Sac: sac de voyage fait.

"Tous les passagers pour le vol n°2346 sont priés de se présenter à la porte d'embarcation n°28. Merci."
- Aller Cam presse toi, on va le rater ce foutu avion, me dit Chase.
- J'arrive, j'arrive.
Je traine un peu la patte parce que l'idée de monter dans un avion me fait un peu peur.
Les crashs tels que celui que nous avons subie il y a trois ans sont certe rares mais ça n'empêche pas que j'ai très peur.
J'avance donc derrière Tobias et Chase en direction de la porte d'embarcation.
Nous arrivons quelques minutes avant la fermeture des portes ce qui a l'air d'agacer les hôtesses de l'air.
Par chance Chase nous a trouvé des places voisines.
Le seul problème c'est que nous sommes au milieu et non pas contre les fenêtres mais je suis entre mes deux hommes donc ça devrait le faire.
Pendant que l'avion commence son avancée vers la piste de décollage, les hôtes et hôtesses de l'air nous font la démonstration de sécurité en cas de problème.
Je m'empêche de rire en repensant au fait qu'en cas de problème nous n'avons pas le temps d'utiliser les gilets ou les masques.
Une fois la démonstration terminée les voyants s'allument pour nous indiquer que nos ceintures doivent être bouclées.
Le commandant de bord nous annonce la température extérieur à New York puis celle de Los Angeles.
Je ne sais pas pourquoi je me suis habillée aussi chaudement, je vais crever en sortant.
Nous nous sentons collé à nos sièges, signe que l'avion décolle.
C'est parti pour dix heures trente de vol.
Pendant ce temps j'ai le temps de lire, de regarder un nombre incalculable de films, de manger deux repas et même de dormir.

- Cam, réveilles toi on va attérir.
- Hm.
- Je te châtouille si tu ne te réveilles pas, me menace-t-il.
- Oh non Chase tu ne feras pas ça !
- Bah tu vois quand tu veux.
L'avion vient d'ouvrir ses portes, laissant ainsi les passagers descendre et découvrir la chaleur de Los Angeles.
Il est 17h et le thermomètre de mon téléphone indique qu'il fait actuellement 77°F et je ne vais décidément pas supporter mon sweet.
Nous sortons tous les trois de l'avion habillés semi-chaudement.
Moi en chemise et les garçons en sweet dont ils ont remonté leurs manches.
Une fois arrivés dans le hall d'accueil nous nous dirigeons vers la sortie et voyons un couple assez âgé qui brandi une pancarte avec écrit: Carter et Davis.
- Tient, ça doit être eux vos grands-parents, nous signale Chase en nous indiquant la direction du couple.
Nous nous approchons donc d'eux avec nos sacs de voyage.
- Oh regarde Chéri ce sont eux, dit ma grand-mère ravie.
- Bonjour monsieur et madame Carter, je suis Chase.
- Oh mais oui bien sûr, Lana nous a parlé de toi. Elle nous a dit que tu étais beau garçon mais je crois qu'elle aurait pû exagérer encore un peu pour être dans le vrai, le complimente ma grand-mère.
Alors comme ça Lana trouve Chase "beau garçon".
Maintenant je saurai que si elle s'approche de lui ça ne sera pas innocent.
Pendant que ma grand-mère et mon grand-père discutent avec Chase, Tobias et moi nous sommes mis à l'écart.
J'avoue que de les revoir après autant d'années me fait bizarre.
Ils n'ont pas tellement changé mais ils ont beaucoup vieilli ça me fait drôle.
- Hm, tu crois qu'on devrait les couper dans leur conversation ou pas ? Non parce qu'aux dernières nouvelles c'est pour nous ce voyage hein, me fait remarquer Tobias.
- Tu sais très bien qu'ils ont toujours préféré parler avec les "nouveaux" qu'avec leur famille. Oui ok tu ne t'en souviens pas mais je te le dis.
- Si si, ça me dit quelque chose. C'est pour ça que papa ne voulait plus les voir ?
Je suis choquée par sa réponse.
C'est vrai que mon père avait décidé quand nous avions treize ans de ne plus les voir parce qu'ils étaient égocentrique et que leur propre famille ne les intéressait pas, mais je ne pensais pas que Toby se rappelerai de ça alors qu'il a oublié tout le reste.
- Hm si, quand nous avions treize ans.
Je vois à sa tête qu'il est heureux de se souvenir de "sa vie d'avant", je serai contente aussi à sa place.
- Oh mais Mary regarde, ce sont Tobias et Camilla !, intervient enfin mon grand-père.
- Mes chéris comme vous nous avez manqué !, s'exclame ma grand-mère en nous prenant tous les deux dans ses bras en même temps.
Elle n'a pas su choisir lequel de nous deux elle voulait serrer en premier.
Cette pensée me fait rire.
Elle se décolle de nous et c'est au tour de mon grand-père de nous prendre dans ses bras, un par un cette fois.
- Vous êtes devenus tellement beaux mes enfants, nous complimente grand-père George. Vous savez que vous ressemblés beaucoup à votre mère. Surtout toi ma chérie, toi fiston tu as la machoire Carter !
Venant de mon grand-père, cet élan de compliment est à prendre très à coeur parce que ce n'est pas souvent qu'il s'ouvre ainsi.
- On ne va pas camper ici tout de même, rentrons à la maison nous pourrons parler plus au calme, nous fît remarquer grand-mère Mary.

La maison n'a pas changé, elle est toujours aussi grande, toujours aussi fleurie et toujours aussi bien entretenue.
Même son odeur n'a pas changé, elle sent la cuisine.
Surtout la patisserie, oui c'est ça, elle sent les gâteaux.
- J'adore cette odeur, elle m'avait manqué, avoue Tobias.
Je le regarde bizarrement.
- Toi tu vas retrouver ta mémoire en un claquement de doigt si tu continues comme ça, lui dis-je en rigolant.
- C'est vrai que ça fait du bien de se souvenir. Grand-mère ? Je peux faire un tour de la maison ?
- Bien sûr mon grand, faites donc la visite tous les trois. Vous monterez vos bagages après.
Tobias sort aussitôt de la maison par la porte d'entrée, sûrement pour commencer la visite par le jardin.
C'était l'endroit qu'il préférait quand nous venions ici.
En faisant le tour de la maison je peux voir à son visage qu'il est déçu.
- Ca ne va pas ?, lui demandais-je.
- Ils ont enlevé les cages de football, remarque-t-il.
- Oh tu sais, à mon avis elles sont bien au chaud dans le garage avec tous nos jouets, tentais-je de le rassurer.
Il s'empresse donc d'aller vers celui-ci.
Chase et moi le suivons au pas de course.
- T'as raison, elles sont là !, s'exclame-t-il soudain soulagé. Eh mais tous nos jouets sont là, c'est dingue qu'ils aient tout gardé.
- C'est clair, à leur place j'aurai tout balancé depuis longtemps.
Nous empruntons ensuite l'escalier intérieur pour rejoindre le rez-de-chaussé de la maison.
Nous passons par le salon, la cuisine, la salle à manger et rien n'a changé.
Absolument rien.
C'est à croire que le temps c'est arrêté ici.
Nous montons à l'étage et passons par les trois chambres ainsi que par la salle de bain et là encore rien n'a changé.
La chambre de nous partagions avec Tobias et Lila est toujours remplie de dessins d'enfants ainsi que de jouets, de draps pour enfants et de trois lits simples.
La chambre de nos parents non plus n'a pas changé même si elle est beaucoup plus neutre.
Celle de mes grands-parents est à présent remplie de photos de nous après notre éloignement.
C'est maman qui avait dû leur envoyer, elle était toujours très prévenante pour ces choses là.
Quand nous redescendons nos grands-parents nous attendent dans le salon.
Je n'avais pas vu ce détail mais il y a une photo de Tobias et moi il y a quelques mois.
C'est Lana qui a dû la trouver sur Facebook et la leur donner.
A ce moment là je la remercierai presque.
"Presque" j'ai dit, il ne faut pas pousser non plus.

A table l'ambiance était très détendue, les garçons faisaient des blagues, nos grands-parents nous racontaient leurs sorties, nous leur avons parlé de New York et nos vies là bas.
Ma grand-mère nous a même fait LE plat.
Tobias en a presque pleuré quand il a mis son blanc de poulet dans sa bouche.
Personne n'a jamais réussi à égaler notre grand-mère pour la cuisson du poulet rôti.
Même ses patates sont uniques !
Durant tout le repas Tobias n'a cessé de se souvenir de pleins de détails ce qui est fantastique.
En dessert grand-mère Mary nous avait fait un fraisier.
Une fois encore il est inégalable ce fraisier, même un patissier d'expérience ne le réussirait pas aussi bien.
Après avoir terminé de manger nos grands-parents nous ont envoyé nous couché parce qu'ils nous ont prévu une "journée bien remplie" demain.
Je suis ravie que ça se soit bien passé.
J'ai réussi à passer outre ma rancoeur, c'est un progrès.
Bien entendu nous avons dû dormir tous les trois dans la chambre "d'enfant", ce qui est compréhensible.
Chase a explosé de rire en pensant que notre grand-mère plaisantait mais il a vite déchanté en s'apercevant que ce n'était pas une blague.

Ca fait plus d'une demi-heure que nous sommes couché et que Chase et moi essayons de dormir mais Tobias doit avoir un disque rayé.
Il n'arrête pas de répéter combien s'est fantastique d'être ici.
Je suis certe d'accord avec lui mais il est tard et je ne rêve que de lui faire fermer son clapet.
- Sérieux Tob' on aimerait bien dormir là, lui dis-je calmemant agacée.
- Oh oui bien sûr, excusez-moi. Bonne nuit !
Enfin !
Le calme est si reposant.

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