14| Hôspitalisation

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Dimanche 1er mai 2016

Réveil: environ 10h.
Douche: pas prise.
Maquillage: non.
Vêtements: ceux de la veille.
Petit déjeuner: pas encore.

Je me réveille doucement sous une chaleur insurpportable.
Je lève la tête et vois que Chase dort toujours à poings fermés.
Dans la nuit il a rabattu sa couverture sur nous, c'est donc ça qui me donne si chaud.
Je repose doucement ma tête pour ne pas te réveiller.
Je suis si bien dans ses bras.
- Tu as bien dormi ?, me demande-t-il d'une voix rocailleuse.
Je relève alors la tête pour le regarder dans les yeux.
- A merveille, et toi monsieur je m'endors devant un film ?, demandais-je en rigolant.
- Ta compagnie n'a pas été désagréable, dit-il sur un ton provocateur.
Je le lâche et m'assoie en croisant mes bras sur ma poitrine.
Je ne dis rien mais je fais ma mine boudeuse.
En général cela fonctionne assez bien mais avec Chase c'est légèrement plus compliqué.
- Ah oui tu boudes ? Tu sais que t'es vraiment mignonne quand tu boudes ? Je devrais te dire des choses qui ne te plaisent pas plus souvent !, dit-il en rigolant.
Je feints d'être choquée mais je ne dis toujours rien.
Chase s'assoie alors et me regarde très amusé.
- Bon tu sais quand même que t'as passé l'âge de faire du boudin ?
- Il n'y a pas d'âge pour bouder, dis-je d'une voix enfantine.
Il se rapproche de moi et me prend dans ses bras.
- Je disais ça pour t'embêter, j'ai très bien dormis avec toi Camilla.
Le fait qu'il prononce mon prénom en entier me fait fondre.
Mes bras se relâchent tous seuls et je le regarde avec un petit sourire satisfait.
- Mouais, je préfère ça, dis-je d'un ton un peu détaché pour le provoquer.
- Décidemment, madame n'est jamais satisfaite, dit-il en rigolant.
- Effectivement, je suis très pointilleuse, dis-je en enfonçant mon index droit dans ses pectoraux.
- Aller vient on va manger, dit-il pour changer de sujet.

Arrivés en bas nous trouvons Lydia et Harry dans la cuisine.
- Bonjour les enfants, nous dit Lydia en nous souriant gentiment.
Elle nous fait un bisou à chacun et nous allons dire bonjour à Harry.
La théière était déjà sur la table avec les pancakes, je n'avais plus qu'à m'assoir.
Après de longue minutes de silence Chase le rompt.
- Hm maman, on va le voir aujourd'hui ou plus tard ?, demande-t-il très mal à l'aise.
- Eh bien avec Harry nous allons y aller après le petit déjeuner, mais toi tu y vas quand tu en auras envie, tu n'y es même pas obligé si tu ne veux pas.
- Ok. Heu si si il faut que j'y aille.
Nous terminons rapidement notre repas.
- Vous nous attendez pour partir ou vous partez tout de suite ?, demande Chase.
- Allez vous laver, on vous attend, répond Harry.
Nous filons donc immédiatement chacun dans notre douche.

Une fois lavée je me maquille très légèrement comme d'habitude.
Je mets un jean gris et un pull jaune ample avec des converses blanches basses.
Je vais dans le couloir où Chase m'attendais.
Nous sortons tous les quatre de la maison et allons nous installer dans la Volvo de Harry.

Une trentaine de minutes plus tard nous arrivons à l'hôpital.
Nous nous dirigeons vers l'accueil.
- Bonjour, nous aimerions voir monsieur Davis s'il-vous-plaît, annonce Lydia à la dame présente derrière son comptoir.
- Bien sûr, dit-elle pendant qu'elle tapote les touches du clavier de son ordinateur. C'est la chambre 215, au deuxième étage.
- Très bien, merci, répond Lydia.

Arrivés devant la porte portant le numéro 215 Chase et moi laissons Lydia et Harry y aller en premiers.
Nous sommes donc tous les deux assis par terre dans le couloir à attendre qu'ils sortent.
Chase a les jambes repliées devant lui et les avants bras posés sur ses genoux.
Moi mes jambes sont pliées sur le côté gauche, j'ai la tête posée sur l'épaule de Chase et mes bras passés autour de son bras gauche.
Nous ne parlons pas, je crois que Chase se prépare dans sa tête à cette rencontre qui ne sera pas des plus agréables.
Près d'un quart d'heure plus tard le couple sort de la chambre, stoïque.
Chase et moi nous levons alors pour nous diriger vers la porte.
Il prend ma main et nous entrons.

La chambre n'est pas grande.
Tous les murs sont blanc, sauf celui derrière le lit qui est bleu.
Autour du lit il y a beaucoup de machines et de files.
Au centre de ce lit se trouve un homme, maigre, branché par le nez et les bras qui arbore un visage très exténué.
Il nous regarde entrer.
- Oh mon dieu Chase comme tu as grandi, tu as tellement changé mon grand.
A l'entente de ces mots Chase ressert sa poigne sur ma main.
- Et toi Cady, oh ma chérie comme tu es magnifique, ajoute t-il.
Ce surnom me rappelle quelqu'un.
Ah oui, la soeur de Chase.
- Heu.. excusez moi monsieur Davis mais je ne suis pas Candence, je m'appelle Camilla.
- Oh pardonne moi Camilla, je t'ai prise pour ma fille, dit-il d'une voix faible.
Le père de Chase tousse beaucoup tout le temps où nous sommes dans sa chambre, il tient tout de même à parler même si c'est dur pour lui.
Au bout de ce qui semble être une demi-heure nous sortons en disant au revoir à cet homme que nous ne reverrons probablement jamais.
En sortant Chase fond en larme dans mes bras.
Quelques minutes plus tard je reçois un message.
Je m'écarte de Chase qui essuie son visage humide.

[Lydia :]
[Nous sommes dans le salon réservé aux familles qui se trouve un peu plus loin à droite de la chambre. Rejoignez nous quand vous serez sortis.]

Chase qui avait lu le message en même temps que moi passe son bras par dessus mon épaule et nous nous dirigeons vers cette salle.
Elle est assez grande et contient plusieurs petits salons.
Lydia et Harry sont assis sur un canapé.
Nous nous asseyons en face d'eux quand un médecin arrive à notre hauteur.
- Vous êtes la famille de monsieur Davis ?
- Oui, répond Lydia immédiatement.
- Bien, dit-il en s'asseyant. A la demande de monsieur Davis, et pour qu'il cesse de souffrir, nous allons l'endormir dans l'après-midi afin qu'il puisse nous quitter en paix. Attention, je ne dis pas que nous allons lui injecter un quelconque produit qui l'aidera à quitter ce monde plus vite, je dis bien que nous allons lui injecter une dose d'un produit qui l'aidera uniquement à trouver un sommeil profond. Monsieur Davis est de toute manière très fatigué et à bout de force donc cette procédure devrait durer tout au plus jusqu'à demain.
Nous sommes tous les quatre sous le choc de ce que vient de nous annoncer le médecin.
Chase me serre plus fort encore contre lui, aucun des trois personnes qui sont avec moi ne parle mais je sens qu'ils veulent savoir.
Je rompt alors le silence.
- Vous pensez.. enfin combien de temps pensez vous que
Le médecin me coupe immédiatement en voyant que je n'arrivais pas à formuler ma phrase et pour me montrer qu'il avait compris.
- Nous pensons que monsieur Davis nous quittera dans la nuit mais encore une fois cela peut prendre plus de temps.
Nous acquiessons tous.
Le médecin nous souhaite beaucoup de courage et quitte la pièce.
Au bout de ce qui me semble être une éternité Harry nous proposer d'aller manger au restaurant et de revenir cet après-midi.

Nous revenons à l'hôpital vers 15h30.
Dans le vouloir nous croisons une infirmière qui nous dit que cela fait une heure environ que monsieur Davis a reçu son injection et qu'il vient tout juste de s'endormir.
Elle a ajouté que si nous voulions lui tenir compagnie cela ne posait pas de problème.
Tous les trois ont aquiessé mais refusé.
Elle a donc finit pas nous dire qu'elle vous tiendrai au courant.
Nous nous sommes alors dirigé vers le salon familial où nous étions plus tôt.
Nous reprenons les mêmes place.
Lydia s'installe dans les bras de Harry pour pleurer à chaudes larmes.
Moi je suis dans les bras de Chase qui a posé sa tête sur la mienne pour pleurer sans qu'on ne le voit.
Au bout de ce qu'il me semble être une éternité l'infirmière vient vers nous les yeux humides.
- Je voulais vous informer que monsieur Davis vient de nous quitter, à 22h56 précisemment.
Nous la remercions et elle s'en va.
Lydia et Chase se remettent à pleurer de plus belle.
Quelques minutes plus tard, quand Harry constate que plus personne ne pleure, il nous propose d'aller manger et de rentrer.

Après avoir été manger au Mac Donald nous sommes arrivés à la maison vers minuit.
Nous sommes tous montés nous coucher.
Sur le palier Chase me retient avant que je rentre dans ma chambre.
- Tu peux rester avec moi cette nuit ?
- Bien sûr, je vais me mettre en pijama et j'arrive.
Une fois prête j'entre dans la chambre de Chase.
Je le vois alongé sur son lit en caleçon, les bras croisés derrière sa tête pendant qu'il fixe le plafont.
Lorsqu'il me voit il décroise ses bras et ouvre son bras gauche pour me montrer ma place.
Je m'y blottie immédiatement.
Au bout de quelques minutes Chase s'endort et je le suis.

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