31 | Aveux

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[... suite]

- Ecoute Cam, je n'ai pas très envie de te parler là, maintenant, me dit mon frère à travers le haut-parleur de l'interphone.
- S'il-te-plaît Toby, j'en ai besoin, le suppliai-je.
Je l'entends une nouvelle fois souffler, puis la porte se déverrouile.
- Monte.
Je saisis la poignée de la porte d'entrée et entre dans le hall de l'immeuble.
Arrivée devant sa porte je me demande si je dois frapper ou directement entrer.
Je vais faire les deux.
Je toc deux coups, puis entre immédiatement dans l'appartement.
Une chevelure brune est assise sur le canapé du salon.
- Hm salut, dis-je en me dirigeant vers lui.
Il lève la tête et me fait signe de m'assoir.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Ecoute, je sais que tout ça te fait un choc mais je n'y suis pour rien. Tu n'as pas à m'en fouloir. D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi tu m'en veux puisque je n'ai rien fais.
- Qui te dis que je t'en veux ?
- Moi, je te connais par coeur.
- Tu me connaissais par coeur, rectifie-t-il.
- Très bien, puisque je ne te connais plus tu vas m'expliquer pourquoi tu n'es pas sorti de chez toi depuis une semaine, pourquoi tu ne réponds à personne et pourquoi tu as l'air de bouder.
- Je ne boude pas !
Super.
Après toutes les questions que je lui ai posé c'est la seule qu'il retient.
- Et les autres réponses ?
- Ouais bon ok, je boude, avoue-t-il. Mais comprends moi, j'apprends que tu es ma soeur et aussitôt tu me présentes à ta famille parfaite qui vit dans un monde sans aucuns problèmes, où tout est facile alors que moi j'en ai bavé pour réussir à avoir ce que j'ai aujourd'hui.
- Alors c'est ça ? Tu crois que ma vie est parfaite et que ça a toujours été le cas depuis que je suis sortie du coma ?
Il hausse les épaules et secoue la tête comme si il était confus.
- C'est ça que tu crois Tobias ?, lui redemandais-je en le fixant.
- Je n'en sais rien, lâche-t-il dans un souffle.
- D'après toi, après mes deux années de coma j'ai fait quoi en sortant de l'hôpital ? Tu crois qu'ils étaient tous les trois là les bras ouverts à ma sortie alors que je ne les connaissais même pas ? Désolée de te décevoir mais ce n'est pas comme ça que ça s'est passé.
Enervée je me lève d'un coup et commence à me diriger vers la porte d'entrée.
Tobias me saisit le poignet.
- Raconte moi puisque je ne sais rien.
Je me retourne vers lui et lui lance à la figure les conditions de vie que j'ai eu pendant presque un an.
A en juger par son expression faciale je dirai qu'il ne s'attendait pas à ça.
Il lâche aussitôt mon poignet et recule d'un pas.
Il se pose sur l'accoudoir de son canapé et met sa tête entre ses mains.
- Je suis désolé Cam, murmure-t-il. Je suis désolé d'avoir réagit comme ça alors que je ne savais pas comment toi tu t'en étais sortie. Excuses moi.
Je m'approche de lui pour lui faire un câlin quand il se relève pour me prendre dans ses bras.
- Tu m'as tellement manqué petite soeur.
- Toi aussi petit frère.
C'est drôle à dire mais nos parents n'ont jamais voulut nous dire lequel de nous deux était né en premier.
Sûrement pour éviter les conflits.
Dans le coup on s'est toujours concidéré comme étant plus grand que l'autre.
Tobias se déserre de moi.
- Au fait, il parraît que tu as fait copine-copine avec un fille de notre classe, Cléo, me demande Toby sur un ton pas du tout interrogatif.
- Plus ou moins, c'est plutôt elle qui est venue me voir et qui ne me lâche pas mais elle est gentille.
- On m'a dit de te prévenir qu'il faut que tu t'en méfie alors dans le doute fais gaffe.
- Pas de soucis.
- Tu restes manger avec moi ?
- Pourquoi pas !
J'envoie aussitôt un message à Lydia pour la prévenir et elle m'assure que ça ne lui pose pas de problème.

La soirée c'est très bien passée.
On s'est raconté un peu plus en détail nos vies ici et Toby m'a posé quelques questions sur notre vie à Los Angeles.
Je dois avouer que son amnésie me fait mal au coeur parce que ça signifie que tous nos souvenirs n'appartiennent plus qu'à moi, qu'il ne comprendra jamais les références que je ferais sur notre enfance.
Mais malgré ce mal-être je suis tellement contente que Tobias soit là que j'arrive à l'oublier quelques instants.

Après mon long et pénible trajet en métro j'arrive enfin chez moi où m'attendent avec impatience mes trois comères.
- Alors, ça c'est bien passé ?, me demandent-ils tous les trois en même temps.
Je ne peux m'empêcher de rire.
Je leur raconte brièvement et monte dans ma chambre.
Une fois démaquiller je vais pour me déshabiller quand Chase entre dans la salle de bain.
- Fais comme chez toi !
- Je sais t'inquiète pas, me dit-il avec un grand sourire.
Pour lui montrer qu'il me dérange je croise mes bras sur ma poitrine.
- Oh, je te dérange peut-être pour te mettre en pijama ?
- En effet.
- Autant te mettre à poil tout de suite puisque c'est ce qui va arriver dès que tu seras au lit, me dit-il avec un regard salace.
Je me rapproche de lui et pose mes mains sur sa poitrine.
- Ah oui ? Et qui te dis que je suis d'accord ?
- Moi !, dit-il avec un large sourire.
- Mais moi je ne te l'ai pas dit, je n'en ai peut-être pas envie ?
Je m'amuse à lui briser ses envies.
Son regard déçu est hillarant !
- Ou peut-être bien que si ?, lui demandais-je pour rattraper la cassure que je viens de provoquer.
Je vois de l'espoir naître dans ses yeux.
Il ne me laisse pas le temps d'ouvrir une nouvelle fois la bouche.
Ses lèvres se plaquent violement sur les miennes et il me serre fort contre lui.
Je remonte les jambes autour de sa taille et il nous dirige vers le lit.

Save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant