Chapitre 18 - S2

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m'avance vers la porte d'entrée mais une main m'attrape le poignet. Je regarde Julien et je vois des larmes coulées sur ses joues. Je ne l'avais jamais vu pleurer avant. Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

Julien (d'une petite voix) : Ne me quitte pas... S'il te plait...

Je laisse tout tomber et je prends son visage entre mes mains. Je dépose un tendre baiser sur sa bouche et il me serre si fort contre lui que je peine à respirer. Son nez est dans mon cou et je l'écoute pleurer. Je finis par faire comme lui. On a l'air malin tous les deux maintenant. Je me recule légèrement et je lui souris.

Moi (petit sourire) : Bien sûr que non, je ne veux pas te quitter. Je voulais juste que tu réagisses et que tu me parles enfin !

Julien (secouant la tête) : D'accord. Viens, on va s'assoir !

C'est main dans la main qu'on s'installe sur le canapé et cette fois, je suis dans ses bras et non pas à deux mètres de lui.

Julien (hésitant) : J'ai un peu peur de ta réaction quand tu vas savoir la vérité. Mais tu as raison, tu as le droit de savoir. On est marié pour le meilleur et pour le pire alors je vais tout te dire...

Moi (approuvant) : Comme tu dis on est marié et je veux savoir. Je suis prête à tout entendre... (Fronçant les sourcils) : Sauf si tu m'as trompé ! Alors là, je te jure que tu...

Julien (souriant) : Je t'arrête tout de suite ! Ce n'est pas cela du tout !

Moi (soulagée) : Tant mieux !

Julien (s'éclaircissant la voix) : Alors voilà... Quand Manon est venue au monde, j'étais le plus heureux des hommes. J'étais enfin papa ! C'était une nouvelle expérience et c'était magique. Et quand ma fille a eu trois ans, on a voulu un troisième enfant. Mais ça ne marchait pas. Et puis, dans un sens, je me suis dis que c'était aussi bien, puisque j'ai divorcé quelques mois plus tard. Je t'ai ensuite rencontré. Je t'ai aimé presque tout de suite. Tu étais le grain de folie dans ma vie trop calme. Je me suis projeté dans l'avenir avec toi et je ne regrette rien. Mais il y a un mois, j'ai passé des examens. Je ressentais une douleur dans le bas du ventre depuis quelques temps. J'avais comme une sensation de brulure et ça me gênait vraiment. Et là, il en est ressorti que j'avais une infection.

Moi (surprise) : Quoi ? Mais tu ne m'as rien dit de tout ça ! Je ne savais même pas que tu avais mal quelque part !

Julien : Parce que je n'ai pas voulu t'inquiéter, c'est tout. J'ai donc pris rendez-vous chez mon médecin qui m'a envoyé passé d'autres examens à l'hôpital et on m'a décelé une tumeur au niveau de l'aine.

Moi (un peu affolée) : Mais ce n'est pas cancéreux, hein ?

Julien : Pour le savoir, il faut que je me fasse opérer. Les médecins vont me l'enlever et l'analyser. Le problème, c'est que cette grosseur est située vers la vésicule séminale. C'est là que sont stockés les spermatozoïdes. Et si jamais c'est infecté et bien, les médecins devront me l'enlever aussi. Et je ne pourrais plus jamais avoir d'enfant. Est-ce que tu comprends, Steph ? Tu ne pourras être mère. Jamais !

Moi (réagissant aussitôt) : Mais je m'en fous ! Tout ce que je veux, c'est qu'on t'enlève cette foutue tumeur et que tu ailles bien, c'est tout ! Et puis, si on ne peut pas avoir de bébé naturellement, on adoptera ! Mais je ne veux pas te perdre ! Je t'aime trop !

Je me mets à pleurer comme jamais. Je ne peux imaginer la vie sans lui. Je ne pourrais pas survivre à ça. Il me prend contre lui et me berce comme un bébé en déposant des baisers sur mes cheveux.

Julien (me rassurant) : Je te jure que tu ne me perdras pas. Je t'aime moi aussi !

Moi (me reprenant) : Quand dois avoir lieu ton opération ?

Une revanche sur la vie - Tome 1 et tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant