Je suis très en colère quand je rentre "à la maison", Jake sur les talons. Il est au téléphone, hilare, et il continue de me donner des coups de pied, manquant de me retirer mes chaussures.
- Arrête ! Je crie en le bousculant quand on entre dans la maison. A-rrête !
Il se contente de sourire, et de me contourner en reprenant sa conversation. Son sourire a beau être vraiment très joli, (Max et lui ont le même, d'ailleurs, avec des tas de fossettes) il m'énerve quand même.
- Pourquoi tu fais ça, hein ? Je lui demande pour la (au moins) dix-millième fois. T'en as pas un peu marre ?
Il raccroche. Pendant un instant, son regard rencontre le mien, rempli de sérieux. Mais il reprend aussitôt son sourire, et se contente de répondre, en s'asseyant sur le canapé :
- Nan.
- T'es vraiment un gros connard, je l'insulte en m'installant à côté de lui. Tu le sais, ça ?
- Ouais. Et, honnêtement, je m'en fous.
- Et donc, t'es allé trouver où toutes ces blessures ?
Cette fois-ci, c'est de la froideur que dégagent ses yeux quand il les pose sur moi.
- Si ça te regardait, peut-être que je te le dirais, siffle-t-il froidement.
- Ça ne me regarde peut-être pas, je reconnais, mais puisque tu passes ton temps à m'embêter, je peux au moins avoir des réponses à mes questions ? Comme ça, au moins, j'ai l'impression de payer pour quelque chose.
- Non. Disons que tu paies le prix de ton comportement.
- Ah bon ? Je m'insurge. C'est moi qui ai un comportement à payer, maintenant ?
- Ouais. (Il se lance dans une très mauvaise imitation de moi) "Oh, salut, Jake, tu as bien dormi ?" "Eh ben, t'as un problème ?" "Tu veux que je t'aide ?" Pourquoi est-ce que tu es tout le temps tellement gentille ?? Demande-t-il en reprenant sa voix normale.
Dans sa bouche, le mot "gentille" sonne comme une insulte. En plus, la seule fois où je lui ai proposé de l'aide, c'était ironique.
- Donc c'est ça que tu me reproches ? Je m'écrie, piquée au vif. D'être gentille ? (Je me lève, furieuse) Eh bien, félicitations, Jake. Tu es encore plus con que ce que je pensais.
Je quitte le salon, les poings serrés, et rejoins "ma" chambre. Je me saisis de mon (nouveau, je n'écrirais pas dans cette archive qu'est l'ancien) journal intime, et y cherche avec attention tout ce que j'ai pu dire sur Jake, pour voir ce que je peux en effacer. (C'est dangereux, quand elle est en colère, hein ? Beware la terrible effaceuse de ce qu'elle a écrit sur vous dans son journal intime !)
"Une paire de beaux gosses" (l'autre étant, bien sûr, Max)
"Je le trouve drôlement indifférent à son monde, pour le genre de gens qu'il est."
"Un imbécile de première. Même si on est en deuxième année."
"Hé, je ne devrais pas être si méchante. Peut-être qu'il a des problèmes."
Ma propre remarque me fait renifler avec mépris. C'est plutôt lui, le problème, ouais ! Dire qu'il m'embête depuis tout ce temps parce que je suis gentille !
"Ok, ça suffit. Je le hais. De tout mon cœur, je crois."
Je tique sur le "je crois", et je décroche mon stylo du journal pour le rayer, mais je m'interromps à mi-geste. Il est hors de question que j'écrive, d'une manière ou d'une autre, que Jake occupe tout mon cœur. Ça serait encore pire que ces instants de faiblesse, ou je m'autorise à penser du bien de Jake. En-dehors de sa beauté, il a quand même des qualités : il n'est méchant que 99% du temps, a un pourcentage tout aussi petit d'intelligence, qui lui sert pour l'école, et il est tellement beau... Je chasse ces pensées en secouant la tête. Moment de faiblesse.
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Max et Lana
Teen FictionLana, seize ans, est une adolescente ordinaire. Elle est joyeuse, optimiste et souriante. Mais... et si c'était la source même de cette joie qui la lui retirait ? Max, quant à lui, a dix-sept ans. Il est tout à fait mystérieux, malgré une personnali...