41 : Max

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Impossible de dormir.

Tousse, tousse, crache, crache, éternue, ce cycle semble se répéter indéfiniment. Je peux plus ou moins distinguer les nombreux mouchoirs disposés sur mon lit malgré l'obscurité. Il est cinq heures du matin, et la nuit entière a été une soupe de pensées que je n'ai fait que touiller.

J'ai vraiment une sale tronche, comme me le montre mon miroir : mes cheveux sont dans tous les sens, j'ai d'horribles cernes violets, mon nez est totalement rouge et le reste de mon visage est pâle comme un linge. Magnifique, n'est-ce pas ?

En me mouchant dans un mouchoir que j'ai trouvé dans ma poche, -Il était pas si sale, arrêtez de me regarder comme ça- je remarque que ce qui sort de mon nez est une substance jaune verdâtre, presque solide et quasiment froide.

Beurk, je songe en jetant précipitamment le mouchoir. Je passe vite fait aux toilettes, me lave les mains et retourne sur mon lit. Soudain, je me rappelle l'existence de mon portable et bavarde avec quelques autres insomniaques -ou plutôt des européens, vive la 'Murica- sur les réseaux sociaux.

Pendant un court instant, je ferme la bouche, et j'ai tellement de mal à reprendre une respiration normale que je recours à deux cents microgrammes de salbutamol, plus connu sous le nom de ventoline.

Un jour où je m'ennuyais, j'ai recherché sur Internet et découvert que ce produit peut servir de dopant, comme il élargit la surface des poumons, mais qu'il peut facilement être découvert comme il est éliminé dans l'urine. Dommage, hein ? Bienvenue dans le merveilleux royaume de l'asthme.

J'entends de l'eau couler dehors, et j'ai l'impression qu'il pleut. Je pars ouvrir la fenêtre et me rends compte qu'il neige. Le froid n'aide pas mon rhume, mais je l'ignore. Il se met à neiger le jour du réveillon ! Trop cool !

Je referme cependant vite la fenêtre et retourne sur mon lit. Je réessaie, mais je ne peux toujours pas dormir.

Finalement, quelques heures plus tard, le soleil se lève.

- C'est Noëëëëël ! S'écrie Lana en débarquant dans ma chambre avant de s'élancer sur moi. Enfin, demain. Bien dormi ? Elle ajoute en atterrissant à califourchon sur mon ventre.

- Pas dormi, je gémis sans vraiment la regarder.

- Oh. Tu es vraiment malade ? Elle demande en me touchant la joue.

- Un peu, ouais.

- T'inquiète pas, je vais m'en occuper ! Docteur Lana à la rescousse !

Je lève les yeux sur elle, et le regrette aussitôt. Elle est vraiment sexy. J'ai beau être habitué à ce pyjama-là, composé d'un débardeur et un mini-short (l'idéal en hiver, je sais), je crois que son effet n'est toujours pas passé sur moi.

- Waouh, je me sens tout de suite mieux, j'ironise dans un rire, et ma voix est vraiment rauque à cause de mon rhume. Tu vas faire quoi ? Me préparer des soupes ?

- Exactement ! Et tu vas voir, elles seront tellement délicieuses que t'auras envie de rester malade.

- Rien au monde ne pourrait me donner envie de rester malade, je réponds en me redressant.

Pour ne pas qu'elle perde l'équilibre, je place ma main au creux de son dos, et elle pose ses mains sur mes épaules. J'aime le contact de ses mains sur ma peau nue, je crois même que je l'apprécie un peu trop.

- J'ai jamais été dans une position aussi débile et bizarre, elle dit dans un rire alors qu'elle se retrouve assise sur mes cuisses.

- Tu n'as jamais fait d'acrosport, alors.

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant