Max et Lana

22 : Lana

C'est le matin, et on est samedi. Je me réveille tout juste et comme d'habitude, je pars me laver.

Ce n'est pas très étonnant, mais la salle de bain est déjà occupée par Max. Je le vois disparaître dans sa chambre et m'élance à sa suite pour lui dire bonjour.

À ma plus grande surprise, Max est en train de passer la serpillière, armé d'une paire de longs gants roses et fredonnant un vieux hit de 2010, un casque blanc vissé sur ses oreilles. J'éclate de rire, et pars chercher mon smartphone dans "ma" chambre.

Quand je reviens, je le filme pendant une bonne minute avant qu'il ne se rende compte de ma présence. Quand il me remarque, il soupire et retire son casque.

- Je t'interdis de te moquer, d'accord ? Il dit, amusé. Il faut bien que quelqu'un nettoie la maison.

- Ouais, je ris. Mais des gants roses, sérieux ? Tu pouvais pas trouver plus ridicule ?

- Si, répond-il en se mettant aussi à rire. Oh non, me dis pas que tu m'as filmé !

- Quoi ? (Je cache mon portable derrière moi.) De quoi tu parles ?

- Supprime ça tout de suite, dit-il plus sérieusement.

Je ris encore plus.

- Ok, je fais en faisant semblant de supprimer. Voilà !

- Je dois te croire, peut-être ? Fais voir ça. (Pourquoi Max parle comme moi quand je m'adresse à ma petite sœur ? Pas la moindre idée.)

- D'accord ! Je réponds joyeusement, avant de verrouiller mon téléphone et de lui tendre.

- Même pas drôle, marmonne-t-il sans même essayer de le déverrouiller. Ça ne sort pas de ton portable, ok ?

- Évidemment, je dis avec un sourire avant d'aller me laver.

- Ah, Lana, je l'entends soupirer dans mon dos.

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Quelques heures plus tard, je lis pour la cent cinquante millième fois un roman, sur mon lit, quand Max fait irruption dans la chambre.

- Lana ! S'exclame-t-il. Ma très chère amie que j'aime tant ! Mon incroyable confidente, ma compagne de tous les instants !

- Qu'est-ce que tu veux ? Je l'interromps en imitant une expression blasée.

- Tu veux bien m'aider à faire la cuisine ? Répond-il, tout sourire. J'ai la flemme de tout faire tout seul.

- Espèce de grosse feignasse, je lui reproche en regrettant presque de ne pas être assez près pour le frapper. Mouais, bon, d'accord, j'ajoute en mettant mon marque-page dans mon livre. Mais ça te coûtera un service.

- Ça serait le cas, sourit Max alors que je le suis hors de la chambre, si tu m'avais demandé l'autorisation pour prendre Les héros de l'Olympe.

- Je l'ai fait, je réponds. En octobre.

La bouche de Max a beau sourire, ses yeux expriment une profonde tristesse, que même mon enthousiasme ne parvient pas à remplir. C'est vraiment horrible, et je ne sais pas quoi faire pour l'aider.

Une fois dans la cuisine, Max me lance un tablier et tourbillonne tout autour de la cuisine, sortant bon nombre d'ingrédients.

- Voilà, dit-il en me montrant le plan de travail couvert de nourriture. Devine ce qu'on va cuisiner.

- J'ai pas le droit de vouloir autre chose ? Je demande en tournant un instant la tête vers lui.

- Nan.