40 : Lana

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Ne pas se retourner. Ne pas se retourner. Ne pas se retourner. Ne. Pas. Se. Re. Tourner.

Je suis allée la bibliothèque de la ville, comme j'avais envie d'être seule. Je connais par cœur chacune de ces étagères et c'est difficile de trouver des livres que je n'ai pas déjà lu, mais je me sens plutôt bien, ici. Dehors, il pleut, et ça me donne une sensation de confort d'être à l'intérieur.

Juste derrière moi, Jake fait semblant de lire un livre. Il ne semble pas m'avoir vue. Je me cache derrière les romans fantastiques et me dirige vers la direction opposée à celle où il se trouvent, non sans me saisir du tome cinq de Percy Jackson, que je n'ai lu que deux fois.

Sur la pointe des pieds pour ne pas faire de bruit, je me dirige vers les BD et les revues. De grands trucs, derrière lesquels je pourrais me cacher en cas de problème.

Je pose Percy Jackson à côté de moi sur un fauteuil et me saisis d'une revue au hasard, puis je regarde autour de moi. Pas de trace de Jake.

Je me cache derrière la revue. C'est une revue scientifique, du genre que Max passe des heures entières à lire, qui parle de sujets aussi variés que le harcèlement à l'école, la répartition d'un gène chez les moustiques ou l'ordre inhabituel des planètes dans le système solaire.

Alors que je lis un article sur la durabilité des tardigrades -est-ce qu'il y a un moyen de tuer ces trucs ?-, je pense à Jake. De quel droit ose-t-il me prononcer -écrire, je sais- des horreurs pareilles, et me stalker jusqu'à la bibliothèque juste après ? En plus, il a essayé de m'embrasser. Et mon avis, alors ? Certes, je voudrais tellement qu'il le fasse, mais qu'est-ce qu'il en sait ?

En fait, je ne suis même pas triste. Je suis en colère. Je pose brutalement la revue sur l'accoudoir de mon fauteuil, les mains tremblantes. Mes sourcils se froncent immédiatement quand je perçois l'odeur de Jake. C'est un mélange de parfum, indescriptible et à la fois délicieuse, et un je ne sais quoi de personnel. Je sens sa présence derrière moi, et je l'arrête avant que sa main ne se pose sur mon épaule :

- Laisse-moi tranquille.

- Lana, il soupire. Je peux te parler ?

- Oui, tu peux, je dis avec colère. Dommage que je n'en aie rien à foutre.

- S'il te plaît, écoute-moi...

Je me retiens fermement de me retourner.

- Tais-toi.

- Lana...

Je me lève, me retourne, et il atrappe mon poignet quand j'essaie de le gifler. J'essaie avec mon autre main, et réussis mon coup. Comme il relâche mon poignet, je le frappe aussi à l'autre joue.

- Je suis désolé, il essaie de dire, je...

- LAISSE-MOI TRANQUILLE ! Je hurle.

Des gens se tournent vers moi, mais je les ignore. Jake a l'air désolé, mais ça ne me met que plus en colère.

- Lana, il faut que je t'explique...

- Assez !

Je me retourne, ramasse à la hâte mes livres, et m'en vais d'un pas décidé. Je n'ai pas besoin de vérifier pour savoir que Jake n'essaie pas de me suivre.

Grand bien lui en fasse.

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Je hurle après mon parapluie qui ne veut pas se déplier, et ma rage finit par le casser. Le froid du vent me fait frissonner, la pluie me glace encore plus et tous mes vêtements sont trempés.

- J'EN AI MARRE ! Je hurle dans le vide.

J'ai laissé mon portable à la maison, donc je ne peux pas appeler qui que se soit, et je préférerais trancher ma propre gorge plutôt que demander à Jake de me ramener. Quoique, cette option semble de plus en plus séduisante. Comme Jake. Argh.

Le bus de ville que je finis par prendre arrive une trentaine de minutes en retard, et quand je me rends compte que je n'ai pas d'argent pour payer un ticket, un passager me prend en pitié et paie à ma place.

Je me rends compte, non sans un certain étonnement, que je n'ai pas versé la moindre larme. Génial, je ne suis plus aussi pleirnicharde que ces 150 dernières années. Wouhou.

Une fois à la maison, une tasse de thé entre les mains et les bras de Max autour de moi, je me sens beaucoup mieux. Il a cessé de pleuvoir, dehors, et je suis dans un vieux pyjama informe dans lequel je flotte. Max me regarde d'un air inquiet, mais il n'ose pas poser de questions.

- Catastrophique, si tu veux savoir, je dis d'un ton malgré moi calme.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il demande.

Je sens sa poitrine monter et descendre dans mon dos au rythme de sa respiration. Elle émet un drôle de bruit, mais ça doit être son rhume. Il prend ma tasse que j'ai posée sur la table basse devant moi.

- Merci, tu viens de m'empêcher de boire mon thé, je dis, agacée, alors qu'il repose ma tasse.

- De rien, c'est ce je fais de mieux. Qu'est-ce que tu m'as acheté pour Noël ? Il change de sujet, ayant apparemment compris que je ne veux pas en parler.

- Oh, je réponds distraitement, un... espèce d'imbécile !

Mon coude dans ses côtes parvient à peine à le faire tousser.

- Ah, un espèce d'imbécile ? Et où est-ce que tu m'as trouvé ça ?

- Ici, en fait. Il est brun, il porte des lunettes et il est vraiment très chiant. Et c'est toi, espèce d'imbécile !

- Brun à lunettes chiant ? C'est donc tout ce que je suis pour toi ? Oh, pauvre de moi, qu'ai-je donc fait qui méritait un tel sort ?

- Arrête un peu, tu sais très bien que tu es bien plus que ça pour moi, je soupire.

- Oh, ah bon ? Voilà qui m'étonne ! Il répond, un sourire ironique aux lèvres.

- T'es pas drôle, Max.

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ENFIN ! Plus jamais ces horribles chapitres 30. J'ai prévu encore pire pour les 50, mais ils sont loin d'être écrits et c'est dans dix plombes.

J'ai l'impression que le chapitre 41 va prendre un peu de temps à sortir, car même s'il fait déjà 1500 bons mots, il me reste des tas de trucs à raconter. Comme ça, vous êtes prévenus.

En fait, j'écris d'une façon hyper chaotique. Si mon chapitre 46 est déjà à moitié écrit, (et il est trop cool !) je n'ai pas de partie ayant pour titre 42, mais je sais déjà ce que je veux faire arriver dans le 49. Je n'ai pas non plus de partie 44, mais le 45 est en bonne voie. En gros, bonne chance si vous voulez suivre.

Bisous ! 😙

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant