9 : Max

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Ah, et si vous êtes perdus, on est le même jour que dans la partie 8, plus tard dans la matinée.

Je suis à la fois fou de joie et rongé par la colère.

On vient de revenir de la piscine, et je cherche mes affaires dans mon casier. Alors que je m'apprête à le refermer, une voix se fait entendre :

- Salut, Max.

Je me retourne. Stephy me fait face, un sourire arrogant scotché aux lèvres. Elle est superbe, comme d'habitude, et elle a lissé ses cheveux couleur caramel. Je sens aussitôt la colère monter en moi.

- Qu'est-ce que tu veux ? Je demande froidement, en claquant la porte de mon casier.

- Je me demandais, à propos de Dilara... C'est vrai, ce que tout le monde dit ?

- Qui est ? Je pense que tu sais aussi bien que moi, si ce n'est mieux, que la plupart des rumeurs sont fausses.

- C'est vrai... reconnaît-elle en jouant avec une mèche de ses cheveux. Mais tout le monde dit que vous faisiez des choses pas très catholiques dans les toilettes, si tu vois ce que je veux dire, et je m'inquiétais pour toi si ça devait être vrai.

Sa voix est mielleuse à souhait, d'une manière qui me donnerait presque envie de m'endormir dans ses bras si je n'étais pas si énervé. Malheureusement pour elle, je le suis, et je réponds :

- Même si c'était vrai, Stephy, ça ne serait pas tes affaires. Et à ta place, j'éviterais de m'en mêler.

Ça fait longtemps que j'ai abandonné cette partie de moi qui me poussait à être si violent, mais Stephy la fait revenir en force. Je sens mes dents se frotter les unes aux autres, dans un vain effort pour contenir ma colère.

- Oh, vraiment ? Demande-t-elle en portant une main à son cœur, attirant mon attention sur sa poitrine malgré moi. Moi qui nous croyais amis. En tout cas, tu ferais mieux de te tenir éloigné de Dilara. Parce que sinon, c'est elle qui t'abandonnera, dès qu'elle n'aura plus besoin de toi.

C'en est trop. Je la pousse contre l'armoire à casiers et l'y maintiens en posant ma main sur sa gorge.

- Écoute-moi bien, je dis, trop calme, en m'approchant dangereusement d'elle. On n'est plus amis, et on ne le sera probablement plus jamais. Cependant, il y a une chose que je t'ordonne de faire, si tu tiens à rester en paix. Tu ne t'approches plus de Dilara, tu ne lui parle plus, tu ne la touches plus. Et, bon sang, arrête de l'appeler "la grosse" !

Je suis beaucoup trop près d'elle. Il me suffirait de bouger d'un millimètre pour l'embrasser. La seule odeur que je sens est celle de son parfum, une délicate odeur de vanille. Son souffle chaud me chatouille le nez. Alors que j'éloigne prudemment mon visage du sien, non sans lâcher sa gorge, elle sourit.

- Oh, Max, mais pourquoi tant de haine ? Je suis tellement gentille avec Dilara, et elle me le rend en racontant des horreurs sur moi. (Son expression devient une moue mécontente, et elle fait courir ses doigts sur mon torse.) Est-ce que j'ai l'air si méchante ?

J'attrape son poignet d'un geste ferme, éloignant sa main.

- Ce n'est pas l'apparence qui compte, loin de là, je dis avec colère en la lâchant. Et tu le sais très bien.

Tout en se massant le cou, elle émet un rire cynique.

- Tu es tellement naïf, mon pauvre Max. C'est tellement dommage...

Puis, après avoir passé sa main sur ma joue, elle s'éloigne, son sourire arrogant de retour. Je suis :

1) Furieux. Comment ose-t-elle ?

2) Frustré. Pourquoi ce sont les plus belles les plus méchantes ?

3) Troublé. Comment peut-elle pousser si loin dans ma colère et me faire ressentir un tel désir ? Nan, parce que faut être honnête, ce n'est pas vraiment la haine qui me pousse à la suivre du regard, les sourcils froncés. En plus, je dois ressembler à une tomate, vu comme mes joues sont chaudes. Sans parler de la sensation brûlante de ses doigts sur mes pectoraux qui se rejoue comme s'ils y étaient.

4) Bon, ok, je n'ai plus rien à dire. Mais quatre, c'est cool comme chiffre. Et je ne dis pas ça parce que j'ai lu Divergente !

Ma colère laisse place à une certaine euphorie, alors que je me dirige vers la salle d'histoire. Aujourd'hui, j'ai parlé à Dilara. Je l'ai même prise dans mes bras ! Me dites pas que c'était un rêve, si ?

Mon sourire rêveur scotché aux lèvres, je prends place en salle d'histoire. Comme d'habitude, Dilara s'assoit à côté de moi. En me voyant sourire, elle sourit aussi.

- Qu'est-ce qui te rend si heureux ? Demande-t-elle.

Mon sourire s'élargit. Le sien creuse des fossettes sur ses joues.

- Je suis simplement content de te voir. Ça va mieux ?

- Beaucoup, merci, dit-elle alors que son sourire commence à faiblir. Je suis vraiment désolée pour, tu sais, tout à l'heure.

- Tu n'as pas à être désolée, je réponds en posant une main sur son épaule. C'est plutôt Stephy qui devait l'être.

Des frissons se propagent le long de mon bras. À travers son épaule, je sens à quel point elle est fragile. Une seule pression, et je pourrais la briser. J'ai beau être heureux de sa proximité, ça m'inquiète : et si c'était moi, son pire ennemi ? Avec toute ma, heu, gentillesse, elle ne se rendrait compte de rien, et pouf ! Plus de Dilara. Et je redeviendrais Jake-en-pire, (on m'a vraiment appelé comme ça) un monstre sans cœur et violent. Je pourrais dire au revoir à Artie et Lana, et...

- Max ? La voix de Dilara me ramène sur Terre.

- Excuse-moi, je dis en retirant ma main de son épaule, qu'est-ce que tu disais ?

- Rien, laisse tomber. En tout cas, merci.

- De rien, je réponds en lui souriant à nouveau.

Je ne peux pas m'empêcher de lui sourire. Son regard rempli de timidité se pose sur moi. Je le lui rends, me perdant dans ses yeux bleus. Leur couleur me fait penser à ceux de Jake, mais ils sont plus foncés et pleins d'une innocence que Jake ne peut imaginer approcher, encore moins l'égaler. J'ai l'impression qu'une main vient agiter mes entrailles, les chatouillant au passage.

J'ai bien peur d'être amoureux de Dilara.

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Wouhou ! J'ai enfin réussi à poser la première pierre de mon intrigue ! Moi qui la croyais morte ! C'est pas mon personnage préféré, (je la déteste un peu, en fait) mais d'un seul coup, vive Dilara ! 🎉

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant