Max et Lana

16 : Lana

Mon anniversaire approche à grands pas. Comme d'habitude, la fête est déjà prête dix plombes (ici, cinq jours) avant la date. Je n'ai rien de particulier à écrire, et si moi je n'ai pas cours, Max a encore deux heures. J'irais bien jouer avec Shelley, mais elle fait sa sieste. Ethan a disparu, comme à son habitude, et il n'y a que Jake dans la maison, en plus de Shelley.

En bref, je m'ennuie. C'est un mercredi après-midi plutôt froid, comme l'hiver approche.

Référence à Game of Thrones mise à part, c'est sûrement un des derniers jours où je peux sortir sans mettre mon gros manteau. Je décide donc d'aller chez Just.

La petite maison des Evans n'a presque pas changé depuis que je la connais, c'est-à-dire très, très longtemps. Les décorations d'halloween n'ont toujours pas été retirées, alors que tout le monde place déjà des décorations de Noël. Il fallait bien que Just tienne sa flemmardise de quelqu'un, je songe en gloussant avant de sonner à la porte.

C'est Mary, la mère de Just, qui vient m'ouvrir. Elle porte un peignoir rose plutôt abîmé au-dessus d'un pyjama à pois rouges, et ses cheveux blonds sont dans tous les sens. Bref, ses tenue et coiffure habituels.

- Bonjour, madame Evans ! Je la salue joyeusement. Est-ce que Just est là ?

- Oui, bien sûr, elle fait ses devoirs, me répond-elle en souriant. D'ailleurs, je pense qu'un peu d'aide ne serait pas de refus, pour elle.

Je lui fais signe de la main en passant devant elle, et me dirige vers la chambre de Just. J'ouvre vivement la porte, sans frapper, et le regrette aussitôt.

Just est bien dans sa chambre, mais elle n'est pas seule. Elle est dans les bras d'un homme, en fait, et tous deux s'embrassent passionnément au milieu de la chambre. Just a les jambes croisées autour de sa taille et les bras autour de ses épaules, et il a les bras sous ses cuisses pour la maintenir dans ses bras. De plus, Just est seulement en débardeur et legging, et la chemise bleu ciel de Whoever Man (les surnoms et moi, une longue histoire, et j'ai aucune idée de qui peut être ce type) est complètement ouverte sur son torse nu.

Alors que je réussis à fermer la bouche, je reconnais Whoever Man. En fait, c'est notre cher professeur d'anglais, M. Zahiri.

- Sérieux ?! Je m'écrie alors, choquée.

Je ne regarde pas leur réaction et me contente de fermer la porte. Je la fixe un bon moment, essayant d'intégrer ce qui vient de se passer. Just et son prof. C'était un simple cauchemar, non ? Là, je vais me réveiller sur mon lit, et Just va rire jusqu'aux larmes quand de lui raconterai ça. N'est-ce pas ?

Pourtant, la porte se rouvre, et Just passe la tête à l'extérieur, rencontrant aussitôt mon regard. De tout évidence, Za-za (j'aime trop les surnoms, désolée) est parti, et elle a enfilé un pull.

- C'est donc ça que tu fais de tes heures de colle ? Je l'attaque aussitôt.

- Non, bien sûr que non, Lana, je peux t'expliquer...

- Ça vaudrait mieux, je la coupe en croisant les bras.

- Mais d'abord, entre, ajoute-t-elle.

Elle a soudain oublié toute forme de gros mot, et elle a l'air désespéré.

- Et donc ça dure depuis combien de temps ? Je lui demande en m'asseyant sur sa chaise de bureau.

Elle joue avec une mèche de ses cheveux, et répond, en baissant la tête :

- Depuis octobre.

- Quoii ? Et tu ne me l'as pas dit ?

Elle a un rire nerveux.

- Ben ouais, imagine la scène : "Eh, salut Lana, je sors avec mon prof de cinq ans de plus que moi ! Tu sais, le gros salopard que je passe mon temps à insulter en long et en travers".

- Mouais, bon, je fais avec une moue. Mais tu sais très bien que je ne t'aurais pas jugée, je te connais ! Et puis, tu es majeure, tu as le droit de faire ce que tu veux !

En fait, Just a dix-huit ans. Elle a redoublé deux fois, du coup elle est à mon niveau scolaire depuis la primaire. Ça se voit à peine, donc c'est comme si elle avait mon âge.

- Oui, mais... Un prof ? J'aurais pas pu trouver pire ? Non mais sérieux !

- Oh, c'est bon, il est tout jeune, ton prof ! Je m'exclame.

Je ris, parce que la situation s'est inversée de la façon la plus stupide qui soit.

- Et, donc, vous sortez ensemble ? Je lui demande.

- On va dire, dit-elle passivement. Si on est pas en train de se gueuler dessus et de s'insulter, c'est qu'on est en train de s'embrasser et de faire... des trucs.

- Je ne veux pas en entendre plus, je dis précipitamment, en essayant de chasser les images qui me viennent à l'esprit. Du coup, c'est juste physique, entre vous ? C'est dommage, je vous voyais bien en Roméo et Juliette vivant leur amour cachés.

- J'aimerais bien plus, mais... Je n'arrive pas à le supporter, quand il n'est pas en train de... enfin voilà, j'arrive pas à le supporter.

- Donc tu n'es pas amoureuse, j'analyse.

- Je ne sais pas. Qu'est-ce qui est pire ? Ne pas l'aimer et continuer d'utiliser son corps, ou l'aimer et souffrir en ne recevant rien en retour ?

- Si tu te poses cette question, je dis un peu plus joyeusement, c'est que la réponse est évidente. À toi de la trouver, maintenant.

Ça, pour l'aimer, elle va l'aimer. Je la connais trop pour que ça se passe autrement.

○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●

Chapitre un peu court, qui sert juste de bouche-trou entre deux chapitres Max, et à introduire la plot-vie de Just. J'aurais bien aimé en faire une histoire séparément, mais je ne suis pas à l'aise avec ce genre de thèmes, et encore moins avec Just. Car si elle est un personnage plutôt cool, sa personnalité n'a rien à voir avec la mienne, et mon style d'écriture ne va pas du tout avec. Son histoire est cependant plutôt intéressante, datant d'une époque où je m'efforçais de caser le plus de clichés Wattpad possibles dans M&L. (cool, comme abréviation, non ?)

Bisous ! 😙