Max et Lana

50 : Lana

Je dois être en train de rêver.

Pourtant, ce sont bien les mains de Jake, posées sur ma taille, alors que je suis assise en tailleur sur son lit, un livre entre les genoux. C'est sa bouche qui est bien trop près de ma nuque pour ne pas me donner l'impression d'être faite en pâte à modeler, et c'est mon dos qui est appuyé contre son torse. Et c'est bel et bien moi qui suis assise sur ses genoux.

Cette dernière semaine, j'ai découvert une facette qui m'était totalement inconnue de Jake. Si une fée venait m'annoncer qu'elle l'a en fait subtilisé avec un ours en guimauve, ça ne me surprendrait même pas. Il est aussi doux que des plumes fusionnées avec de la soie, et plus attentionné qu'une quinzaine de petits-amis de roman réunis.

- J'aime pas ce livre, il marmonne d'un ton boudeur. Tu veux pas en lire un autre ?

- Moi qui pensais à à quel point tu as été gentil et attentionné dernièrement, je réponds d'un ton faussement déçu. On va devoir changer ça ?

- Mais non, il dit en plaçant ses bras autour de moi, au niveau de mes épaules. Je suis la personne la plus gentille que tu connaisses.

- Ne le prends pas mal, hein, je réponds en posant une main sur sa joue et en appuyant ma tête sur son épaule, mais tu es plus beau que gentil. Sérieusement, qui pourrait arriver ne serait-ce qu'à ta cheville ?

Je me mordille l'intérieur de la joue et me maudis intérieurement. C'est une excellentement mauvaise idée de gonfler son égo.

- Max ? Il suggère.

- Pff, je fais en balayant sa suggestion d'un geste de la main. Ça lui sera dit, d'abord, et il est trop... dark. Jusqu'aux yeux.

- Ah bon ? Et j'étais pas quelqu'un de sombre, aussi ?

- D'où est-ce que tu tiens ça ? Je m'étonne en me tournant vers lui, m'éloignant de ses bras du même coup.

Il joue avec ses mains.

- Eh bien... il se peut que j'aie un peu fouiné dans tes affaires, les neuf ou dix nuits où on a dormi ensemble. Et dans tes affaires, il y a...

- D'accord, j'ai compris, je coupe en descendant de ses genoux pour y poser une main. Mon journal intime. Tu n'as pas à te tracasser avec ça, Jake. Je n'ai aucun secret à te cacher, et je ne suis pas Max.

- Pourquoi, il a aussi un journal intime ? Il se moque.

- Chuuuuuut, je fais en posant un doigt sur ses lèvres. Je n'ai jamais rien dit. Allez, allons petit-déjeuner.

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Ce midi, Just, Artie et moi trouvons Max déjà assis à une table, en face d'une fille que je ne connais pas. Il nous fait signe de le rejoindre.

- Salut, tout le monde, fait-il d'un ton jovial, je vous présente Viv, une... une amie ?

- Une amie, confirme-t-elle en souriant.

- Et voici Lana, Artie, Just et Clara, lui présente-t-il en nous pointant du doigt tour à tour. Ce sont mes meilleurs amis. Où est Sarah ? Demande-t-il plus bas à Artie qui s'est assis à côté de lui.

- Aucune idée, répond ce dernier d'un ton qui laisse voir son inquiétude. Je pensais qu'elle serait là. Nouvelle amie, hein ? Il ajoute d'un ton plus enthousiaste.

- Ouaip. Que veux-tu, elles m'aiment toutes. Je suis trop sexy, après tout, ajoute-t-il en passant une main dans ses cheveux, répandant des rires le long de la table.

Je ne ris pas vraiment, cependant, peut-être parce que je ne trouve pas drôle la façon dont il met le doigt sur une vérité qu'il n'ose d'habitude pas admettre.

- Tu es sexy, lui répond Just dans son rire, mais seulement quand tu n'essaies pas de l'être. C'est la même chose avec ton humour. Tu vois comme tu es drôle, sans essayer ?

- C'était même pas drôle, marmonne-t-il en rougissant, avec une moue boudeuse. Et qu'est-ce qui te fait croire que je n'essayais pas de l'être ?

Elle hausse les sourcils.

- Tu es en train de rougir.

- Même pas vrai ! S'indigne-t-il en cachant ses joues avec ses mains, rougissant encore plus. Je, euh, je m'échauffais le visage pour pouvoir parler plus facilement. Et même si je rougissais, qu'est-ce que ça voudrait dire ?

Je n'écoute pas la réponse de Just et observe plutôt Viv. Elle regarde Max d'un air admiratif, le sourire aux lèvres, et je me demande ce qu'elle pense de lui. C'est évident qu'elle le trouve beau, ce qu'on ne peut reprocher à aucune personne au monde, mais je m'interroge sur ce qu'elle en pense vraiment. Je prends en note de le lui demander.

Lorsque nous finissons de manger, il pleut, et Viv est déjà partie, tout comme Just. Max fixe son verre avec l'air de s'interroger sur le sens de la vie et Artie est sur son portable. Je décide donc de partir à mon tour.

- Salut, je lance en partant, mais aucun des deux ne semble me remarquer.

Je retrouve Jake en salle de sciences, où nous allons apparemment procéder à une dissection. Mon estomac se retourne à cette idée, mais je me dis que je pourrai laisser Jake tout faire, gentil comme il est en ce moment.

Tandis que nous enfilons nos blouses blanches, le professeur arrive avec un bac en plastique rempli de machins rouges dégoûtants entre les mains.

- Tu me rattrapes si je m'évanouis ? Je demande à Jake en prenant une de ses mains dans les miennes.

- Promis. Mais si tu vomis, je m'éloigne, c'est clair ?

- D'accord, j'approuve en regardant avec appréhension la trousse de matériel à dissection devant nous.

Il y a deux paires de ciseaux, une pince qui ressemble à s'y méprendre à une pince à épiler, une sorte d'objet dont je n'arrive pas à définir l'utilité, un scalpel et quelques autres.

- Aujourd'hui, dit le professeur quand le silence s'est installé, nous allons disséquer des cœurs d'agneau pour pouvoir mieux comprendre le fonctionnement du cœur humain. Vous avez tout le matériel sur votre table, je vais vous distribuer le protocole et les cœurs.

- Tu dissèques et je réponds aux questions ? Je propose à Jake en lui serrant le bras, pendant qu'il enfile des gants en latex blanc.

- Ça me va, répond-il en souriant.

- Il ne s'agirait pas d'utiliser ton précieux cerveau, après tout, j'ironise en lui rendant son sourire.

- Je rêve ou est-ce que j'entends de l'ironie dans ta voix ?

Je pouffe, mais ne réponds pas.

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Bon sang. Ça fait presque un mois que je n'ai pas publié de chapitre, et je reviens avec ce petit morceau de mille mots à peine intéressant. Le vrai problème, c'est que j'ai déplacé de deux chapitres tout mon schedule, parce que je trouvais que les événements qui sont maintenant ceux du chapitre 52 arrivaient trop tôt. Du coup, je me suis retrouvée à prendre le temps d'écrire deux chapitres de plus, sans même m'en rendre compte. Mais le chapitre 51 arrive bientôt, dès que j'ai trouvé comment créer le conflit, donc je suis de retour !

J'étais un peu déçue de Lake une fois ensemble, au début, mais en écrivant la première partie du chapitre 52 et en me lâchant un peu sur un vocabulaire que j'éviterais habituellement, je commence à en être satisfaite.

Et vous ? 😙