Max et Lana

13 : Max

Il règne un silence drôlement inhabituel à notre table lorsque je m'installe. C'en est d'autant plus surprenant que je suis le dernier arrivé.

- Hé ben, qu'est-ce qu'il se passe ? Je m'étonne, comme personne ne semble vouloir prendre la parole.

- Ta pote Stephy est venue foutre le bazar, explique Artie d'un ton hargneux.

Je me rends compte, non sans étonnement, que Dilara est en larmes, que Just lui tapote l'épaule l'air de ne pas trop savoir quoi faire, que le teint de Lana a copié l'aspirine et qu'elle a l'air consterné, que Sarah fixe le sol d'un air furieux, et qu'Artie a les bras croisés, me fusillant du regard comme si c'était ma faute.

- Quelqu'un me retient si je la tue ? Je demande, mécontent, oubliant même de nier le fait qu'elle soit ma "pote".

Personne ne répond, et les sanglots de Dilara redoublent d'intensité. J'aimerais bien la prendre dans mes bras, mais je n'ose pas le faire devant les autres. Just le fait finalement, son regard plein de sérieux fixé sur moi.

C'est dans cette ambiance tendue et mécontente qu'un adolescent quelconque s'approche de notre table, et demande :

- Max Mason ?

- Heu, oui ? Je réponds, un peu surpris.

Il doit avoir mon âge, a de courts cheveux blonds frisés, et porte des vêtements très décontractés, un tee-shirt et un bas de survêtement.

- Basil Johnson, se présente-t-il, je suis de l'équipe de basket du lycée. (Il me tend la main, et je la lui serre, toujours aussi surpris.) Comme le capitaine de l'année dernière a quitté le lycée, on se retrouve avec un membre un moins dans l'équipe. Est-ce que ça te dirait de la rejoindre ?

- Je voudrais bien, je réponds, mais pourquoi moi en particulier ? Je demande en réponse.

Il sourit, et la blancheur de ses dents me fait remarquer à quel point il est bronzé. Ça n'a aucun sens, commentent mes pensées, on est déjà presque en décembre.

- Tu as une sœur qui s'appelle Marissa, non ? Répond Basil, tout sourire. Enfin, bref, si ça te dit, retrouve-moi à seize heures au gymnase du lycée. Pas la peine d'apporter d'affaires de sport, on a déjà le nécessaire.

Puis, sans attendre ma réponse, il retourne à sa table, (qui n'est composée que de membres de l'équipe de basket, si je ne me trompe pas) et reprend son repas comme s'il n'était pas parti.

- Hé ben, commente Just d'un ton sec, l'équipe de basket du lycée. Rien que ça.

- Que veux-tu, je suis voulu partout, je réponds avec une vague tentative de sourire.

Raté.

●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○

Basil m'attend déjà quand je le rejoins sur le terrain de basket, le nez sur son smartphone. Je l'appelle terrain de basket, mais c'est un multi-terrain, et seules les lignes rouges au sol délimitent le terrain de basket. Je porte les vêtements que Basil m'a donné, un débardeur de basket et un short tous deux jaune et noir, aux couleurs du lycée. Il fait plutôt froid dans le gymnase, d'autant plus qu'il y a des trous dans certaines fenêtres.

- Ah, tu es là, me dit joyeusement Basil en remarquant ma présence. Les vêtements ne sont pas trop petits ?

- Non, ça va, je réponds avec nonchalance.

Un peu trop de nonchalance, en fait. Cependant, il ne fait aucune remarque, et m'explique :

- Quand j'ai annoncé aux autres membres de l'équipe que je voulais te prendre, ils ont plutôt été sceptiques, alors que le coach était d'accord. Donc on s'est mis d'accord pour te faire passer à l'essai d'abord. Ils ne vont pas tarder à arriver, mais en attendant on peut se faire quelques dribbles, voir si tu peux me prendre la balle.

Je me marre, -il est vraiment prétentieux ! - et accepte. Au bout de quelques secondes, je comprends pourquoi Basil se permet de douter que je lui prenne la balle. Il est très doué, et même moi, qui suis pourtant excellent au basket, j'ai du mal à lui prendre la balle. J'y parviens cependant, et j'ai le temps de placer une demi-douzaine de paniers avant que les membres de l'équipe n'arrivent. Je fais aussi plus ou moins la connaissance de Basil. C'est un garçon plutôt cool, pas vraiment le genre de gens avec qui je traîne, mais qui ne se prend pas la tête et se débrouille avec ce qu'il a. En fait, je me surprends à penser que je l'aime bien.

Les membres de l'équipe sont douze, et portent tous les mêmes vêtements que Basil et moi. Parmi eux, je reconnais Michael, un de mes camarades de classe, qui est le seul à nous rejoindre sur le terrain. En fait, avec ses cheveux violets, il est plutôt facile à reconnaître. En me reconnaissant à son tour, il émet un ricanement sonore.

- C'est donc ça que tu nous as ramené, Basil ? Lance-t-il avec dédain dès qu'il est assez près pour qu'on l'entende. Une grande perche à lunettes ?

- C'est quoi encore ton problème, Clifford ? Lui répond Basil. Tu ne veux pas de lui parce qu'il t'a foutu une raclée ?

Il exagère, d'abord. C'était juste un coup de poing, et un tout petit. Mais il l'avait cherché. Michael est un peu un Drago Malefoy de la vraie vie. Il passe son temps à martyriser les plus faibles que lui, et je n'ai pas hésité une seconde à lui faire comprendre ma façon de penser quand il s'est attaqué à Sarah. Depuis, il cherche à me faire du mal de toutes les façons possibles, et je comprends que ma possible admission dans une des équipes du lycée ne lui plaise pas.

- Laisse tomber, je dis à Basil. Il est peut-être jaloux de ma taille, pour me traiter de grande perche. Pas vrai ? J'ajoute en m'approchant de Michael, que je domine de toute ma hauteur.

- Tu vas le regretter, si tu le fais entrer dans l'équipe, dit Michael en me fixant, ignorant ma remarque. Et lui aussi.

- Waouh, j'ai trop peur, je marmonne en roulant des yeux.

- Eh bien d'accord, dit plus calmement Basil. Je l'accepte dans l'équipe. Il est excellent, vous avez pu le voir vous-mêmes. (Il ne quitte pas Michael des yeux.) Prenez tous un ballon, on commence l'entraînement.

Une fois que tout le monde s'est dispersé, je m'arrange pour me retrouver à côté de Basil.

- C'est vraiment gentil de ta part, de m'avoir accepté, je lui dis.

- De rien, se contente-t-il de répondre, tout en lançant son ballon vers un panier. En plus, ça me donnait une occasion de fermer la bouche à ce crétin de Clifford.

- Ah ouais, c'est vrai. Comment ça se fait que vous ne vous entendez pas ?

- Ben, c'est quand même Michael Clifford. Et je pense qu'il est jaloux que j'aie été nommé capitaine, en fait.

Je lance mon ballon, et il atterrit parfaitement dans le panier, sans en toucher le bord.

- Et il y a d'autres tensions de ce genre dans l'équipe ? Je demande, plutôt curieux.

- Non. En fait, si Michael quittait l'équipe, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais on a vraiment besoin de lui. Sans lui, on n'aurait pas gagné la moitié des matchs qu'on a gagné l'année dernière. Je ne veux pas diminuer son utilité, hein, mais en fait... je le déteste.

- Je comprends, je dis calmement en rattrapant mon ballon. Je crois qu'il fait tout pour.

●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○

On reste complètement au lycée pour ce chapitre, comme j'ai la flemme de bouger ! À votre avis, qu'a bien pu faire Stephy pour mettre notre tablée préférée dans cet état ? Nan parce que j'en ai aucune idée.

Et d'ailleurs, que pensez-vous de Michael ? C'est, genre, la personne la plus méchante de l'histoire, alors j'espère qu'il est détesté !

Et Basil ? Un type cool, non ? Il a l'apparence et le nom d'un type de mon lycée que je ne connais pas, et que j'ai saisi à la va-vite. Je ne sais pas trop quoi faire de son personnage, mais ça sera peut-être quelqu'un d'important.

Merci pour votre (éventuelle) aide ! 😙