45 : Max

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Et voilà. L'école reprend.

Assis sur un banc de la piscine du lycée, je m'efforce de ne pas trembler de froid. Je ne me sens pas complètement remis de mon rhume, et la piscine n'est pas la solution parfaite.

Une fille s'assoit à côté de moi. Je l'identifie comme étant l'une des "populaires" du lycée. Son maquillage de toute évidence waterproof est assorti à son deux-pièces bleu-vert, le tout mettant en valeur sa peau couleur chocolat au lait.

- Salut, elle me dit en se tournant vers moi.

- Salut.

Je ne le sens pas très bien. Sa cuisse effleure la mienne, et je n'aime pas la façon dont ses yeux sombres s'attardent sur moi.

- Tu es Max Mason, c'est ça ? Elle demande.

- Heu, oui.

- Ah, elle rit, le pari.

- Comment ça ? Je demande en fronçant les sourcils, vaguement inquiet.

- Oh, tu sais, un pari débile qui traîne sur toi. Stephy Jones est sensée coucher avec toi avant la fin de l'année, ou je ne sais quelle idiotie.

- C'est complètement absurde.

- Bienvenue en adolescence, alors, elle répond dans un rire aussi délicat qu'élégant. J'aimerais bien continuer de parler avec toi, beau petit Max, mais de toute évidence, on m'appelle.

Sur ce, elle s'en va, et je ne me retiens pas d'admirer ses longues et fines jambes. Elle a clairement fait exprès de venir me dire ça. Je suppose qu'elle cherche à rabaisser Stephy à mes yeux, mais elles étaient amies, la dernière fois que j'ai vérifié. De plus, cette histoire de pari me semble un peu tirée par les cheveux.

- On se rince l'œil ? Me lance Artie en allant s'asseoir à côté de moi.

- Même pas, je réponds. Passé de bonnes vacances ?

- Ça peut aller. J'ai pas reçu mon cadeau de Noël, gros.

- Tu peux rêver, si tu m'appelles encore comme ça, je dis en remontant des lunettes imaginaires sur mon nez.

- Pas de problème, gros. Dis, il s'est passé un truc avec Sarah ?

- On s'est un peu disputés. Elle a fait pleurer Lana, et ça m'a mis en colère. Je l'ai virée de chez moi, si tu veux.

Il secoue la tête, peu surpris.

- Des fois, je me demande si t'es pas un peu amoureux d'elle.

- Qui ça ? Je fais mine de m'étonner. Lana ?

- Ouais.

Je me gratte la tête.

- Pas à ma connaissance.

- D'accord. Parce que n'importe quel autre non aurait voulu dire oui. Le non "enfin, qu'est-ce qui te fait croire un truc pareil ?" est le plus gros aveu qui soit, le non "changement de sujet" voudrait dire oui qui hésite, et le non "en colère" voudrait dire oui, oh putain que oui. Donc on peut dire que tu t'en sors.

- Quoi ? Je pourrais pas tomber amoureux d'elle, si j'en ai envie ? Je demande, ravi d'être lavé de tout soupçon.

- C'est pas ce que je te conseille. D'ailleurs, je pense pas que envie ait quoi que ce soit à voir dans cette histoire. Et elle aime Jake, non ? En plus, c'est ta meilleure amie. Ça te mettrait pas dans la meilleure situation qui soit.

- Elle, ma meilleure amie ? Je m'insurge. Et qu'est-ce que je fais de toi ?

Il rit.

- T'es vraiment débile et tu vois très bien ce que je veux dire.

- Nope, on n'est pas dans une bande dessinée.

- Et c'est toujours pas drôle, il ajoute en se pinçant l'arête du nez. Sérieusement, tu veux pas prendre des cours pour devenir drôle ?

- Pff, tu peux parler, t'es dix fois pire. Tu veux que je te rappelle ta blague du ballon ?

- Oh non, surtout pas, je pourrais... éclater de rire !

- Et après ça critique.

- Oui, eh ben ça sera mieux que tout ce que tu pourras faire de ta vie.

- Ah ouais ? Eh ben je boude, je dis en croisant les bras et en lui tirant la langue.

- Lana, sors de ce corps, il répond dans un éclat de rire.

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Je déteste réellement Michael Clifford.

Je le soulève par le col, l'interrompant dans son action, alors qu'il vociférait des méchancetés à une fille en lui tirant les cheveux.

C'est quel niveau d'école primaire, ça ? Je m'indigne en pensée.

- Tu vois, Mikie, je lui dis avec colère, c'est ça le problème quand on est plus fort que quelqu'un. On a tendance à oublier qu'il y a toujours quelqu'un de plus fort que soi, même quand cette leçon serait incroyablement utile.

Je le laisse suffoquer un bon moment, ses pieds effleurant à peine le sol, avant de le jeter par terre comme le déchet qu'il est et de me tourner vers la fille qu'il attaquait.

- Ça va ? Je lui demande en posant une main sur son épaule.

Je reconnais, non sans étonnement, Viv, la fille que j'ai rencontrée dans min jardin pendant les vacances. Elle ne semble pas me reconnaître.

- Oui, oui, merci, elle répond. Je vais m'en aller, tu vois, et euh... m'en aller.

- Attends ! Je m'écrie en la rattrapant lorsqu'elle s'en va. Tu es Viv, c'est ça ?

Elle me regarde en fronçant les sourcils, se demandant probablement d'où elle me connaît.

- Tu te souviens de moi ? J'ajoute. Max, le même nom que ton chien !

- Oh, d'accord ! Elle s'exclame, son regard s'illuminant. Je ne savais pas que tu étais au lycée ! C'est trop génial ! Euh, écoute, je suis pressée. On se revoit une autre fois ?

- D'accord, je lui réponds en souriant.

Je me dépêche ensuite pour ne pas être en retard en cours d'histoire, et trouve Stephy assise à la place à côté de la mienne, comme à son habitude.

- C'est vrai ? Je lui demande, une fois hors de portée des oreilles de la professeure.

- Qu'est-ce qui est vrai ? Elle demande en réponse, un début de sourire au lèvres.

- Quand on me appelé "le pari", j'ai voulu savoir de quoi il en retournait, et ce que j'ai découvert ne m'a pas plu. Du tout, j'ajoute en croisant les bras. Donc je te redemande, est-ce que c'est vrai ?

J'ai demandé un peu autour de moi, et je trouve que beaucoup de gens m'ont confirmé cette histoire de pari, pour un truc faux. Non seulement c'est dégoûtant de leur part de ne pas me dire un truc comme ça, mais en plus je suis vraiment déçu de la part de Stephy. Son sourire disparaît quand je repose ma question, ce qui suffit largement comme réponse.

- Écoute... elle commence, mais je la coupe.

- Je ne veux pas l'entendre. C'est vraiment décevant, Stephy.

Je ne détourne pas assez vite les yeux pour ne pas voir ses yeux se remplir de larmes.

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J'ai commencé ce chapitre il y a super longtemps, et devoir le finir pour pouvoir publier le 46 m'a vraiment ennuyée. J'ai très envie de le publier immédiatement, ce 46, mais le 47 n'a pas un mot d'écrit.

Booon, ça va... il sort juste après. Mais juste parce qu'il était cool.

Bisous ! 😙

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant