42 : Lana

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- Hé, salut, je lance à Marissa en entrant dans ma chambre. Joyeux Noël.

- Salut, elle répond en souriant. Joyeux Noël à toi aussi.

Elle aussi vient de se réveiller, de toute évidence, et elle ressemble encore plus à Jake sans ses lunettes. Je dois m'en dire étonnée, même si je n'ai pas de quoi. La génétique, tout ça.

Comme ce que j'appelle ma chambre lui appartient, en fait, je la lui ai laissée pour aller squatter Max, ce qui a autant amusé qu'agacé mon meilleur ami.

Je prends quelques-uns de mes vêtements dans l'armoire et m'apprête à répartir lorsqu'elle m'arrête :

- Lana ?

- Oui ? Je fais en me retournant, surprise.

- Je pourrais te parler un moment ?

- Euh, d'accord, je réponds en la rejoignant sur le lit qu'elle tapote.

- Ça fait à peine quelques heures que je suis ici, et j'ai déjà pu remarquer que tu es très proche de mes frères. Surtout Max, elle ajoute avec un regard beaucoup trop sous-entendiste.

- Heu, oui, je souffle en jouant avec mes mains, un peu intimidée.

- Ne fais pas cette tête, je ne vais pas te manger. Mais si il arrive quoi que ce soit à Jake ou Max... enfin, bref. J'ai vu que tu étais très proche des deux, et je me suis demandé : mais quelle personne au monde est assez extra-trop-géniale-de-l'extrême-trop-cool pour être amie avec Max et Jake Mason ?

- Je ne pense pas être extra-trop-géniale-de-l'extrême-trop-cool, je dis en riant. Mais, heu, je ne sais pas ? Ils ne sont pas si différents. Enfin, si, mais non. Tu vois ?

- J'ai vécu avec eux toute ma vie depuis que je sais parler moins deux ans. Tu crois que je ne vois pas ? (Elle rit à son tour.) Max t'a appelée "meilleure amie" et "future petite amie de Jake". Tu dois avoir un tas de choses à dire sur eux, non ?

- Euh...

J'hésite. Elle m'interroge du regard, et j'ai l'impression qu'elle essaie de savoir comment est-ce que je vois Max et Jake. Et bon sang, ses yeux sont tellement identiques à ceux de Jake !

- Eh bien... Il niera si je lui dis, mais Max est un génie des sciences. Il suffit de faire tomber sa tartine du côté de la confiture pour qu'il se lance sur des heures de conversation à propos de l'accélération g et la viscosité des liquides non-newtoniens. Il est hyper timide, même s'il le cache bien, et il aime beaucoup trop le sport pour sa propre santé. Jake est un peu plus tourné vers les maths, ce qui a l'air super bizarre vu comme c'est un cliché vivant. Mais il est très intelligent, contrairement à ce qu'on pourrait croire, et beaucoup plus sympa que ce qu'il essaie de faire croire. Par contre, il abuse à fond sur le gel. Qu'est-ce qu'il y a ? J'ajoute en me rendant compte du léger sourire qu'elle a aux lèvres, similaire à celui de ses frères.

- Tu fais vraiment attention à eux, elle répond, sans se départir de son sourire.

- C'est que je les aime beaucoup, je dis en souriant à mon tour. Enfin, je veux dire...

Je me sens rougir, et le sourire de Marissa s'élargit.

- Jake, hein ? (Elle rit). Je me demande ce que tu lui préfères à Max. J'aurais dit la même chose de Max, hein, mais peu importe.

Je ne peux qu'approuver, en enterrant plus loin la profonde tristesse qui essaie de me saisir.

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Il pleut abondamment dehors, ce qui va totalement fondre la neige, et c'est la nuit, enfin aussi nuit qu'il peut être avec une lampe allumée. Je me rends compte que je viens de me réveiller, et d'après le portable de Max, il est deux heures du matin. Celui-ci n'est plus sur son lit, d'ailleurs.

Je descends du lit, et retiens de justesse un cri de frayeur lorsque je marche sur quelque chose, avant de me rendre compte que c'est la main de Max.

- Aïe ! Il s'indigne en la retirant vivement.

- Désolée, je souffle en posant mes pieds dans une zone sans main. Qu'est-ce que tu fais ?

- Je cherche un truc, il dit d'une voix agacée. T'aurais pas vu un cahier rouge ?

- Oh, je fais en jouant avec mes mains, en fait... c'est moi qui l'ai pris.

Il se redresse si vite qu'il se cogne la tête sur un des bords de son lit.

- Aïe ! Quoi ? Mais pourquoi tu as fait ça ?

- Je pensais pas vraiment à ce que je faisais, j'explique en l'aidant à se relever. Je me suis dit que c'était pas si grave, et...

- Bon sang, Lana ! Il coupe en éloignant son bras de mes mains. Mais qu'est-ce qui te passe par la tête ?

- Écoute, je suis désolée...

- Peu importe, il me coupe de nouveau en s'asseyant sur le bord du lit, tout en frottant sa tête probablement douloureuse. Tu peux me le rendre, maintenant ?

- Oui, je souffle, penaude.

Je me dépêche de prendre le cahier dans la chambre de Marissa, puis le rends à son propriétaire.

- Qu'est-ce que tu as lu ? Il demande, l'air un peu moins en colère.

- À peu près tout, je réponds en m'asseyant à côté de lui.

Il tourne le carnet dans ses mains.

- J'ai toujours eu horriblement peur de cette chose. Et si quelqu'un tombait dessus ? Et si tout ce que j'y ai dit finissait par se savoir ? Mais s'il y a bien une chose dont je n'ai pas peur, c'est que tu en saches beaucoup sur moi. Je veux bien comprendre que tu fouines dans mes affaires, mais là c'est beaucoup trop. Est-ce que tu as pensé une seule seconde à comment toi, tu te sentirais, si je faisais pareil ?

- Je ne sais pas, je réponds. Je fais toujours tout pour le cacher, mais la vérité, c'est que je serais ravie qu'on soit curieux à mon propos au point d'aller fouiller dans mon journal intime. J'ai toujours aimé l'attention des gens, beaucoup trop pour ma propre santé, et je suppose que j'ai pensé que ça serait pareil pour toi. C'est stupide, hein, et sûrement hyper insultant pour toi, mais c'est ce que j'ai pensé.

Il soupire.

- Tu sais, il dit en se levant pour rejoindre l'autre côté du lit, -côté où il n'était pas, traîtrise !- tout a toujours été carrément génial depuis qu'on s'est rencontrés. Ça faisait des années que je rêvais de quelqu'un comme toi, à qui je peux tout dire sans être jugé, quelqu'un avec qui je n'ai pas besoin d'être sérieux pour être compris. C'est vraiment génial d'être ton ami, hein, mais je suis blessé que tu te permettes de fouiller dans mon intimité quand je ne me le permets pas, même avec ton autorisation. Bonne nuit, Lana, il conclut en se glissant sous sa couverture.

Je fais de même, la gorge nouée et en me sentant très coupable.

- Je suis désolée, je souffle sans être sûre qu'il m'entend.

Mais soudain, dans le noir et sous la couverture, ses doigts viennent se refermer sur les miens.

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Quand j'ai imaginé le moment où Lana lisait le journal de Max, et même quand je l'ai écrit, je n'ai pas pensé une seule seconde à  à quel point ça pourrait affecter Max. Alors, heu, merci à @Hakinae pour avoir highlighté ce point et m'avoir donné du filler content pour garder un chapitre 44 le plus long possible.

Ça fait un bon bout de temps que je n'ai pas posté de suite, ce qui est la honte vu que c'était les vacances, et avec l'approche du bac blanc ça ne risque pas d'être mieux. Mais l'espoir n'est pas perdu pour M&L, puisqu'un chapitre entier dont la timeline le placerait autour du chapitre 50 ou 52 vient d'apparaître dans mon esprit, chapitre que je me suis aussitôt empressée de copier.

À la prochaine ! 😙

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant