15 : Max

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Planté devant mon casier, j'attends en essayant de garder mon calme. Comme d'habitude, Stephy arrive juste après moi, et elle semble remarquer que je l'attends.

- Bonjour, Max, me dit-elle en souriant. Il y a un problème ?

- Oui, exactement, je réponds avec froideur. Qu'est-ce que tu es allée leur raconter ?

- Raconter quoi à qui ? Elle prend un air innocent.

- Tu sais très bien de quoi je parle.

Son sourire fait trois fois le tour de sa tête lorsqu'elle répond :

- Je ne sais pas de quoi tu parles.

- Je suis très sérieux, je dis en gardant mon ton froid.

- Tu parles de ta bande d'amis ? Semble-t-elle supposer. Je leur ai juste énoncé quelques vérités. Et puis, tu sais, dit-elle en baissant le ton comme si elle me confiait un secret, il n'y a que la vérité qui blesse.

- Eh bien à l'avenir, on se passera de tes soi-disantes vérités.

Son regard rencontre le mien, étrangement sérieux malgré une lueur d'amusement.

- Ils ne t'ont pas répété ce que j'ai dit, devine-t-elle, toujours aussi souriante.

- Et qu'est-ce que ça change ? Je réponds, sur la défensive. De toute façon, ce ne sont pas tes affaires.

- En effet. (Elle s'approche vivement de moi, et je suis trop surpris pour reculer.) Tu sais ce que j'aime le plus chez toi, Max ?

- Ça ne m'intéresse pas, je réponds en tournant la tête pour éviter son regard, faisant arriver son souffle sur ma joue.

- C'est que tu nies toujours l'évidence, ronronne-t-elle tout près de moi.

Elle dépose ses lèvres sur ma joue, puis s'éloigne pour regarder ma réaction. Je la fusille du regard en me frottant la joue.

- Mais ne t'inquiète pas, je serai là pour te la rappeler, complète-t-elle tout sourire.

Furieux, je la plante là et m'en vais, la bousculant involontairement au passage. En m'éloignant d'un pas vif, je l'entends rire.

Quelle sale peste.

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Je suis assis sur un banc des vestiaires, occupé à me changer après une séance d'entraînement, quand je sens quelque chose de pointu me griffer le dos. Le temps que je me redresse, c'est déjà parti, et les seuls indices que j'ai pour en deviner l'origine est le regard mauvais de Michael fixé sur moi, accompagné de son sourire bizarre, et de l'éclat métallique que je vois disparaître dans sa poche de jean. Je sens du sang me couler le long du dos, et je n'ose plus faire le moindre mouvement de peur d'agrandir la blessure.

Plutôt inquiet, je me rhabille en vitesse -et grimaces de douleur- et quitte le gymnase. Artie m'attend à la sortie, et il m'emboîte le pas.

- Qu'est-ce que t'as au dos ? Demande-t-il en remarquant aussitôt qu'il y a un problème.

- Oh, rien, je réponds alors que la fraîcheur de dehors me fait grimacer, essayant d'avoir l'air le plus naturel possible.

- Et sans les mensonges ? Je te connais trop bien, Max, c'est même pas la peine d'essayer.

Je soupire, quelque peu agacé, et ça me picote au dos.

- Ouais, bon, je me suis griffé quelque part, je finis par dire. Content ?

- Non. Et on peut savoir ce qui c'est, ton quelque part ? Parce que là, ça saigne vraiment beaucoup.

- Aucune idée, je reconnais, mais je soupçonne Michael. Tu sais, le type aux cheveux violets.

- Mouais. Mais comment il aurait fait ?

Je hausse les épaules.

- Les coups dans le dos, c'est son truc, un peu.

- Mouais, répète-t-il. En tout cas, il a plutôt tort de s'en prendre à toi.

- Ah, ah bon ? Je demande, amusé.

- Parce qu'alors, il ne pourra même pas se plaindre quand une tronçonneuse viendra le raccourcir dans son sommeil.

Je me marre, et me place côté conducteur dans ma voiture pendant que lui s'installe à côté. Ce qui est vraiment génial, avec Artie, c'est qu'il n'a pas peur de dire ce qu'il pense.

Tout mon contraire.

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Beaucoup plus tard, le soir, je suis devant le miroir de ma salle de bains, et essaie de retirer mon tee-shirt. Je n'ai pas osé toucher à ma blessure en rentrant, et le sang l'a collée à mon tee-shirt. Je commence à envisager de découper tout autour de la blessure, mais c'est mon tee-shirt préféré, et je ne sais pas comment je pourrais faire. De plus, je suis un peu inquiet, car si personne ne l'a remarquée à part Artie, ma blessure est parfaitement visible, là.

Après dix bonnes minutes de réflexion, je finis par mouiller un gant de bain à l'eau chaude, (un luxe que je n'ai pas au moment où j'écris, trop triste) avant de le savonner pour l'appliquer sur ma blessure. L'eau chaude fait du bien, et après quelques efforts, je finis par réussir à retirer le tee-shirt.

- Oh mais non, pas toi aussi, râle la voix de Lana, me surprenant, alors que je vois apparaître son reflet dans le miroir.

- Rien à voir avec Jake, si c'est ce que tu veux dire, je dis calmement. Disons plutôt que le lycée est rempli de cons. (Ouah, un gros mot ! Comment est-ce que je/Max ose ? Wait, je crois que ce n'est pas le premier gros mot de l'histoire.)

- Et donc comment tu t'es fait ça ? Demande-t-elle.

- Un type de l'équipe de basket, je réponds, ne voulant pas trop lui en dire. Tant que tu es là, tu pourrais m'aider ?

Elle fait la grimace.

- T'aurais vraiment dû t'occuper de ça dès que tu es rentré, fait-elle remarquer avant de s'approcher.

- Oui, mais tu aurais pu me voir.

- Comme maintenant, tu veux dire ? Son expression est plutôt sèche.

Maintenant armée d'un coton et de désinfectant, elle doit se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre ma blessure.

- Espèce de demi-portion, je me moque.

- N'importe quoi, répond-elle en me frappant l'épaule, c'est toi qui es une grande perche. T'avais qu'à boire autre chose que de la soupe.

- Mon truc, c'était plutôt les pâtes, je rigole. Et pourtant je suis là, à plafonner à trente mètres au-dessus de toi. Et puis, c'est pas ma faute si t'es petite.

- Je ne suis même pas petite. Et donc, c'était bien, avec l'équipe de basket ? Elle change de sujet.

- Ben, c'était plutôt cool, mais j'ai l'impression qu'ils ne m'aiment pas. À part Basil, ils sont vraiment froids, en fait.

- Je suppose que tu n'as pas essayé de briser la glace, dit-elle tranquillement. Monsieur le timide.

- Je ne suis pas timide, d'abord, je dis avec une grimace quand elle passe du désinfectant sur la blessure. Je suis juste prudent.

- Ouais, tu es effrayé, se moque-t-elle. Tu sais, personne ne va te manger. D'autant que ça doit être plutôt difficile à faire.

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Le vilain Michael ! Il a fait bobo à mon Ma-Max ! Ça s'fait pas, ouiiiiiin !

En fait, je ne sais pas quoi dire. C'est, je pense, la première fois qu'il se passe autant de choses dans un chapitre. Du coup, whaou, comment j'aimerais pas mon histoire si j'étais pas l'auteure ! Elle traînerait dans ma bibliothèque, parce que "oh, elle a pas beaucoup de vues" et "mais si, je vais la lire", et je la lirais dans un moment sans wifi, comme à l'école, et la dégagerais de ma bibliothèque parce que "cette Lana me saoûle. De quel droit elle me ressemble ?"

Bref, cette NDA devient trop longue.

Bisous ! 😙

Max et LanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant